Actualité Articles Brèves Burkina Dossier Politique Procès Putsch

Procès du putsch manqué de 2015 : « Le coup d’Etat a été une massue que nous avons reçu »

Le mercredi 19 septembre 2018, le Capitaine Abdoulaye Dao, celui-là même qui a conduit le Lieutenant-colonel Mamadou Bamba à la télévision nationale pour lire le communiqué du CND était à la barre du Tribunal militaire de Ouagadougou. Accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres de 13 personnes, coups et blessures sur 42 personnes et incitation à des actes contraire à la discipline, le Capitaine Abdoulaye Dao a nié les faits.

Complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres de 13 personnes, coups et blessures sur 42 personnes et incitation à des actes contraire à la discipline. Tels sont les faits reprochés au Capitaine Abdoulaye Dao dans le procès du putsch manqué de septembre 2018. A la barre, l’accusé n’a pas reconnu les faits. Lors de sa déposition devant le Tribunal militaire, le Capitaine a expliqué qu’il était à Bobo-Dioulasso le 16 septembre 2015, lorsqu’il a été informé des évènements qui se déroulaient à la présidence. Sur ce, il a appelé le Major KoumbiaMoutouan qui l’a informé que les autorités de la Transition ont été enlevés.

Après cela, il a appelé le Major Badiel pour savoir où se trouvaient les autorités, celui-ci s’est tout simplement contenté de lui répondre qu’ils étaient là. « Où ? » a-t-il insisté, le Major, selon ses propos a esquissé un soupir qui s’apparentait à un rire. Là confie-t-il, il a compris qu’il n’en saura pas davantage. Alors, il embarque pour Ouagadougou et arrive au camp NaabaKoom II autour de 23 heures et prend part à la réunion avec le collège des sages. A-t-il pris la parole demande le président du Tribunal. « Affirmatif », répond-t-il et il indique qu’il a demandé à Monseigneur Paul Ouédraogo de trouver vraiment une solution, car cette crise était plus sérieuse que les autres.

Le 17, raconte-t-il, il a fait passer des consignes pour qu’on prépare le dispositif de sécurité pour l’arrivée des présidents MackySall et Yayi Boni. Le 18 septembre dit-il, le Général Diendéré est venu au camp pour leur expliquer qu’il y avait des problèmes et des dégâts en ville et leur a demandé de maitriser les hommes. Le 20 septembre, il a participé à une rencontre entre le président MachySall et le RSP.

« Général Diendéré est venu expliquer qu’il ne peut pas garder le pouvoir »

Par la suite, le Général Diendéré est venu une deuxième fois parler aux hommes et a expliqué qu’il ne peut pas garder le pouvoir et qu’il allait le remettre àun civil conformément aux conclusions des concertations. Cette déclaration du Général provoque une inquiétude chez les hommes quant à la suite des évènements, notamment leur sécurité, leurs carrières et les conséquences. Ces inquiétudes sont exacerbées à 11 heures par la nouvelle du mouvement de l’armée vers la capitale. Cette situation provoque une excitation dans la troupe. Avec les autres commandants de compagnie, ils appellent l’Etat-major général pour signifier que ce n’était pas la peine car, ils sont en train de convaincre les hommes afin qu’ils reviennent à la raison.

Une fois de plus, sur ces entrefaits, la nouvelle de la mort du soldat Modeste Bationo, élément du RSP qui était en poste à la soute de Yimdi pousse l’excitation des hommes au paroxysme, ces derniers veulent en découdre et cassent le magasin pour se ravitailler en armes et matériels de combat. Ils menacent les commandants de compagnie et les traitent de traitres. Malgré cela, ces derniers arrivent à les calmer. Le 24 septembre, le plan de sortie de crise et le processus du désarmement est enclenché, le chef d’état-major de l’armée de terre vient au camp pour rassurer les hommes quant à leur sécurité. Des éléments surexcités, indique le capitaine, marquent leur opposition. Qui sont ces éléments demande un fois de plus, le président du Tribunal. Et au Capitaine de nommer entre autres, AmadéZongo, Zerbo et feu Djerma.

« J’ai pris conscience qu’on était en faite dans un coup d’Etat quand nous avons vu le communiqué qui désignait le Général président du CND »

Le 25 septembre, alors que les officiers avaient parvenu à convaincre les hommes pour qu’on puisse enlever une partie de l’armement, la nouvelle de la dissolution du RSP entraine une fois de plus, une crise, là les hommes les invectives, les traitent de traitres et menacent même de tirer sur eux. Le 29 septembre, le Capitaine, qui entre temps était retourné chez lui au niveau du Conseil de l’Entente, reçoit au environ de 4h- 5h du matin un appel du chef de coprs par intérim qui l’informe que le Conseil était encerclé par l’armée, sur ce, il appel la hiérarchie pour savoir la conduite à tenir, on lui dit de quitter les lieux. Par la suite, il apprend que CEMGA a ordonné aux hommes de se rendre au camp 11-78, toutefois, il est appelé à l’état-major de l’armée de terre pour passer les consignes sur l’armement, c’est à la suite de cela qu’il a été arrêté et amené à la Gendarmerie, conclut le Capitaine Dao.

