Deux ans après sa nomination le Premier ministre burkinabè multiplie les sorties médiatiques sur fond de polémiques. Panne d’inspiration d’un chef de gouvernement sans autorité réelle ou amateurisme, les jeux sont ouverts.
C’est un truisme que d’affirmer que la machine gouvernementale au Burkina Faso est poussive. Et son chef, le banquier Paul Kaba Thiéba, n’est parvenu qu’à assurer le service minimum depuis sa nomination au poste. Lui qui a été tiré de sa planque dakaroise pour prendre en mains les destinées d’un pays dont il ne maîtrisait que très peu les réalités.
Plus de vingt-quatre mois après l’apprentissage laisse toujours à désirer pour l’ancien cadre de la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale, BCEAO. De toute évidence les lignes ont du mal à bouger. Les réponses promises ne sont pas toutes au rendez-vous : création d’emplois décents, amélioration de la gouvernance sanitaire et éducative, lutte contre le chômage, pouvoir d’achat, revalorisation des conditions de vie et de travail des populations, lutte contre la corruption et moralisation de la vie publique, autant de secteurs dont les indicateurs n’ont pas évolué dans le bon sens…
Sur le plan de la relance économique les résultats se font toujours attendre et suscitent l’impatience chez les Burkinabè. Concernant les relations avec les partenaires sociaux, elles ont pris une tournure polémique avec les propos de leaders de la majorité présidentielle.
Contraint de se justifier, le chef du gouvernement n’a de cesse de botter en touche : quand ce ne sont pas les syndicats qui seraient manipulés par des forces tapies dans l’ombre, ce sont les anciens dirigeants du pays qui auraient mis le pays à genoux. Oui sans doute. Mais ce qu’il oublie de noter c’est que ce sont parfois ces mêmes ex-dirigeants qui gravitent aujourd’hui dans les cercles concentriques autour du nouveau pouvoir. Parfois en toute impunité et sans que leur responsabilité ne soit engagée.
La sortie serait-elle proche pour Kaba ? Une chose est sure, lui-même ne donne plus l’impression d’être pleinement motivé par le job. En laissant entendre par exemple que son limogeage ne serait pas forcément la solution aux difficultés actuelles du pays, il se prépare à toute éventualité. Car de toutes les manières après deux ans voire plus à ce niveau de responsabilités c’est toujours bon à prendre pour le CV.
Jules SIMON
infowakat.net