Menace terroriste : agir maintenant ou périr

Une équipe de l’armée a sauté sur un engin explosif improvisé dans la matinée de ce jeudi 4 septembre 2018. Au bilan on dénombre six (06) soldats dont un officier tué. Ainsi, la comptabilité macabre se poursuit.

Le chef de l’Etat a annoncé le 8 septembre 2018, des mesures pour reprendre l’initiative sur les terroristes. Près d’un mois après cette annonce, les attaques terroristes semblent atteindre des proportions plus grandes. Jusqu’à quand ? Nul ne saurait le dire. Puisque les mesures annoncées se font toujours attendre. Et pourtant, on ne devrait plus être là, à attendre d’hypothétiques mesures. Surtout pas d’un quelconque soutien de l’extérieur, fusse-t-il du G5 Sahel. Il faut trouver des solutions nationales ici et maintenant.

L’homme qu’il faut à la place qu’il faut

D’abord il faut mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Ce qui n’est pas le cas. A l’évidence, les actuels ministres de sécurité et de la défense ne sont pas à la hauteur des missions à eux confier. En tout cas ils ne rassurent pas. Ils n’ont pas la confiance des concitoyens. Pas plus que celle de la troupe non plus. Pourtant, le renseignement qui est le premier levier de la lutte antiterroriste ne peut fonctionner sans confiance.

C’est certainement ce qui a conduit l’opposition à demander le remplacement de Bouda et de Clément. Et si le chef de l’Etat avait juré qu’un militaire ne sera pas dans son gouvernement, la situation commande peut- être la révision de ce serment. Les militaires disent généralement que le terrain commande la manœuvre. Quoi qu’il en soit il faut changer le duo et recourir à d’autres compétences. Le cas échéant, il faut recourir à des jeunes cadres des forces de défense et de sécurité.

Rapatrier les forces à l’extérieur

La lutte antiterroriste, commande le renforcement des effectifs des forces combattantes. Pendant que les terroristes infligent d’importants dégâts à notre pays, nous avons des centaines d’hommes déployés sur divers théâtres d’opérations de maintien de la paix sous mandats onusiennes. C’est comme si notre maison brulait et que nous trouvons le moyen d’aller chez des amis qui font face au même type d’incendies. Peut-on fermer les yeux sur cette incongruité ? Assurément non ! Quand, il y a un incendie dans la demeure vous ne pouvez pas avoir certains membres de la famille ailleurs, au non d’une solidarité internationale. C’est pourquoi il faut envisager le rapatriement d’urgence de nos forces déployées à l’extérieur.

Impliquer les chercheurs

La troisième mesure est d’adopter une démarche inclusive dans la quête de solution. La réponse purement militaire a suffisamment montré ses limites dans la riposte contre la propagation du terrorisme.

Pour ce que l’on sait, les terroristes sont en majorité des burkinabè. Ils vivent parmi nous. Des gens connaissent leurs intentions, mais ils ne les dénoncent pas. Ce qui dénote d’un véritable problème. On ne peut donc pas trouver des réponses justes contre le terrorisme sans connaitre les raisons profondes qui pousse des concitoyens à s’en prendre à l’Etat.

Dans ces conditions la réponse militaire quoique nécessaire ne saurait suffire pour déterminer les causes profondes. C’est pourquoi il la contribution des chercheurs notamment dans les sciences humaines s’imposent. Exploiter les résultats des recherches disponible, financer d’autres recherches. C’est à ce prix que l’on arrivera à déterminer les causes et à aborder des solutions holistiques au phénomène du terrorisme.

La situation est si préoccupante que ces 3 mesures doivent êtres amorcés dans de brefs délais. Agir ou péris car, le syndrome malien frappe à nos portes.

I.Y

Infowakat.net