C’est maintenant chose faite. Tel que annoncé il y a des semaines, le premier meeting du Chef de fil de l’opposition depuis l’arrivé au pouvoir du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a pu se tenir dans l’après-midi de samedi 29 avril 2017 à la Maison du Peuple. A ce meeting, la cuvette de la Maison du Peuple était pleine comme un œuf. Des populations se sont mobilisées pour soutenir leurs mentors réunis autour de la coalition des partis du CFOP. L’opposition a, au cours de ce meeting, fustigé la gestion du pouvoir et a cependant demandé à ses militants de se tenir prêts pour d’éventuels mots d’ordres de sit-in.
C’est devant plus de 3000 militants et sympathisants que l’opposition a fait son analyse sur la gestion du pouvoir en place. Pour l’opposition, « le MPP gère mal le Burkina Faso ». A entendre donc Zéphirin Diabré, CFOP, le vrai changement pour lequel « nos martyrs sont morts, a été oublié par le MPP » qui recycle selon lui, « les vieilles méthodes de gouvernance que ses dirigeants utilisaient lorsqu’ils dirigeaient le CDP ».
« Ceux qui diabolisent le CDP aujourd’hui sont ceux qui ont fait le CDP hier »
Pour le Chef de Fil de l’opposition, le MPP est « mal placé » pour faire une critique âpre sur le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) » car, de son avis, les tenants du pouvoir actuel, sont ceux qui ont « plus profité du pouvoir de Blaise Compaoré ». Pour le CFOP, si ceux qui sont au pouvoir doivent « diaboliser » la gestion du CDP à l’époque pour le prendre aujourd’hui comme auteur de tout le « malheur » qui frappe le Burkina Faso, ils ont de quoi se reprocher à eux-mêmes car « ce sont eux-mêmes » qui ont fondé les bases de cette gestion au CDP.
Le meeting n’a pas pour objectif d’empêcher le PNDES
L’opposition politique a déploré le fait que depuis l’annonce de son meeting, le parti au pouvoir cherche à faire croire à tout le monde que ce meeting a pour but de freiner les actions du gouvernement. Si le parti au pouvoir pense que « ce meeting empêchera la mise en œuvre du Plan national de développement économique et Social (PNDES) », l’opposition estime que « c’est parce qu’ils savent que le PNDES va échouer qu’ils cherchent des boucs émissaires ». L’opposition estime qu’il est de son rôle d’être « opposant républicain ». De ce fait, elle tient à rappeler aux tenants du pouvoir en place qu’ « ils auront toujours en face d’eux une opposition caillou, qui les rappellera tous les matins que notre peuple a faim, que les jeunes sont au chômage, que l’argent ne circule pas, que les soins ne sont pas gratuits, et qu’on est au courant des deals qu’ils font dans les marchés de gré à gré », a martelé Zéphirin Diabré.
« Le puits est sec comme un puits dans le désert »
L’opposition a fustigé la gestion du pouvoir. Depuis que le MPP est au pouvoir, « notre économie est en panne. Le pays est sec comme un puits dans le désert. Les commerçants attendent à longueur de journée le moindre client. Les factures impayées sont coincées au trésor. Et pendant ce temps, les impôts continuent de mater », a déploré le CFOP. De cette situation, Zéphirin Diabré révèle que « les opérateurs économiques qui ont financé la campagne du MPP, sont en train de se faire rembourser sur le dos du peuple ». Ainsi, a-t-il ajouté : « C’est pour cela que le MPP a modifié la loi sur les marchés de gré à gré ».
Le CFOP déplore également le chômage qui frappe les populations burkinabè surtout la frange jeune. Pour elle, le parti au pouvoir n’aura pas de réponse favorable à ce chômage. « Ils ont promis 750 000 emplois. Ils ont déjà créé 750 000 chômeurs ! », s’est indigné Zéphirin Diabré, faisant ainsi allusion à la situation du manque d’emplois au Burkina Faso. Au regard de ces faits, pense-t-il que les tenants du pouvoir sont aujourd’hui « un vrai problème pour le Burkina » en lieu et place de la « solution » qu’ils avaient prônée et promise pendant la campagne électorale.
Au regard donc de la situation nationale telle que dépeinte par le CFOP, Zéphirin Diabré a indiqué qu’ « Il y a un sit-in en vue ». Pour cela, appelle-t-il les militants et sympathisants de l’opposition à être « prêts pour d’éventuels mots d’ordres ».
Armand Kinda
Infowakat.net
