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Politique : « Notre pays est difficilement gérable en situation de démocratie», Nestorine Sangaré

Les politiques au Burkina Faso ne « défendent pas des idéaux politiques » ; c’est la pensée ici soulevée par Dr. Nestorine Sangaré. Donnant sa lecture de la situation politique Burkinabè, dont elle affirme au passage sa déception, celle-ci pense qu’il faut un engagement personnel en politique. Au-delà de l’engagement personnel, dame Sangaré pense qu’il faut que le Burkina invente son propre modèle de développement, de démocratie en se passant de celle française. Ainsi de sa vision, l’approche « chrétienne » de la politique est celle qui lui convient mieux.

Infowakat (Ifwt) : vous avez décidé de ne pas faire la politique, car celle pratiquée n’ai pas de vos convenances ; Quels sont donc les idéaux défendus par Dr. Sangaré au sein d’un parti ?

Dr. Sangaré : J’ai un engagement professionnel. J’ai une approche chrétienne de la politique ; c’est-à-dire la compassion, la miséricorde, l’amour du prochain doit être mis en pratique. Je suis pour la défense de la justice sociale. Je ne vais pas dire que je suis communiste, je ne suis pas marxiste mais je puise dans les différentes idéologies, ce qu’elles ont de positif ; mais c’est la défense de la justice sociale. Tout citoyen qui nait doit pouvoir aspirer à une certaine qualité de vie, de l’enfance jusqu’à la mort ; et chaque citoyen, selon les droits qui sont proclamés dans la constitution, qu’il y ait un service minimum pour tout le monde sans égard avec l’âge, le sexe l’appartenance religieuse, le niveau d’éducation. Tous les citoyens sont en droit de pouvoir se faire entendre.

Ifwt : Selon vos affirmations, la politique c’est « comme faire des affaires » ; Que pensez-vous alors qu’il faille faire pour renverser la tendance ?

Dr. Sangaré : Il faut éduquer les masses populaires et leur donner une conscience politique. C’est de mettre en exergue vraiment des valeurs et d’amener le citoyen à adhérer à ces valeurs et à vivre en fonction de ces valeurs, l’exemple venant d’en haut. Cela était fait pendant la révolution. Or, après la révolution c’est comme si le peuple est devenu abrutis parce là on ne pense qu’à argent-manger-gérer. Ce sont ces trois mots qui sont du vocabulaire politique.

Aussi, chaque pays a son modèle de démocratie ; je veux qu’on tire leçon de notre histoire politique, en allant dans l’époque révolutionnaire. Pourquoi vouloir imiter la France ? Il faut qu’on ait le courage d’inventer notre modèle de démocratie qui va refléter nos réalités, nos besoins et nos aspirations.

La démocratie française est sur le déclin. Après macron moi je ne pense pas que la démocratie française va durer. Le modèle français n’est pas un modèle de référence pour nous.

Ifwt : Dr. Sangaré se dit déçue de la politique au Burkina Faso ! Doit-on attendre de Dr. Sangaré la création d’un parti politique ?

Dr. Sangaré : Je suis vraiment fondamentalement axée sur la justice sociale. Si je pouvais créer un parti, le « parti de la justice sociale » je ferais cela parce que c’est ma vision de la politique.

Ifwt : C’est maintenant officiel ; le Burkina aura une transition de 36 mois. De votre lecture, quel type de gouvernance/politique faudra t’il mettre en avant à l’issue de cette transition ?

Dr. Sangaré : Notre pays est difficilement gérable en situation de démocratie. Et tant qu’on ne peut pas appliquer les règles de la démocratie, il ne suffit pas de créer des institutions. Il faut appliquer les règles et principes comme il faut. Sur cette base, moi je pense que si le gouvernement de transition arrive à montrer une capacité à répondre réellement aux aspirations du peuple, mieux que les politiciens professionnels, moi je préfèrerais un gouvernement d’exception qui fait bien le boulot à un gouvernement élus démocratiquement avec les tares qu’on a connu jusque là. Tout le monde préfère l’état d’exception.

Si les gens sont logiques avec eux ils vont se rendre compte qu’il faut un état d’exception, dans lequel on ne va pas brimer les droits des gens. On doit vraiment casser cette domination des élites sur les moins favorisés de la société. C’est un état d’exception dans lequel on doit prendre le temps de bâtir des institutions dignes de ce nom. La fonction présidentielle n’a plus aucune valeur ; l’état est réduit à son sens le plus ridicule ; il faut redonner de la valeur à ces institutions.

S’ils veulent, qu’ils aillent à cinq ans ou plus ! ce qui est mon problème, c’est qu’on ne revive pas ce qu’on a vécu comme dans la gouvernance sous la démocratie qui vient d’être passée.

Alex SOME
Infowakat.net

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