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Procès du putsch : « Je considère avoir défendu la République », Sergent Zoubélé Ouédraogo

Après une suspension à l’occasion de la fête de Tabaski, le procès sur le putsch manqué de septembre 2015, a repris le mercredi 22 août 2018, devant le Tribunal militaire de Ouagadougou. A la barre, le Sergent Zoubélé Jean Martial Ouédraogo. Accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, complicité de meurtres de 13 personnes et coups et blessures volontaires, il n’a pas reconnu les faits.

Appelé à s’expliquer devant le Tribunal militaire de Ouagadougou, sur les faits d’attentat à la sûreté de l’Etat, complicité de meurtres de 13 personnes et coups et blessures volontaires, le Sergent Zoubélé Jean Martial Ouédraogo n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés et il a tenu à donner sa version. Selon lui, le 15 septembre 2015, il est allé sur ordre de son supérieur l’Adjudant Yaro, faire des retraits de fonds pour la solde. N’ayant pas réussi pas effectuer cette opération, il est revenu à son bureau, c’est ainsi que Justin Bako est venu à son bureau et reçoit le coup de fil d’un civil qui lui dit que le camp Naaba Kom II était attaqué. Sur place, Justin Bako lui demande si l’information était vraie, surpris de cela, a dit le Sergent Zoubélé Jean Martial Ouédraogo, il a décidé d’aller au camp pour vérifier ce qui se passait. Arrivé, il aperçoit l’Adjudant Yaro qui lui donne l’ordre d’aller se mettre en tenue correcte et aller au rassemblement et que des voix plus autorisées viendront leur faire part des informations.

A la suite de cela, il lui a été demandé d’aller renforcer la garde au niveau du ministère de la Défense. A en croire l’accusé, il est resté là-bas, jusqu’au rassemblement du 16 septembre dans la soirée et après ce rassemblement des équipes ont été constituées et une moto lui a été affectée pour faire des rondes en ville. Le lendemain, 17 septembre, le Lieutenant Korogho lui donne l’ordre d’aller à la place de la Nation pour voir s’il y a d’autres éléments du RSP, car certains éléments manquaient à l’appel lors du rassemblement. C’est ainsi qu’il a embarqué le Caporal Saïdou Lankoandé et après cette mission, il est revenu au camp.

« Je considère avoir défendu la République » 

«  En tant que financier, avez-vous déjà effectué une mission du genre ? » a demandé le parquet militaire et à l’accusé de répondre qu’avant d’être financier, il est militaire et lorsqu’on donne un ordre, c’est l’aspect militaire qui est mis en avance. « Lorsque vous avez su que l’attaque était en votre sein, pourquoi avez-vous continuez à participer et soutenir ceux qui avaient pris en otages les autorités de la Transition », question du parquet militaire. Réponse de l’accusé, « je ne savais pas qui avait fait l’attaque et je considère avoir défendu la République ». « L’accusé avec recul, aujourd’hui, a-t-il toujours le sentiment d’avoir défendu la République ? », après, un court silence l’accusé déclare qu’il ne peut répondre à la question.

« L’armée burkinabè est archaïque », Me Paul Kéré

La partie civile, par la voix de Me Séraphin Somé a fustigé l’attitude de l’accusé, car ce dernier ne répondait pas à bon nombre de questions. « Que faut-il penser d’un accusé qui a participé et soutenu un coup de force ? » s’est-il donc interrogé. Pour Me Somé, les faits sont suffisamment clairs, car c’est des actes de complicité.  Pour lui, l’accusé est de mauvaise foi lorsqu’il dit que c’est le 17 septembre qu’il a su qu’il y avait un coup d’Etat, lorsqu’il a vu le communiqué du Colonel Bamba dans la soirée. Selon Me Somé, l’accusé au moins devrait être au courant du coup d’Etat dans la matinée. Saisissant la balle au rebond, Me Somé a répondu à Me Paul Kéré qui a dit que l’armée burkinabè était archaïque et les militaires n’ont pas de libre arbitre et exécutent les ordres comme des machines. Pour Me Somé l’armée burkinabè est moderne et obéit à la loi et quand on obéit à un ordre qui est illégal, on tombe sous le coup de la loi. Revenant à la charge, Me Kéré indique que le rôle de l’avocat de la défense, c’est d’expliquer le coup d’Etat et non le justifier. Me Farama de la partie civile n’attendait pas mieux. Du reste, il remercie Me Kéré pour son honnêteté intellectuelle. Cependant, « comment l’expliquer si les accusés ne le reconnaissent pas ? », a-t-il demandé.

Pour sa part, l’avocat de la défense, Me Babou Bama a indiqué qu’au regard des déclarations faites par son client devant le Tribunal, il n’y a aucun fait qui peut constituer la complicité. Selon lui, son client n’a ni aidé ni participé à un rassemblement en connaissance de cause pour attenter à la sûreté de l’Etat. Par conséquent, il ne saurait être poursuivi pour ces faits, car il n’y a pas de preuves tangibles qui le prouvent.

Pour son mot de fin, l’accusé a demandé pardon au peuple burkinabè pour les évènements qui sont survenues. Il s’est incliné sur la mémoire des disparus et souhaité prompt rétablissement aux blessés.

Maurice Belemnaba

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