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Procès du putsch manqué de 2015 : l’expertise des portables remis en cause

Débutée le lundi 17 septembre, l’audition du Capitaine Oussène Zoumbri s’est poursuivie le mardi 18 septembre 2018. Au deuxième jour de l’audition du Capitaine Zoumbri, les débats se sont focalisés autour de l’expertise du téléphone portable de l’accusé où des SMS ont été extraits et présentés comme preuves par le parquet militaire.

Cela fait maintenant  deux  jours que le Capitaine Oussène Zoumbri est devant le Tribunal militaire de Ouagadougou pour prouver son innocence sur les faits de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, de meurtres de 13 personnes, de coups et blessures sur 42 personnes et d’incitation à des actes contraires à la discipline militaire qui lui sont reprochés.  A cet effet, les débats se sont focalisés autour du rapport d’expertise fait sur le téléphone portable de l’accusé. En effet, de contenu de messages échangés durant le coup d’Etat entre le Capitaine et le Lieutenant K. Jacques Limon également accusé, ont été présentés par le parquet militaire comme des preuves irréfutables de la culpabilité du Capitaine Zoumbri.

Un rapport d’expertise remis en cause

Cependant, le Capitaine a réfuté ces messages indiquant qu’il ne les reconnaît pas. Pour son conseil, Me Adrien Nion et la partie défense, le téléphone du Capitaine a été « traficoté » et ces messages ont été ajoutés pour charger et le Capitaine et le Lieutenant et les autres accusés. Qu’à cela ne tienne, même si, c’est vraiment des messages extraits du téléphone, il reste toujours au parquet de démontrer en quoi ces messages ont eu un impact sur le cours des évènements a déclaré Me Nion. Pour lui, de simples échanges d’SMS à eux seuls ne peuvent pas être constitutifs des charges qui pèsent sur son client. Et à Me Mamadou Sombié d’emboucher la même trompette. Il estime le parquet croit que le rapport d’expertise est « du pain bénit » or, il n’en est rien. Sans ambages, il indique que le rapport est faux. Le parquet n’est pas du même avis car, dans le cadre de la procédure, le rapport ne vise pas nommément des personnes. Du reste, il fait savoir que certains accusés sont passés à la barre et n’ont pas trouvé à redire à ce sujet. Mieux, ils ont reconnu leurs messages. Et de conclure que, le rapport est une véritable mine d’or et fait ressortir des constances.

Pugilat verbal entre avocat de la défense

Lors de son interrogatoire, le Capitaine Zoumbri avait déclaré que face aux difficultés liées au désarmement, le Sergent-chef Roger Koussoubé venait souvent parler aux hommes et ces derniers lui obéissaient. Une aubaine pour Me Alexandre Sandwidi conseil du Sergent-chef, qui saisit la perche mais, mal lui a pris.

Evoquant, un incident survenu au RSP, en l’occurrence la séquestration du Capitaine Amadou Kouda par des éléments, Me Sandwidi demande à l’accusé le rôle joué par son client dans cette affaire. L’accusé fait savoir qu’il ne veut pas revenir sur cet évènement qui a été humiliant pour le Capitaine Kouda et pour eux officiers. Le conseil insiste. L’accusé se lâche. Il indique donc qu’après la séquestration du Capitaine Kouda, ses geôliers ont confisqué son véhicule et qu’entre temps, il a vu le Sergent-chef se promener avec le véhicule au lieu de la restituer à son propriétaire. Il aura fallu une négociation des officiers pour que le véhicule soit remis. Déconcerté, Me Sombié tente de minimiser les faits  et se lance dans une diatribe contre le Capitaine Zoumbri. Il laisse entendre que lors du processus de désarmement, le CEMGA avait ordonné le capitaine de procéder au désarmement hic et nunc, mais ce dernier avait répliqué en disant qu’il fallait le faire de façon graduelle, toute chose qui constitue un acte de désobéissance. Il déclare peu après, qu’il a remarqué que les officiers font corps dans leur ligne de défense et dit comprendre leurs attitudes car, dit-il, « un officier ne trahi pas ». Il observe que cette défense se fait au détriment des soldats de rang qui constitue la majorité de ses clients. Ces observations de Me Sombié provoque l’ire de Me Nion qui fait savoir que son client et lui se sont sentis insulter dans les propos de son collègue. Toutefois, dit-il, ils ne vont pas descendre dans la boue. Il remarque simplement que son collègue confond questions et commentaires. L’audition se poursuit demain, 19 septembe puis suivra celle du Capitaine Abdoulaye Dao.

G Maurice Belemnaba

Infowakat.net

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