Impliquer la presse dans la lutte contre la mortalité maternelle, infantile et néonatale, c’est l’engament pris par 23 associations œuvrant dans le domaine de la santé. Ainsi, une formation a été initiée à l’intention des hommes de médias du 5 au 6 novembre dernier dans la ville de Koudougou. Il s’agit en effet de la mise en œuvre d’un projet dénommé MACS : Mobiliser les Acteurs de la Société Civile pour un plaidoyer efficace.
La santé de la mère et de l’enfant demeure une préoccupation majeure au Burkina Faso. Selon l’enquête démographique de la santé (EDS), environ 8% des décès de femmes sont liés aux causes obstétricales directes. Quant aux taux de mortalité infanto-juvénile, il est passé de 219 pour 1000 naissances vivantes en 1998 à 129 en 2010. A en croire la sage-femme, Salimata Bounkougou/Traoré, spécialiste en santé maternelle et néonatale, « une femme meurt toutes les 3 heures suite à des complications. C’est également le cas pour 7 nouveau-nés ». Toute chose qui témoigne de l’ampleur du phénomène dans notre pays. Aussi, dans l’objectif de contribuer à l’amélioration de la santé de la reproduction, une quinzaine d’hommes de médias ont bénéficié, 48 heures durant, d’une formation en la matière.
De l’implication de la presse
Cette formation entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet ‘’MACS : Mobiliser les Acteurs de la Société Civile pour un plaidoyer efficace’’, initié par Family Care International (FCI) au Burkina et au Kenya. C’est donc le lieu pour les organisations de la Société Civile (OSC) de renforcer les capacités des journalistes pour aider à suivre les engagements des Etats dans le cadre de la santé maternelle, néonatale et infantile. Selon Sourougou Salimata, assistance de programme au projet MACS, « c’est une implication des journalistes dans la prise en compte des questions de la santé maternelle et néonatale et une invite à nous accompagner dans la lutte ». Toutes ces stratégie et actions visent à contribuer à l’accélération de l’atteinte des objectifs du plan d’action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement en 2014 et ceux des Objectifs du Millénaires pour le Développement (OMD) en 2015.
Des difficultés pour l’atteinte des OMD !
Malgré tous ces différents efforts de la part des OSC, il convient de souligner que les budgets des ministères en charge de la santé et celui de l’économie et des finances sont moins transparents. De même, on assiste à des engagements non respectés par le gouvernement et l’inexistence de mécanisme de suivi. Ainsi, les formateurs ont pointé du doigt l’opacité dans la gestion et l’élaboration des lignes budgétaires. Pendant ce temps, l’atteinte des OMD reste un défi majeur pour le Burkina car les actions sont insuffisantes pour être au rendez-vous, préalablement fixé en fin 2015. Chaque citoyen est donc invité à jouer sa partition pour la réduction du taux de mortalité maternelle, infantile et néonatale.
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Noufou OUEDRAOGO