Actualité Articles Dossier Procès Putsch

Procès putsch : « Des éléments de Zida auraient tué un soldat à Yimdi », Zouré

Le soldat de première classe Boureima Zouré a révélé à la barre que « ce sont des éléments de l’ancien Premier Ministre Isaac Zida qui sont allés tuer un soldat de première classe à Yimdi », parce que selon ses explications, seul le RSP avait accès à cette poudrière. Il a aussi révélé que Zida a envoyé des gens « aller tirer chez le colonel Céleste Coulibaly ». Même si l’accusé avait une ferme volonté de parler de l’ancien Premier Ministre Isaac Zida, il fut recadré par le président du tribunal qui l’a ramené sur les faits à lui reprochés dans ce dossier-ci.

Depuis le début de l’interrogatoire au fond du dossier du putsch manqué de septembre 2015, le nom de l’ancien premier ministre Yacouba Isaac Zida ne cesse de revenir dans les débats. Les accusés qui se sont succédé à la barre ne manquaient pas quelque chose à dire sur lui, sur ses faits et gestes dans le fonctionnement du corps d’élite de la garde présidentielle. Roger Koussoubé alias le Touareg est allé plus loin dans ses révélations en confiant que parmi les éléments de l’ex garde présidentielle (RSP) il y avait 3 camps dont le clan des « pro-Zida ». Cette division dans ce corps militaire a été corroborée par ses successeurs à la barre le soldat de première classe Boureima Zouré et le sergent-chef Adama Diallo qui ont comparu ce vendredi 13 juillet 2018. Boureima Zouré a poussé son intervention en indiquant que Zida n’a pas pu l’emmener dans son clan parce qu’il est resté fidèle au corps. « Zida me connait très bien. Je suis quelqu’un, je n’accepte pas la saleté », soutient-il.

Revenons-en aux faits à lui reprochés. Le soldat Boureima Zouré a reconnu avoir été à Zorgho à la recherche de la radio qui émettait pendant le putsch appelant les populations à la résistance. Il y a été sous l’ordre de son chef Ali Sanou. Mais il dit n’avoir jamais effectué une patrouille en ville pendant les évènements. L’accusé a usé de son alphabétisme pour  rejeter certains faits. Il dit ne même pas être à mesure de faire une définition bien ficelée du « maintien d’ordre » en terme militaire.

La question de la légalité de l’ordre militaire

Le soldat Zouré ayant déclaré qu’il a été à Zorgho sous ordre du sergent-chef Sanou Ali, le procureur militaire est revenu sur l’ultime question de la légalité de l’ordre militaire. « Si votre chef vous donne un fusil d’aller tuer des gens en ville allez-vous l’exécuter ? », questionne le parquet militaire. « Aucun chef ne peut donner un tel ordre dans l’armée », a répondu l’accusé, ajoutant que depuis qu’il est soldat il n’a jamais eu l’intention de faire du mal à une personne. « Moi Zouré, si je démarre ma moto et je marche sur une poule, je vais chercher le propriétaire de la poule pour lui demander pardon et s’il y a quelque chose à payer je paye. Je n’ai pas tué quelqu’un », explique-t-il.

Pendant le putsch le président sénégalais Macky Sall était en mission de médiation au Burkina Faso. Il a pu rencontrer le RSP dans sa mission. Le soldat Zouré a lui-même reconnu avoir participé à cette rencontre. « Quel était le contenu de cette rencontre ? », lui a demandé le procureur militaire. « Je suis illettré, je ne peux pas vous dire clairement ce qu’il a dit, mais tout ce qu’il a dit n’était pas pour faire du mal à quelqu’un. C’était pour le bien du pays. De toutes les façons il y a des vidéos de cette rencontre et vous pouvez écouter ce qu’il a dit », rétorque l’accusé.

Me Ali Neya de la partie civile, prenant la parole, a demandé à savoir si l’accusé sait réellement pourquoi il est aujourd’hui à la barre. « Oui je sais pourquoi je suis là », a répondu Zouré. « Est-ce que vous vous reprochez quelque chose ?», relance Me Neya. « Je ne me reproche rien », a dit Zouré. « Pensez-vous qu’il y a des gens qui ont mis votre nom dans cette affaire pour que vous soyez là ? », a ensuite demandé Me Neya. « Il y a des gens qui ont dit des choses qui ne sont pas vraies sur moi. Dieu merci je suis là pour répondre », confie l’accusé.

« … quelqu’un ne peut pas me faire quelque chose »

L’accusé, après avoir loué ses prouesses dans l’armée, sa capacité a exécuté des missions à l’extérieur comme il se doit, a été coupé par le procureur militaire qui lui a rappelé qu’il avait fui, malgré tout, avant d’être appréhender et ramener ici au Burkina Faso. « Je n’ai pas fui parce que j’avais peur. Ceux qui voulaient me faire du mal me connaissent très bien. Je ne fais pas du mal à quelqu’un et quelqu’un ne peut pas me faire du mal. Si je suis parti, c’est pour qu’il n’y arrive pas quelque chose », explique Zouré.

L’accusé est revenu sur sa condition de détention à la gendarmerie. « On a passé 47 jours à la gendarmerie avec des menottes. On faisait tout avec ces menottes. Avec toutes ses conditions on ne peut pas se rappeler de tout ce qui s’est passé il y a 3 ans », se dédouane-t-il.

Son conseil Me Régis Bonkoungou a estimé que son client relate les faits tels qu’il les a vécus. « Seulement il ne veut pas rentrer dans les motivations », a ajouté l’avocat. « Je demande clémence », a conclu l’accusé.

Armand Kinda

Infowakat.net

ARTICLES SIMILAIRES

Guinée : les 70 maliens arrêtés à Kourémalé sont-ils des terroristes ?

INFOWAKAT

Direction générale de l’UNESCO : le candidat égyptien Khaled EL-ENANY sollicite le soutien du Burkina

INFOWAKAT

Société : La Face Cachée d’un Tradithérapeute, un Monstre Impitoyable

INFOWAKAT

Mobilisation générale et mise en garde : le gouvernement décide d’une prorogation de 12 mois

INFOWAKAT

Société : Viol suivi de grossesse sur une mineure : Un père de famille placé sous mandat de dépôt

INFOWAKAT

Ghana-Côte d’Ivoire: La VRA titillée pour cesser d’exporter de l’électricité bon marché vers les pays voisins

INFOWAKAT

Laisser un Commentaire

Infowakat

GRATUIT
VOIR