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Lotissements : La grogne des populations

Un regroupement d’OSC soutenu par des citoyens, ont organisé une marche ce jeudi 5 avril. Débutée à la Bourse du travail, elle s’achèvera au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme où les manifestants ont remis leur plateforme revendicative.
Les regroupements se sont faits jusqu’à 9h. À partir de cette heure, les manifestants se mettent en rang de bataille. Une marrée humaine envahit le tronçon qui mène au ministère en passant par la cathédrale. Un cargot de CRS précède la foule pour déblayer le passage. Dans la foule, on peut entendre les manifestants faire des reproches aux ‹‹voleurs de parcelles››. D’autres slogans sont perceptibles : ‹‹A bas l’impérialisme !››; ‹‹A bas les gouvernements yada yada !››… On peut  aussi lire sur des banderoles : ‹‹Non aux non-lotis››; ‹‹J’exige ma maison››. La marche se poursuit avec également des chants.
Les raisons de la grogne
Un jeune manifestant affirme être né et avoir grandi à Ouaga mais n’ayant toujours pas de parcelle. Il explique qu’il en avait une mais  »ils ont fait la politique et ils l’ont vendue. Ils m’ont mis dans non-loti en attendant de revoir mon cas. Mais rien. Je veux ma parcelle, lance-t-il. Amadou Amadou, un autre manifestant, explique :  »Nous avons constaté que dans la ville, souvent on nous dit que les lotissements sont arrêtés, mais des promoteurs fonciers prennent tout délaissant les populations. » Pour lui, ceux qui affirment que les populations vendent elles-mêmes leurs parcelles mentent.  »Beaucoup n’ont même pas accès à une parcelle, comment peuvent-ils en vendre? », demande-t-il. Poursuivant, il dit que d’autres dans ont été déguerpis pour soit-disant un réaménagement mais en fait c’est une expulsion. Emmanuel Diapason, remonte et déçu, confie :  »Personne ici n’a les moyens de s’acheter une parcelle à 5 millions. Pourquoi ne veulent-ils pas écouter ? ». Il ajoute que de toutes les parcelles qu’il y avait au départ de Blaise, plus rien ne reste.  »Qu’ils fassent attention parce qu’ils vont endosser nos chagrins », prévient-il avant de demander :  »N’avons-nous pas aussi droit à des parcelles ? Nous sommes tous Burkinabè ».
Les manifestants semblent unanimes : ce sont les promoteurs immobiliers qui contrôlent tout. D’où leur
slogan qui dénonce  »un gouvernement dans un gouvernement ». 
C’est par le chant de l’hymne national que la foule débarque au ministère. Les responsables de démarquent et avancent, le ministre descend. Il leur serre la main avant de réceptionner la plateforme.
Le ministre s’est voulu rassurant sur certaines questions que nous avons abordées dans le cadre des échanges avec les sociétés civiles.  » Pour le logement, vous voyez que nous avons un ambitieux programme ». Il en veut pour preuve les constructions à Gaoua où les coûts des logements sociaux ont baissé  »jusqu’à 3,5 millions, un cas rare dans toute la sous-région ».
En c qui concerne le logement tout comme la restructuration des zones non-loties, il affirme que le processus est déjà en cours. Mais il promet d’accélérer ledit processus. Il affirme avoir déjà rencontré des conseils municipaux en attendant d’aller sur le terrain. Il promet que la résolution des revendications va se faire en concertation avec les collectivités locales, les OSC et les populations. En outre, le ministre souhaite l’appui des OSC représentative. Par ailleurs, le ministre clame qu’à ce jour,  »nous n’avons pas signé une autorisation de lotissement pour un promoteur immobilier dans la banlieue rurale ». Mais, termine-t-il,  »il y a des situations dont nous avons hérité, l’administration étant une continuité ».
Les revendications
Le ministre en train d’apposer sa signature devant deux responsables des manifestants

La Coalition des associations pour la défense du droit au logement reste sceptique. Son président, Bernard Compaoré, cité un dicton Mossi qui dit :  »Quand on dit de manger le haricot, c’est qu’il est servi devant vous. » En d’autres termes, ils attendent de voir. Mais il précise que ce n’est pas de gaité de cœur qu’ils sont dans la rue. C’est plutôt parce qu’il y a urgence. Il assuré par contre que si leurs problèmes sont résolus, ils n’ont plus aucune raison de sortir marcher.

Le président de la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (en traditionnel) avec son SG (en chemise bleue)

Les points de la plateforme sont entre autres les suivants.  » Nous demandons un apurement de lourds passifs de foncier ; des audits sérieux sur les opérations de lotissements associant toutes les organisations de lutte pour la transparence dans la gestion du foncier. Il faut également mettre fin à l’action des structures immobilières qui, pour nous, compromettent gravement les chances des populations d’avoir accès à un logement décent. Aussi, il faut mettre fin au projet de création de bidonvilles masqué sous le faux nom de restructuration. Ensuite, nous voulons des mesures pour que les loyers connaissent une baisse significative », confie le SG de la coalition.

Arthur Zongo
Infowakat.net

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