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Procès du putsch manqué de 2015 : Le Lieutenant-colonel Bamba implore la clémence du Tribunal

Suspendue le mercredi 26 septembre, l’audition du Lieutenant-colonel Mamadou Bamba s’est poursuivie le vendredi 28 septembre 2018 devant le Tribunal militaire de Ouagadougou. Ayant reconnu les faits, le Lieutenant-colonel a demandé la clémence du Tribunal.

Au deuxième jour de sa comparution devant le Tribunal militaire de Ouagadougou, le  Lieutenant-colonel Mamadou Bamba, tout en reconnaissant sa part dans les évènements a demandé la clémence du Tribunal.  Pour rappel, il est poursuivi de faits de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat,  meurtres de 13 personnes et coups et blessures sur 42 personnes.

« Je ne pense pas que le Général Diendéré est l’instigateur du coup d’Etat »

A la barre, la partie civile a voulu savoir à qui le Lieutenant-colonel imputait le putsch, il déclare alors que c’est le Général Diendéré et sa suite qui ont fait le coup d’Etat. Pourquoi affirme-t-il cela, demande toujours la partie civile. Et à l’accusé de répondre que dès lors que le Général a assumé et que le communiqué lui portait à la tête du CND, il était clair qu’il portait la responsabilité du putsch. Pense-t-il vraiment que le Général est l’instigateur du putsch, poursuit la partie civile,  « Non, je ne pense pas qu’il est l’instigateur du coup d’Etat, mais lorsqu’il viendra à la barre, il va vous l’expliquer », répond le Lieutenant-colonel. Pour la partie civile, les faits contre le Lieutenant-colonel sont établis et le communiqué du CND est un support matériel qui le prouve. A la suite de la partie civile, le parquet militaire revient à la charge et indique que lorsque l’accusé dit qu’il ne pouvait pas prévoir « les conséquences prévisibles », ce n’est pas exact, car sa peur pour sa sécurité était des conséquences prévisibles, seulement que l’accusé n’a pensé qu’à sa propre personne. Le Lieutenant-colonel fait savoir que lorsqu’un caillou tombe chacun attrape sa tête et c’est ce qu’il a fait.

Le lieutenant-colonel a-t-il sollicité l’aide de Tulinabo Mushingi pour quitter le pays ?

Et au parquet de présenter un SMS que l’accusé a envoyé à l’ambassadeur des Etats unis d’alors, Tulinabo Mushingi où, il l’explique qu’il a sacrifié sa carrière pour un idéal (ndlr, le putsch) et demande à l’ambassadeur d’assurer sa sécurité. Selon l’interprétation du parquet, ce message indique clairement que le Lieutenant-colonel Bamba souhaitait que l’ambassadeur l’aide à quitter le pays. Son conseil Me Mamadou Sombié n’a pas cette même compréhension,  il fait savoir que son client est resté au Burkina Faso pour  affronter la loi. Du reste, explique-t-il son client, non seulement était loin du RSP, mais également de l’armée, car il était détaché. Selon lu,i le fait que son client se retrouve à la barre pour des faits qu’il ne peut pas réfuter est un coup du destin. A ce propos, il a demandé la clémence du Tribunal.

L’accusé et son conseil implore le sursis

Me Sombié a espéré que les réquisitions du parquet seront « bienveillantes » à l’endroit de son client. Pour lui, son client est resté droit dans ses bottes et ne s’est pas dérobé. Il estime que son client a reconnu ce qu’il a fait et a expliqué les circonstances. Il a souhaité le sursis pour son client. Cela pour que son client puisse apporter son expertise en tant que médecin. Etant donné que son client est spécialisé dans la médecine de guerre, ce dernier peut toujours apporter son expertise surtout que le Burkina Faso est confronté à l’ogre terroriste ces derniers temps. La partie civile après avoir suivi l’audition de l’accusé a estimé que le Lieutenant-colonel a fait preuve de responsabilité et s’est conduit en officier en reconnaissant à la barre, sa part dans les évènements. Pour son mot de fin, l’accusé a imploré la clémence du Tribunal, des victimes et des familles des disparus. « Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bonne justice », a-t-il terminé.

A la suite du Lieutenant-colonel Bamba, Minata Guélwaré est appelée à la barre. Toutefois, son conseil qui ne s’est pas officiellement constitué demande un ajournement, le temps de notifier sa constitution. Le président du Tribunal accède à la requête.

Pas de charges contre Paul Sawadogo

Après cela, Paul Sawadogo est appelé à la barre. Après la vérification de son identité, le président du Tribunal, à la grande surprise de l’auditoire indique qu’il n’y a aucune infraction contre celui-ci dans le dossier. Invité à s’exprimer, le parquet militaire déclare de façon hésitante que Paul Sawadogo est poursuivi de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat. Et invite l’accusé à donner son agenda du 16 septembre 2015 et jour suivant. Murmures de désapprobation dans la salle. Son conseil, Me Arnaud Sampébré marque sa surprise de voir la volonté du parquet à poursuivre son client malgré l’absence de charges. Il explique que dans l’arrêt de renvoi de la Chambre de contrôle, il n’y a aucune charge contre son client. Pour lui, la comparution de celui-ci devant le Tribunal était pour juste constater l’état des faits. Le parquet après s’est retrouvé dans ses dossiers indique qu’effectivement, il n’y a aucune charge contre Paul Sawadogo, à cet égard il déclare que le Tribunal militaire est incompétent pour juger Paul Sawadogo, ce qui signifie que celui-ci est libre.

G Maurice Belemnaba

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