« Le coup d’Etat a été une massue que nous avons reçu »

Que sait-il de la mission de récupération du matériel de maintien de l’ordre exécuté par le Capitaine Seydou Gaston Ouédraogo ? demande le parquet militaire.  « Je n’en sais rien, le pilote m’a seulement appelé pour avoir le numéro du chef de corps par intérim », répond le Capitaine Dao. Etait-il pour ou contre le coup d’Etat ? « Le coup d’Etat a été une massue que nous avons reçu. Nous comptions les jours pour que les évènements finissent », déclare-t-il. Il ajoute, qu’il était même interdit de mission par le Colonel-major Kéré, qui voulait qu’il reste sur place. A quel moment a-t-il su qu’il a eu coup d’Etat ? – poursuit le parquet militaire, « j’ai pris conscience qu’on était en faite dans un coup d’Etat quand nous avons vu le communiqué qui désignait le Général président du CND ».

Cette répond ne satisfait pas le parquet, qui cite la déposition du Lieutenant-colonel Bamba chez le juge d’instruction.Ce dernier confie qu’il dormait chez luile 17 septembre, lorsqu’un appel de Capitaine Dao l’a réveillait autour de 4 heures du matin. Il est informé qu’il y a un coup d’Etat et qu’il devait lire la déclaration à la télévision nationale. L’accusé observe que ce sont les déclarations du Lieutenant-colonel et n’engage que lui. « Moi, j’explique ce que j’ai fait. J’ai été contacté par le Colonel-major Kérépour lui apporter le communiqué que je suis allé le chercher avec le Colonel Karim Traoré et Karim Traoré de Perfectum», dit-il exacerbé.

Le rapport d’expertise, récusé une fois de plus

Etait-il en contact avec des acteurs politiques au moment des évènements ? « Non », répond l’accusé. Pourtant observe le parquet militaire, son nom est cité dans un SMS que HermannYaméogo a adressé à Léonce Koné. Justement parlant de SMS, le parquet présente alors une série de message que le Capitaine Dao a échangé. Le Capitaine fait savoir qu’il ne s’agit pas son numéro et réfute les messages. Et dit que sur le rapport d’expertise, son numéro n’apparaît nulle part. Il affirme également que rapport  indique quel’expertise a été fait sur un ordinateur Toshiba alors que son ordinateur est de marque HP. Il fait remarquer par la suite qu’un militaire doit avoir foi à quatre choses. La confiance en soi, la confiance à son instruction, la confiance au matériel qu’il utilise et la confiance à son chef.

« Je n’ai ni menacé Monseigneur Paul Ouédraogo, ni le CEMGA »

A-t-ilmis des éléments à la disposition du Colonel Deka pour rechercher la radio de la résistance ? Au capitaine de dire qu’il n’a pas mis les éléments à la disposition du Colonel pour un ordre précis et il explique qu’il n’a pas ordonné la mission à l’ARCEP pour la localisation de la radio de la résistance. Pourtant, le parquet fait remarquer que dans sa déposition chez le juge d’instruction, Bouda et Pagbelguem affirme avoir reçu un ordre du Capitaine dans ce sens.

Poursuivant sa charge, le parquet indique toujours que dans leurs dépositions, Monseigneur Paul Ouédraogo et le CEMGA ont fait savoir que lors de leur réunion, le Capitaine et certains éléments du RSP aurait proféré des menacent à leur endroit et à l’endroit des autorités de la Transition. L’accusé ne se reconnait pas dans ces propos. Tout au long de son audition, le Capitaine Dao s’est débattu comme un beau diable pour se défendre aussi bien que mal. Son audition se poursuivra le vendredi 21 septembre prochain. A la suite de cette audition, les accusés de la liste 12, notamment le Colonel Omer Bationo, le médecin Lieutenant-colonel Mamadou Bamba, MinataGuelwaré, Paul Sawadogo et Issa Yago seront entendus.

G Maurice Belemnaba

infowakat.net

ARTICLES SIMILAIRES

Mobilisation générale et mise en garde : le gouvernement décide d’une prorogation de 12 mois

INFOWAKAT

Société : Viol suivi de grossesse sur une mineure : Un père de famille placé sous mandat de dépôt

INFOWAKAT

Ghana-Côte d’Ivoire: La VRA titillée pour cesser d’exporter de l’électricité bon marché vers les pays voisins

INFOWAKAT

Société : « Tu as rompu avec moi parce que j’étais pauvre » : sa revanche sur son ex devient virale

INFOWAKAT

Journées nationales d’engagement patriotique et de participation citoyenne : le Chef de l’Etat appelle ses compatriotes à consolider la cohésion sociale

INFOWAKAT

Sénégal, le candidat du pouvoir Amadou Ba reconnaît la victoire de l’opposant Bassirou Diomaye Faye

INFOWAKAT

Laisser un Commentaire

Infowakat

GRATUIT
VOIR