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Procès du putsch manqué de septembre 2015 : les faits selon le Lieutenant Abdoul Kadri Dianda

Le mercredi 12 septembre 2018, le Lieutenant Abdoul KadriDiandaa comparu devant le Tribunal militaire de Ouagadougou, pour répondre de faits d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres de 13 personnes, incitations à des actes contraires à la discipline militaire et enlèvement et séquestration, cela dans le cadre du procès du putsch manqué de septembre 2015. A la barre, le Lieutenant n’a pas reconnu les faits.Voici son récit.

Appelé à s’expliquer à la barre, le jeune Lieutenant, a indiqué qu’il était en train de faire des courses en villeet était en route pour son bureau au camp NaabaKoom II vers 13 heures 30 minutes, le 16 septembre 2015,lorsqu’il a reçu un appel du Lieutenant Gorgo qui l’a enjoint de venir au camp sur instruction du Commandant Abdoul Aziz Korogho, chef de corps par intérim de l’ex-RSP. Pendant qu’il était en communication avec le Lieutenant Gorgo, a-t-il dit, il reçoit un appel du Commandant Korogho qui lui demande s’il y avait un problème au Conseil des ministres.

N’ayant pas d’information à ce sujet, il répond par la négative tout en promettant de se renseigner. Sur ce, il appelle le Major KoumbiaMoutouan qui l’a expliqué qu’on a enlevé le patron et des ministres (ndlr, le président du Faso). Par qui ? a-t-il demandé.Pas de réponse. A la suite de cela, il appelle l’Adjudant Jean Florent Nion qui lui dit qu’il y a effectivement un problème mais préfère ne pas en parler au téléphone. C’est sur ces péripéties qu’il a regagné le camp tout inquiet.

« Certains sous-officiers ont dit qu’ils n’ont plus confiance en la Transition et qu’ils ne voulaient plus négocier »

Arrivé sur place, il remarque que le poste de commandant, bureau du Commandant Korogho était entouré d’hommes armés. Peu après, le Général Diendéré accompagné, du Colonel-major Kéré, du Capitaine Zoumbri et du Caporal Dah Sami sont arrivés au bureau du Commandant. Là, le Général les informent que le président du Faso et le Premier ministre ont été enlevés et qu’il va de ce pas rencontrer la hiérarchie militaire et à son retour, il leur indiquera la conduite à tenir. Selon lui, un froid se lisait sur les figures.

Au cours de la nuit, on les a fait appeler pour participer à une réunion avec un collège de sages composé de Monseigneur Paul Ouédraogo, de l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo et du secrétaire général du ministère de la Défense, Alassane Moné. Là, Mgr Paul Ouédraogodemande s’il a des préoccupations majeures suite à la détention du président du Faso et a demandé leur libération. C’est ainsi que certains sous-officiers ont dit qu’ils n’ont plus confiance en la Transition et qu’ils ne voulaient plus négocier et la réunion s’est terminée sans consensus.

Pour la journée du 17 septembre, le Lieutenant indique qu’il s’est réveillé et été alerté par la clameur d’un attroupement autour d’une télé, allant pour voir ce qui se passait, il vit un Lieutenant-colonel qui lisait à la télé un communiqué annonçant le putsch. Rapidement, il s’est rendu au bureau du chef de corps par intérim qui l’a demandé de rassembler les éléments au carré d’armes. C’est là, que le chef de corps par intérim leur a annoncé que le quartier était consigné et à donner l’ordre aux officiers commandants de compagnie de tout faire pour maintenir les hommes sur place. A 10 heures, il a entendu un communiqué qui portait le général à la tête d’un CND et il est allé voir le Commandant Korogho qui lui dit que lui-même s’inquiète de la tournure des évènements et a demandé au Général s’il avait le soutien de toute l’armée et que ce dernier l’a répondu par l’affirmative, mais toutefois, a ajouté que ce n’était pas officiel.

« Je n’étais plus en sécurité »

Le 18 septembre, le Lieutenant Dianda a dit effectué une mission à l’aéroport pour sécuriser l’arrivée des président MackySall et Yayi Boni, là-bas, il a vu le CEMGA venir accueillir le Général. Après cela, il a été envoyé au niveau de l’hôtel Laïco, car son chef de corps avait reçu l’information selon laquelle il y a un affrontement entre OSC  là-bas. Sur place, il a vu le Capitaine Zoumbri qui l’a rassuré qu’il n’y avait rien et il est revenu rendre compte. Le 20 septembre, il a sécurisé le départ des chefs d’Etat et n’est plus ressorti que le 28 septembre, où il a quitté nuitamment le camp, car la situation était tendu suite au cantonnement et le désarmement qu’il s’efforçait de rendre possible. Après le camp, il s’est rendu à son domicile au niveau du Conseil de l’Entente, où il a trouvé le Lieutenant Compaoré son colocataire, celui-ci lui conseille de quitter les lieux et se mettre à couvert car ils n’étaient plus en sécurité et s’effaçant. Finalement, il décide de rester à domicile, mais peu de temps après, deux éléments du RSP de la 3e compagnie sont venus lui demander d’après le Lieutenant Compaoré et l’ont menacé. C’est ainsi qu’il décide de se mettre à couvert, car il avait reçu au niveau du camp 11-78 son ordre de mission pour Ouahigouya. Par la suite, il se rendra compte que son domicile avait été saccagé.

G Maurice Belemnaba

Infowakat.net

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