Actualité Société

Photographie : « il n’y a pas un métier dédié uniquement aux hommes », Mme Bakala/Bouda Edith.

« Il n’y a pas de métier dédié uniquement aux hommes », c’est le message qu’a fait passer Mme Bakala/Bouda Edith dans l’entretien qu’elle nous a accordé. Photographe de son état, notre interlocutrice veut, à travers ses mots, changer les cœurs et les mentalités de toutes celles ou tous ceux qui pensent qu’il y a une activité dédiée uniquement à un sexe quelconque. Pour elle, tout métier dans ce monde est faisable par tout le monde sans distinction aucune de sexe. Lisez plutôt !

Mme Bakala Bouda Edith

C’est une femme dynamique qui a l’amour de son métier. Dans les reportages, les grandes cérémonies où l’on la voit, il faut le dire sans tergiverser, c’est une Yennega de l’image. « Regarde comme elle se bat, on dirait un homme », a reconnu un confrère qui portait une admiration sur son travail. Toujours en action sur le terrain, cette dame, en position debout ou assise fait des merveilles avec son appareil photo. L’appareil rapproché à son œil pour avoir une bonne vue de l’image, à peine elle fait un clic sur le bouton de prise de photo, et voilà une image, un portrait incontestable de la personne ou de l’objet qui a été dans son collimateur. « C’est une femme exceptionnelle », a reconnu un autre confrère.

Qui est cette dame pas comme les autres ?

Elle, c’est Mme Bakala/Bouda Edith, photographe pendant une quinzaine d’années à l’organe de presse d’Etat, « les Editions Sidwaya ». Marié et mère d’une fille, cette quadragénaire dit embrasser ce métier « par amour ». « Autrefois la photographie était une affaire des hommes. Mais ce que peut faire un homme, une femme pleine de volonté peut aussi le faire ». C’est l’explication qu’elle nous a donnée pour justifier son choix. Un choix qu’elle n’a pas trahi vu son dynamisme et sa perspicacité au travail.

Faire le journalisme au Burkina Faso n’est pas une chose facile. La quête d’image ou de son nécessite une bravoure et une détermination infaillible car les bousculades sur le terrain mettent souvent certaines personnes hors d’elles-mêmes. Et une femme parmi plusieurs hommes à la chasse des images est encore une équation très difficile à résoudre d’où il faut une collaboration parfaite entre elle et les hommes. Mais notre Yennega nous a rassuré que, pour sa part, tout se passe bien. « Ma collaboration avec les hommes se passe bien », a-t-elle fait savoir.

En ce qui concerne les difficultés rencontrées dans cette quête d’image, Mme Bakala/Bouda Edith dit subir aussi les différentes contraintes du métier autant que les hommes en subissent. « Ce que tu es allé chercher sur le terrain, tu dois te battre pour l’avoir. On ne me privilégie pas parce que je suis femme. Je dois me battre comme les hommes pour avoir mes images », renchérit-elle. C’est pour montrer à quel point, dans ce métier, il n’y a pas de privilège accordé à un sexe quelconque. « Chacun pour soi, Dieu pour tous », comme nous avons coutume à le dire.

Les questions sécuritaires souvent à la base de tiraillement entre FDS et Journalistes
C’est connu. Avec les différents évènements malheureux qui ont endeuillé et continuent d’endeuiller le Burkina Faso (attaques terroristes), la sécurité a été doublée dans toutes les zones rendant encore une fois de plus difficile la tâche des journalistes. Des tiraillements ont toujours existé entre ses deux (2) corps. Chaque membre de ce corps, dans l’exercice de ses fonctions, empêche souvent l’autre corps à exercer normalement et complètement ses fonctions. Dans ce contexte, les journalistes rencontrent certaines difficultés pour accomplir leurs missions. « Entre la sécurité et nous ça ne va pas du tout », a déploré Mme Bakala/Bouda Edith. Mais, elle a tout de même reconnu que les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) sont dans leur droit et font aussi leur travail. Ils ont reçu des consignes et ils doivent les mettre en œuvre. Cependant, dans cette même veine de pensées, dit-elle, « Ce que tu arrives à avoir comme images, c’est que tu ramèneras à ta rédaction ».

Les contraintes familiales impactent-elles souvent son travail ?

