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LE CAREME CHRETIEN : QU’EST-CE QUE C’EST ?

Le temps de carême pour les chrétiens comme le mois de Ramadan chez les musulmans est toujours un temps d’appréhensions pour de nombreuses personnes. Certains qui se disent non pratiquants s’en moquent peut-être, mais ceux qui s’y intéressent sont souvent anxieux et se posent plein de questions : Comment pourrais-je vivre ce temps tout particulier qui rime souvent avec souffrance ? Légitime question, mais déjà pleine d’aprioris négativistes ! Le carême ne doit pas être subi, mais vécu. Mieux encore, il ne convient pas de souffrir le carême, mais  de se l’offrir. Pour comprendre notre propos, il nous faut comprendre d’abord ce qu’est vraiment le carême chrétien et comment il faut le vivre en Eglise d’abord et de façon personnelle.

Le carême chrétien et son contenu

Le carême chrétien est différent du jeûne musulman et des autres jeûnes vécus dans les autres confessions religieuses sous divers aspects dont nous en retiendrons deux pour notre propos :

1.    Du point de vue de la durée

Le mot carême est en réalité une indication de durée avant d’être une référence à une pratique. Carême vient du mot latin « quadragesima » qui veut dire quarantième. Et ce n’est pas un secret que le carême chrétien dure quarante jours ! En cela, il est différent du jeûne musulman qui dure le temps d’un mois lunaire (à peu près 28 jours, souvent moins et rarement plus). C’est donc un abus de langage (malheureusement courant) que de parler de carême musulman ! Mais trois questions peuvent se poser pour les esprits critiques, mathématiques et méticuleux : Pourquoi quarantième (adjectif numérique ordinal) et non quarante tout court (adjectif numérique cardinal) ? Pourquoi mathématiquement, depuis le premier jour de carême jusqu’à Pâques nous comptons plus de quarante jours ? Pourquoi quarante tout court ? Satisfaisons d’abord la curiosité de ces esprits ardents !

Quarantième fait référence, non pas aux jours contenus dans la durée du temps de carême, mais à son dernier jour qui débouche sur le grand jour de la Résurrection du Seigneur. Pour le nombre de jour qui semble dépasser les quarante, il faut noter qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Au tout début, on comptait exactement quarante jours avant la Pâques pour commencer le temps du carême. Mais par souci de respecter le nombre quarante dans la pratique du jeûne (étant donné que les dimanches ne sont pas des jours indiqués pour jeûner), on recula le début du carême de sorte à obtenir quarante jours de pratique effective du jeûne. Le chiffre quarante enfin est un chiffre symbolique dans les saintes écritures. Ce chiffre est le symbole du temps nécessaire pour la réflexion spirituelle, pour un renouveau, pour la prise de grandes décisions et pour une conversion authentique et sincère. C’est durant quarante jours et quarante nuits que Dieu fit venir le déluge pour renouveler la face de la terre. C’est pendant quarante ans que le peuple de Dieu chemina dans le désert avant d’entrer dans la terre promise. Quarante jour fut le délai que Dieu accorda au peuple de Ninive par l’entremise de Jonas pour se convertir. Pendant quarante jours et quarante nuits, le Christ fut dans le désert pour être tenté par le diable. Le nombre quarante est ainsi devenu le chiffre de la préparation, de la purification et de l’entrainement.

2.    Du point de vue de la pratique

La pratique du carême chrétien diffère des autres formes de jeûne. De fait, le carême chrétien n’est pas centré sur la pratique du jeûne, mais sur le désir de conversion véritable. Trois pratiques dominent le temps de carême :

