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Procès  du putsch : Les révélations du Touareg sur Bassolé

Roger Koussoubé dit Touareg est passé à la barre ce mardi 10 juillet 2018. Cinq (5) chefs d’accusation pèsent contre lui : attentat à la sureté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, complicité de dégradation de biens et incitation à commettre des actes contraires à la discipline et au devoir. L’accusé a « partiellement » reconnu les faits. Il a ainsi faits des révélations qui pouvaient « surprendre ». De son récit il est ressorti que le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), après l’insurrection d’octobre, avait trois camps dont celui du général Djibril Bassolé.

Roger Koussoubé dit Touareg a été le messager du Général Gilbert Diendéré selon le major Badiel Eloi et l’Adjudant Nion Jean Florent. Messager parce que ce serait lui qui aurait dit au major Badiel que le Général Diendéré avait instruit de faire un coup d’Etat. Une information que l’adjudant Nion dit avoir vérifié auprès du Général. Mais à la barre, le Touareg a rejeté les faits estimant que Badiel et Nion « veulent nuire à la famille du général (Diendéré) ».

Le 16 septembre 2015 aux environs de 13h, il a été contacté au téléphone par l’adjudant Nion lui demandant de le rejoindre au palais (Kosyam) pendant qu’il se rendait à son Pied à Terre à Koulouba (quartier de la capitale burkinabè). Arrivé au palais, il dit avoir aperçu le major Badiel sous le Hall qui coordonnait certaines choses. De sa position, il voyait aussi des véhicules qui venaient déposer des autorités. L’adjudant Nion qui l’avait appelé embarquait dans un véhicule dans lequel il a lui aussi embarqué pour « aller chercher le général Diendéré » même si durant tout ce temps il dit n’avoir rien constaté d’anormal au Palais.

Le général Djibril Bassolé avait un camp au sein du RSP

Le Touareg a indiqué qu’après l’insurrection populaire le RSP était un peu fragilisé. La crise qui couvait au sein de ce corps a fini par le fragmenter en 3 camps. Celui de « ceux qui sont restés fidèles au corps », celui des pros Zida (le premier ministre sous la Transition) et celui du général Djibril Bassolé. A noter que c’est la première fois depuis l’interrogatoire au fond que le nom de Bassolé est sorti de la bouche d’un accusé. Pour justifier cette fragmentation, l’homme qui a « décidé aujourd’hui de dire toute la vérité parce que le peuple veut la vérité », a noté 4 crises. L’insurrection d’octobre 2014, une deuxième crise en février 2015, une troisième le 25 juin 2015 et la quatrième crise qui est le putsch.

Lire aussi : Procès putsch : Le PM Zida aurait contribué à désorganiser le RSP selon le Major Badiel Eloi

Le camp de Djibril Bassolé était dirigé par le major Badiel accompagné de l’adjudant Nion avec bien d’autres personnes. « Avant, pendant et après l’arrestation du général (Bassolé) le major Badiel était celui qui lui donnait les informations », a révélé Roger Koussoubé. Le colonel Major Coulibaly Céleste était le chef de corps du premier camp. Dans le camp Zida il y avait le sergent Compaoré, le soldat Nadié, et bien d’autres éléments.

« Zida ne voulait pas la dissolution du RSP »

Roger Koussoubé a révélé à la barre avoir été contacté par le PM Zida par l’intermédiaire du capitaine Flavien Kaboré l’invitant à lui rendre compte de tout ce qu’il se tramait dans le corps. Il enfila dès ce moment sa camisole d’agent de renseignement et se mis à l’œuvre. Il rendait compte de tout ce qu’il constatait au capitaine Flavien Kaboré qui le retransmettait à Zida. Il aurait même reçu la somme de huit (8) millions en deux tranches du PM Zida pour ses œuvres. Il dit avoir rendu compte de cette somme à son chef de commandement.

Dans son récit, le Touareg a révélé que « Zida ne voulait pas la dissolution du corps ». A l’en croire, Zida lui aurait instruit, dans un appel téléphonique d’une durée de 5 minutes 30 secondes qu’il a eu avec lui, de « travailler à renforcer le corps (et de) travailler à ce qu’il n’y ait pas de division ». (Cette écoute téléphonique qu’il a enregistrée avec son téléphone s’est malencontreusement retrouvée sur les réseaux sociaux).

Selon le Touareg, Zida ne voulait plus du général Diendéré, ni du colonel Major Boureima Kéré, encore moins du capitaine Dao Abdoulaye. Il voulait lui-même gérer le RSP. Avec les manœuvres de Zida sous la Transition pour « nuire » au général Diendéré, ce dernier n’a jamais voulu réagir et au sein du corps, relate l’accusé, il y a des gens qui le taxaient de « traitre » estimant qu’il ne voulait pas prendre ses responsabilités. Mais la réponse de Diendéré à l’époque était claire : « ce n’est pas son objectif ». Il a aussi indiqué que Diendéré avait instruit les éléments à prendre des disponibilités pour qu’il n’arrive rien à la transition.

Me Alexandre Sandwidi, conseil de Koussoubé Roger a estimé que son client est sincère dans son récit depuis le début de son interrogatoire. Me Michel Traoré qui s’est constitué ce matin auprès de Roger Koussoubé a indiqué pour sa part que le major Badiel et l’adjudant Nion ont « travaillé à charger » son client. Les conseils de l’accusé ont appelé chacun à porter sa croix.

Armand Kinda

Infowakat.net

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