A cette interrogation, Mme Bakala/Bouda Edith n’a pas tergiversé pour trouver une réponse claire. Elle s’est réjouie du fait que son mari la comprend beaucoup et la soutient dans l’accomplissement de sa mission. « Par la grâce de Dieu je n’ai jamais eu de problème de ce côté parce qu’il y a des jours que lorsque j’ai un reportage et que je dois descendre tard, c’est mon mari qui vient me déposer et c’est encore lui qui revient me chercher », a-t-elle relaté. « Il y a eu un jour où je devrais aller en mission avec le Ministre de la sécurité intérieure, Simon Compaoré. L’heure de départ était prévue pour 4h du matin. Mais à 3h30min, c’est mon mari même qui m’a réveillé et qui est aller me déposer très tôt sur le lieu de rencontre. De ce côté je rends grâce à Dieu car je n’ai pas de problème dans mon foyer », a-t-elle apporté plus de crédit à sa thèse. Elle poursuit en révélant qu’avec l’appui de son mari, l’éducation de leur fille se fait de la façon la plus convenable possible. « On ne peut pas dire que ça va complètement mais on arrive à faire le maximum pour l’éducation de notre fille », rassure-t-elle.

De sa collaboration avec les journalistes en général et ceux des Editions Sidwaya en particulier, sa morale est claire : « Même si tu as eu des histoires dans ton foyer, quand tu viens au travail tu dois tout oublier et te donner à fond à ton travail. Tu dois laisser toute cette haine à la porte de ton bureau avant de rentrer. L’on ne doit jamais transposer une colère extérieure à son lieu de travail ».

La photographie est-elle une activité dédiée seulement aux hommes ?

Aubin Nana chef adjoint de Desk société

En réponse à cette question, notre interlocutrice pense que cela ne souffre pas du débat. La photographie est une activité de toute personne désirant embrasser ce métier, selon elle. A l’en croire, il n’y a pas de spécialité pour les hommes ou pour les femmes. Pour elle, chaque activité peut se faire par les deux sexes. « Pourquoi il y a des femmes maçonnes ? Pour quoi il y a des femmes mécaniciennes ? Pour quoi il y a des hommes cuisiniers ? Il n’y a pas un métier dédié uniquement aux hommes », explique-t-elle. De son avis, si l’on a la volonté et l’amour pour un métier, quel que soit le sexe, l’on peut réussir à le faire. Ainsi, à toutes les filles ou femmes qui veulent embrasser n’importe quel métier de leur vie, Mme Bakala/Bouda Edith les invite à suivre leur cœur et à se lancer dans cette activité car elles arriveront, avec une ferme volonté, à le faire.

Témoignage

Sur le travail qu’abat Mme Bakala/Bouda Edith, Aubin Nana, chef de Desk adjoint du Desk société aux Editions Sidwaya n’est pas resté sous silence. Témoin du combat quotidien de cette vaillante photographe, il a tenu à dire un mot. « Je trouve que pour une femme de son âge (la quarantaine), elle fait du bon travail, elle se débrouille très bien. Personnellement on s’entend très bien et notre collaboration est parfaite. Je n’ai jamais eu un problème avec elle et sans vouloir parler pour les autres collègues, je pense que personne, ici, n’a eu un différend avec elle. C’est une dame très dynamique sur le terrain. Généralement on a des idées arrêtées sur la gente féminine avec les questions de lenteur, mais avec elle, lorsqu’il y a un évènement, elle bouge sans problème et vous avez vos photos à temps ».

Armand Kinda
Infowakat.net

ARTICLES SIMILAIRES

Mobilisation générale et mise en garde : le gouvernement décide d’une prorogation de 12 mois

INFOWAKAT

Société : Viol suivi de grossesse sur une mineure : Un père de famille placé sous mandat de dépôt

INFOWAKAT

Ghana-Côte d’Ivoire: La VRA titillée pour cesser d’exporter de l’électricité bon marché vers les pays voisins

INFOWAKAT

Société : « Tu as rompu avec moi parce que j’étais pauvre » : sa revanche sur son ex devient virale

INFOWAKAT

Journées nationales d’engagement patriotique et de participation citoyenne : le Chef de l’Etat appelle ses compatriotes à consolider la cohésion sociale

INFOWAKAT

Sénégal, le candidat du pouvoir Amadou Ba reconnaît la victoire de l’opposant Bassirou Diomaye Faye

INFOWAKAT

Laisser un Commentaire

Infowakat

GRATUIT
VOIR