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Lutte contre la France-Afrique : « Je n’ai pas peur de mourir », Kémi Séba 

Le Franco-Béninois Kémi Séba, engagé dans la lutte contre le néocolonialisme global depuis des lustres séjourne à Ouagadougou depuis ce lundi 20 août 2018 pour « parler à notre peuple » comme il l’a fait dans d’autres pays dans le cadre de la tournée en adéquation avec son dernier ouvrage intitulé : « L’Afrique libre ou la mort ». A l’aéroport ce jour, il a encore renouvelé sa ferme volonté à lutter contre le néocolonialisme sous toutes ses formes en Afrique.

C’est un combat politique contre la France-Afrique, contre le néocolonianisme de manière globale à l’intérêt duquel il y a la question du FCFA, des bases militaires étrangères en Afrique qu’entendent mener Kémi Séba et ses camarades. Dans cette tournée qu’il a engagée dans le cadre de cette lutte, le Franco-Béninois a jugé opportun de parler au peuple du père de la révolution burkinabè, Thomas Sankara.

Rejeté au Sénégal et en Guinée, Kémi Séba n’entend pas abdiquer sa lutte qui, à l’évidence est contrée par certains de ses frères africains. Il estime que dans les pays où il a été refoulé, les autorités « ont peur que des milliers de personnes » l’accueillent et le soutiennent lors de ses manifestations. « Ça c’est la parfaite illustration que le combat politique que nous menons trouve des oreilles attentives un peu partout. Dans les endroits où on nous laisse entrer, il y a plusieurs milliers de personnes qui nous accueillent et qui nous soutiennent. Dans les endroits où on ne peut pas entrer, c’est plusieurs milliers de personnes qui ne peuvent pas nous voir directement mais qui saisissent le message et qui prennent leur responsabilité par rapport aux actions à mener  contre le néocolonialisme », a-t-il expliqué, précisant dans ce sens que « l’hystérie qui existe chez certains présidents africains est une erreur ».

« Certains nous prennent pour ennemies sous prétexte que nous nous attaquons à l’impérialisme. Peut-être que certains sont des marionnettes de l’impérialisme. Mais il faut bien qu’ils comprennent que nous ne nous attaquons pas aux marionnettes. Nous nous attaquons aux marionnettistes », soutient-il, expliquant que la peur de certains Africains est que les marionnettistes ou ceux qui ont fait fortune en étant de marionnettistes risquent de perdre leurs richesses dans cette lutte qu’il mène sans merci.

Kémi Seba refoulé en Guinée et au Sénégal, quel sentiment pour ces faits ?

C’est un sentiment de douleur qu’éprouve le défenseur engagé des droits des Africains à travers son refus d’adopter indéfiniment le FCFA, le néocolonialisme et les marionnettistes. C’est en même temps un sentiment de joie car, selon lui, ces rejets illustrent parfaitement que son « combat est en train d’avancer ». « Je ne serais pas autant persécuté si le combat ne prenait pas autant d’amplitude », a-t-il dit, indiquant que la lutte prendra fin quand cessera la France-Afrique.

Il n’entend pas abandonner cette lutte qui, pour lui, donnera à l’Afrique sa pleine liberté et la propulsera vers le développement inclusif total. « Moi je n’ai peur de rien. Je n’ai peur que de Dieu et je n’ai même pas peur d’aller en prison. Je suis sorti encore plus fort. Je suis surveillé un peu partout où je vais, mais ça ne m’empêche pas de faire ce que j’ai à faire. Je n’ai pas peur de la mort, on mourra tous. Je préfère mourir en me battant pour mon peuple que mourir en contemplant la destruction de nos populations », a-t-il répondu à tous ceux qui pensent que sa lutte n’aboutira pas pour cause de peur.

« Il y a une problématique qui est bicéphale »

 Pour Kémi Séba, la disparition seule du franc CFA ne peut pas donner à l’Afrique sa pleine liberté. Il estime que cette liberté viendra de la lutte contre la France-Afrique. « On peut avoir une nouvelle monnaie mais s’il y a une mauvaise gouvernance, les choses ne changeront jamais. Il y a une problématique qui est bicéphale. Elle est endogène et exogène. Il y a la corruption de certaines élites africaines et le néocolonialisme. Il y a une résistance double qui doit être effectuée dans ce sens », a-t-il expliqué avant de souhaiter que l’Afrique puisse prendre ses responsabilités et puisse cesser dès maintenant d’être considérée comme le « paillasson de l’humanité ».

« Il faut que nous nous regardons dans la glace et qu’on comprenne qu’on ne peut pas être les dernières roues de carence dans cette humanité. Nous sommes les mères et les pères de la civilisation et il est temps qu’on reprenne le rôle qui est le nôtre », conclut-il.

Armand Kinda

Infowakat.net

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