Le syndicat des Greffiers du Burkina (SGB) a décidé de se faire entendre en observant un arrêt de travail de 120 heures du 16 au 20 mars 2015. La décision a été prise lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 12 mars au tribunal administratif de Ouagadougou. Le syndicat revendique l’application d’une loi votée en 2012, portant statut du personnel du corps des greffiers.
L’adoption d’une loi fait couler beaucoup d’encre et de salive entre greffiers et autorités gouvernementales. C’est la loi n-054/2012/AN, portant statut du personnel du corps des greffiers. Votée en décembre 2012, puis promulguée en février 2013, cette loi est conforme à l’article 101 de la constitution. Elle détermine les règles organisationnelles des tribunaux judiciaires et administratifs et la procédure devant ces juridictions, le statut des magistrats, des officiers ministériels et auxiliaires de justice. Chose qui pourrait leur conférer un statut particulier. Le Syndicat des Greffiers estiment que «la loi est intervenue pour mettre fin à l’injustice que les greffiers subissent depuis l’adoption de la constitution en juin 1991».
Trois décrets ont par ailleurs été élaborés par un comité interministériel comprenant les représentants des ministères de l’économie et des finances, de la justice et de la fonction publique. Il s’agit notamment du décret portant conditions d’application de la loi, celui portant grille indemnitaire et enfin le décret portant classement indiciaire. Cependant, le SGB affirme avoir entrepris vainement des démarches pour l’adoption de ces textes auprès des autorités. Ils décident alors de passer à la vitesse supérieure en entamant une grève du 27 au 31 octobre 2014 qui a coïncidé avec l’insurrection populaire.
Ainsi, le syndicat dit avoir accordé assez de temps aux autorités transitoires pour régler cette question, avec la promesse de la ministre Joséphine OUEDRAOGO qui en a fait une priorité. Le Secrétaire Général du Syndicat des Greffiers, TARPLIGA Remi précise que « trop de discours ont été tenus, des engagements ont été pris, mais aucun résultat à la fin». Aussi, le SGB invite tous les corps du métier à observer un arrêt de travail de 120 heures, allant du lundi 16 mars à 00 heure au vendredi 20 mars à 24 heures sur l’ensemble du territoire Burkinabè, tout en promettant de durcir le ton si rien n’est fait. Le syndicat exige du gouvernement « un traitement diligent et sérieux des revendications professionnelles ».
Parlant des états généraux de la justice, Remi TARPLIGA et ses confrères affirment que « pour réconcilier la justice avec le peuple, il faut d’abord régler les problèmes à l’interne ».
O.N
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