Autrefois utilisés dans tous les domaines de la cuisine, les ustensiles en terre sont en train de perdre leur valeur d’antan. En réalité c’est tout le métier qui est menacé du fait du désintéressement de plus en plus flagrant.
Adjara Soré est une vendeuse des objets de poterie. On y trouve chez elle, des jarres, des couveuses faites en terre, des assiettes, des plats, des marmites de cuisson, et des pots décoratifs.
« Les clients sont la plus part du temps des restauratrices, et ceux qui ont des cérémonies de mariages, des personnes qui veulent bouillir des tisanes pour des soins divers », affirme Adjara Soré. Et les restauratrices expliquent leur préférence par le faite que « les repas de ces marmites cuites ont un goût spécial » poursuit notre revendeuse.
Face à la modernisation, la poterie tente de survivre avec peine. Le marché est actuellement inondé d’objets venus de l’extérieur. Et entre ceux-ci et les objets traditionnels, le choix est vite fait.
Mais l’un des principaux problèmes c’est qu’ils sont très peu nombreux, les gens qui s’intéressent encore à ce métier. Autre fois pratiqué par filiation selon la tradition, il n’y a plus que les vieux qui y sont encore attachés, les jeunes préférant aller en ville pour « se chercher ». En tout cas c’est l’avis de Ramata Sakandé qui renchérit que « les jeunes préfèrent aller travailler ailleurs que de travailler la terre pour sortir des ustensiles ». Certaines d’entre elles vont même jusqu’à se ravitailler à Ouahigouya chez des vieilles dames.
Les vendeuses que nous avons rencontrées affirment pour leur part que ce métier n’a pas d’avenir. Pourtant, c’est un métier qui nourrit son homme. Avec un investissement 500 milles, Ramata Sakandé révèle gagner 250 ou 500 FCFA sur chaque objet vendu. Peu, sommes-nous tentés de d’admettre, mais assez assurer les besoins primaires et parfois mêmes secondaires de leur famille.
Tous les jours l’entreprenariat est chanté sur tous les toits. Mais voici là un métier qui réclame du personnel et qui offre des opportunités pour qui sait les flairer.
Nafisiatou Vebama
Infowakat.net