– Le jeûne

Le jeûne consiste principalement et de façon ordinaire en l’abstinence de nourriture et de boisson. La pratique du jeûne chrétien est recommandée pour toute personne valide et majeure au moins le mercredi des cendres, et les vendredis du temps de carême, spécialement le vendredi saint. Il est faux de penser ou de dire que le carême chrétien ne prescrit pas l’abstinence de nourriture et de boisson. Ceux qui peuvent le faire de façon quotidienne sont encouragés dans ce sens. La seule différence, c’est que dans le carême chrétien, la pratique du jeûne n’est pas une obligation qu’il faille nécessairement rattraper si pour une raison ou une autre on en venait à ne pas le faire. La pratique du jeûne est un moyen de sanctification à travers la mortification du corps qui réclame de la nourriture. Ce qui compte ici, ce n’est pas le moyen mais l’objectif qui est la conversion recherchée. Voilà pourquoi l’abstinence du temps de carême ne se limite pas à celle de nourriture et boisson. Le chrétien pourrait aussi s’abstenir de toutes ses vieilles habitudes auxquelles il tient en signe de pénitence et d’accompagnement dans le combat spirituel qu’il mène. L’abstinence peut ainsi s’étendre au vécu de la génitalité, aux habitudes vestimentaires, à la prolixité, au luxe, au gaspillage …

– La prière  

La prière est ce temps que nous consacrons pour nous entretenir avec Dieu. Pendant le temps de carême, temps de lutte contre le mal et les penchants mauvais, le fidèle chrétien est invité à rester vigilant dans la prière pour être efficace dans son combat.

– l’aumône :

C’est l’aspect partage et compassion de ce temps. Chaque chrétien est invité à se faire plus proche de toute personne ayant besoin de sa présence et de son soutien. L’aumône n’est pas synonyme de grands moyens. Il englobe le sourire gratuit, les gestes simples et ordinaires de fraternité et de solidarité, les soutiens matériels, moral, affectif, financier… Pendant ce temps de carême, il est recommandé au chrétien de travailler de sorte à ce que sa charité se fasse inventive.

S’offrir le carême ou souffrir le carême

Le temps de carême est pour le chrétien un temps de grâce. C’est un temps qui lui est donné pour qu’il se penche tout particulièrement sur sa relation avec sa propre conscience, avec les autres et avec Dieu. Le temps du carême est certes un temps de renoncements, de privations et d’efforts soutenus, mais il n’est pas un temps triste. Avoir une mine défaite (c’est le sens de l’expression française « avoir un visage de carême ») ne devrait pas vraiment convenir à ce temps. C’est ce que nous appelons « souffrir le carême ». Dans ces conditions, nous verrons ce temps comme une corvée, un châtiment dont on attend avec impatience la fin pour retourner à notre routine qui nous traine dans les filets du mal. Or, la vocation du chrétien en particulier et de tout homme en général est de parvenir à la sainteté de Dieu à l’image de qui il fut créé. Pour ce faire, des temps comme celui du carême deviennent un bien précieux qu’il faut s’offrir pour hâter son avancée vers cette destinée de l’humanité, sa vocation à la sainteté. C’est un temps qu’il faut vivre dans la joie : la joie de pouvoir engager une lutte franche avec le péché et le mal en sa personne, la joie de pouvoir se faire plus proche et plus utile à son prochain. Vivre le carême dans la tristesse, c’est passer à côté de sa signification essentielle. Cela devient encore plus inutile lorsque cette tristesse est une exhibition de notre pénitence. Le Christ lui-même l’a dit : « Ne faites pas comme ceux qui se montrent en spectacle pour se faire voir des hommes ! Ils ont déjà là leur récompense ». Bien au contraire, «  toi si tu veux prier, entre dans ta chambre et parle à ton Père qui voit dans le secret ; il te le revaudra… Si tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite. Ton Père qui voit dans le secret te le revaudra ». Cf. Matthieu 6, 1-18

En définitive, nous pouvons dire que le carême chrétien, c’est quarante jours de privations, de renoncements et de pénitence dans la prière et le partage en toute sincérité, action et discrétion. Puisse-t-il aider chaque chrétien à être un Alter Christus pour son entourage, une personne qui accepte et accueille la souffrance pour la transformer en grâce pour lui-même et pour les autres. Fructueux temps de carêmes à toutes et à tous.

OUEDRAOGO Gouwendmanégré.
istevar@yahoo.fr

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