Actualité Société

Mort de l’enseignant Salif BADINI dans le soum : Le défunt est-il un martyr ?

Un enseignant a été vachement assassiné le vendredi 3 mars 2017 dans le Soum. Cette mort a encore plongé le peuple burkinabè dans une grande consternation. La faiblesse du pays face à ces extrémistes religieux et ces hors la loi, semble être une réalité depuis un certain temps. La multiplication de ces attaques est la preuve que l’Etat burkinabè a du fer à retordre face à cette barbarie.

Le Martyr du Soum Badini Salif

Tout a commencé le 25 janvier 2017, quand des individus armés ont sommé les enseignants des écoles de Pétega (CEB de Diguel), de Pélem-Pélem et de Lassa (CEB de Baraboulé) dans la province du Soum, de dispenser les cours en arabe en lieu et place du français, la langue officielle du pays. Dans cette furie, certains enseignants, la peur au ventre, ont menacé de quitter les lieux. Mais le devoir les appelant, ils se sont résigné et ont décidé de continuer leur travail qu’est l’éducation.

Aussi, dans l’optique de rappeler à ses enseignants la déontologie de leur métier combien noble, le Ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Jean Martin Coulibaly a séjourné à Djibo le 30 janvier 2017 d’où il a rencontré les enseignants concernés pour, dit-il, remonter leur moral. Il leur a aussi rassuré que des mesures optimales seront prises pour sécuriser leurs vies te leurs biens.

Mais cet encouragement s’est noyé le vendredi 3 mars 2017, quand des individus armés ont envoyé leurs balles assassines sur 3 personnes dont un enseignant, causant ainsi leur mort. Une attaque qui est intervenu deux jours après les attaques perpétrées dans les deux commissariats, dont celui de Tongoumael dans la même province du Soum.

Face à cette barbarie, le gouvernement burkinabè, comme d’habitude a condamné cet acte et a rassuré aux populations qu’il mettra tout en œuvre pour assurer désormais leur sécurité. Même si l’on sait que ces mêmes paroles ont été prononcées depuis le 15 janvier 2016, jour des premières attaques terroristes au Burkina Faso. L’on a assez condamné oralement les faits. Il est surtout temps de passer à l’action.

Salif BADINI n’est-il pas mort pour la patrie ?

Photo : NACE A.

L’enseignant victime de l’attaque du 3 mars, du nom de Salif BADINI, n’avait que 28 ans et n’était qu’à sa 3e année de service. Assassiné parce qu’il voulait lever le voile sur l’analphabétisme dans la région du Sahel mais aussi parce qu’il croyait à la parole des nouvelles autorités, entendant leur parole et leurs mots soutien retentir dans son oreille comme pour dire qu’il ne craint rien et que sa vie n’en dépendra, Salif BADINI a fini par réaliser que son travail lui portera préjudice le 3 février alors qu’il n’aurait jamais imaginé que ce jour était son dernier jour de cours. Il a été inhumé  illico presto dans ladite localité par les populations de la localité. Il l’a été sans une cérémonie d’hommage comme l’ont bénéficié d’autres qui sont tombés dans les mêmes circonstances. Pendant qu’on dit « Mort pour la patrie », avant de jeter une pellée de terre sur les cercueils, devant un parterre de militaires, et cercueils couverts des couleurs nationales, et devant des dizaines de journalistes, la mort de Salif BADINI n’en vaut pas le coût car il a été inhumé en catimini.

Nous avons assisté à des obsèques dignes d’un martyr au Burkina Faso avec la mort des soldats dans les attaques terroristes. Nous avons félicité le Gouvernement pour cette considération envers tous ceux qui sont tombés, les armes à la main, pour la cause de la nation. Mais, s’agissant de Salif BADINI, il n’a pas été organisé une cérémonie pour lui rendre hommage oubliant qu’il est, lui aussi, tombé craie en main. Chaque corps à son arme de combat. Comme le fusil est au soldat, la craie est également à l’enseignant. Salif BADINI a péri dans l’exercice de ses fonctions. Il mérite, lui aussi, une bonne cérémonie d’hommage comme d’autres.

Visiblement, le Nord fait maintenant beaucoup frémir. S’il n’y a pas de solution pour arriver à bout du terrorisme, le mieux serait de laisser les enseignants du Nord regagner leurs familles respectives, où plutôt les muter dans d’autres régions au lieu de toujours les amadouer avec des discours adoubés pour garantir dans le néant, des vies humaines très précieuses.

Armand Kinda

Infowakat.net

ARTICLES SIMILAIRES

Défaite de Amadou Bâ : les explications de Macky Sall

INFOWAKAT

Guinée : les 70 maliens arrêtés à Kourémalé sont-ils des terroristes ?

INFOWAKAT

Direction générale de l’UNESCO : le candidat égyptien Khaled EL-ENANY sollicite le soutien du Burkina

INFOWAKAT

Société : La Face Cachée d’un Tradithérapeute, un Monstre Impitoyable

INFOWAKAT

Mobilisation générale et mise en garde : le gouvernement décide d’une prorogation de 12 mois

INFOWAKAT

Société : Viol suivi de grossesse sur une mineure : Un père de famille placé sous mandat de dépôt

INFOWAKAT

1 commentaire

Kaboré 12 mars 2017 at 7 h 51 min

L’Etat doit renforcer la Securité pour mettre en terme ce phenomene qui se jongle dans le pays burkinabè. En plus l’éducation est le socle de l’épanouïsment du peuple qu’il faut pas se laisser nuir par les Terroristes.

Répondre

Laisser un Commentaire

Infowakat

GRATUIT
VOIR