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Politique : Le MPS de LOADA n’est pas dans le « politiquement correcte »

Encore un nouveau parti politique dans l’arène. Le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) est né le 27 juillet 2019 avec à sa tête le Pr Augustin LOADA, universitaire, spécialiste du droit et ex-ministre de la fonction publique sous la transition. Le MPS a, dès les premières heures de sa naissance, obtenu le soutien de Yacouba Isaac ZIDA, qui en est le président d’honneur. Augustin LOADA (AL) explique, sur la base du manifeste du parti, que le MPS ne compte pas faire dans le « politiquement correcte ».

Infowakat (Iw) : Expliquez-nous le motif de création du MPS

AL : Le MPS n’aurait pas vu le jour si la situation nationale que nous vivons depuis quelques années n’était pas préoccupante. Il suffis d’interroger les Burkinabè pour constater qu’il y a une profonde insatisfaction parce que l’espoir (après les élections) a été étouffé. C’est dans ce contexte, que le MPS, qui est un mouvement qui regroupe des patriotes qui ont envie de faire renaitre cet espoir, a vu le jour.

Iw : Avez-vous la ressource humaine au sein du parti pour atteindre cet objectif ?

AL : L’idée est de compter d’abord sur nos propres forces. Par exemple dans le domaine de la sécurité, ce ne sera pas les français, les américains ou même le G5, qui feront la sécurité des Burkinabè. Notre sécurité dépend avant tout de notre capacité de mobilisation interne. Nous pensons donc au MPS qu’il y a suffisamment de talents et de compétences au sein de la société burkinabè et qu’il faut les mobiliser, leur donner une orientation afin qu’ils produisent des résultats acceptables.

Iw : Le MPS ne veut pas s’aligner derrière le politiquement correcte. En français facile, qu’es-ce que cela signifie ?

Il y a un certain nombre d’attitudes, de pratiques et de coutumes qui sont attendues généralement des hommes politiques comme par exemple la question de rétribution des militants. On a coutume de dire que si l’on n’ a pas les moyens, on ne fait pas de la politique parce que la pratique dans nos sociétés c’est le clientélisme : acheter des voix, des militants, donner de l’argent, sinon on est pas suivi.

Nous avons remarqué aussi dans la pratique, que dans la communication et les discours, que c’est la prime à qui dira le plus de mal (la mal cause). On a aussi l’impression que le pouvoir est un moyen d’accumulation pour soi et pour ses proches. Ce sont ces pratiques « politiquement correctes » avec lesquelles nous allons tenter de rompre par l’éducation et par la sensibilisation. Nos militants seront donc formés en la matière pour qu’ils partagent nos valeurs, notre discipline, sans quoi nous ne pouvons pas nous développer.

Iw : Vous n’allez donc pas récompenser vos militants ?

AL : Nous comprenons que les militants qui mouillent le maillot, légitimement attendent des rétributions. Mais nous leurs expliquons que si le MPS obtient le pouvoir, ce n’est pas pour les militants, mais d’abord pour les Burkinabè. Et la meilleure façon de récompenser les militants et les Burkinabè c’est d’accéder à des postes de pouvoir par le principe de la méritocratie ; le mérite étant attesté par la compétence mais aussi par l’expérience.

Donc si au MPS il n’y pas, pour un poste donné, les compétences et l’expérience requise, il faut avoir l’honnêteté de faire appel à celles extérieures.  J’ai été ministre de la fonction publique sous la transition, et l’un des dossiers que je n’ai pas pu résoudre c’est la dépolitisation de la fonction publique.

Il faut même rappeler le rôle de l’administration parce que ceux qui travaillent dans les administrations sont pris dans les routines bureaucratiques sans se poser la question de savoir « qu’est-ce que j’apporte concrètement ? « .  Alors qu’il y a un impact des comportements des fonctionnaires, sur la mise en œuvre des programmes de développement. Du coup, il faut revoir la formation des fonctionnaires dès la base.

Iw : En parlant d’éducation, en tant qu’universitaire qu’elle est votre vision en la matière ?

AL : On dit qu’au Burkina, tous les domaines sont prioritaires. Mais si on doit retenir une priorité, bien sûr en dehors de la sécurité, c’est l’éducation. Beaucoup de réflexions ont été menées sur les priorités de l’éducation. Ce n’est pas normal que jusqu’à présent, que nous soyons entrain de tergiverser sur la question des langues. Et que notre système produise des chômeurs. Que par exemple nos facultés de droit continuent de s’ouvrir alors que le nombres de juristes produits suffis largement aux besoins des Burkinabè.

Iw : Vous voulez donc faire une rupture ?

AL : C’est à vous de le juger, mais nous pensons qu’il faut arriver à une conception vertueuse de la politique si non les pratiques qui en dérivent sont vicieuses. Il faut arriver à convaincre les gens que la politique a un visage autre que celui auquel on est habitué.

Je pense aussi qu’il est important d’expliquer au Burkinabè qu’autant ce n’est pas un étranger qui va venir nous développer, autant ce n’est pas un homme politique, aussi talentueux soit-il, qui à lui seul pourra développer le pays.  Partout où les hommes politiques prétendent avoir des solutions, ils ne les ont pas en réalité. Même les sociétés dites avancées sont en crise. La solution donc se trouve dans nos mains.

Iw : Isaac ZIDA vient de vous accorder son soutient, comment allez-vous gérer le leadership au sein du parti ?

AL : Les rôles sont clairs. C’est avec ses conseils que nous allons avancer. Ma priorité en tant que président, c’est d’asseoir le parti avec des formations, des sensibilisations, etc. c’est un vaste programme. M. ZIDA a certainement des talents dans d’autres domaines tels que la sécurité et des relations, mais je ne veux pas devancer l’iguane dans l’eau.

Ange. Jordan MEDA

Infowakat.net

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1 commentaire

Konouenensinego Édouard 6 août 2019 at 20 h 33 min

Enfin,on a un parti politique très réaliste

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