Intendant Colonel Major à la retraite, aujourd’hui membre du HCRUN, Ilboudo Poko lui aussi livré sa version des faits en tant que témoin sur le déroulé des évènements survenu entre le 16 et le 18 septembre 2015. Le fait que le colonel major Ilboudo soit à la retraite et « rassasié d’expérience militaire » fait de lui un témoin pour le moins « parfait », selon Me Dieudonné Bonkoungou avocat de la défense.

A l’époque conseiller du chef d’Etat-Major des Armées, le témoin affirme qu’il n’était pas vraiment au parfum des choses. « Le 16 septembre, c’est dans l’après-midi que j’ai su que les membres du gouvernement avaient été interpellés. Et c’est plus tard que j’ai appris qu’il y a eu une réunion le 16 qui a duré jusqu’à 2heures du matin ».

N’ayant donc pas participé à cette réunion nocturne, le témoin affirme que c’est le « 17 septembre, qu’on a eu une réunion vers 11heures. Cette réunion présidée par le général Diendéré était très brève. C’était juste à titre d’information sur ce qui s’était passé la veille sans pour autant nous donner les détails de la réunion qui s’est tenue dans la nuit. Mais au cours de cette réunion, le général a demandé à la hiérarchie d’assurer la sécurité des biens et des personnes, et ils (les supérieurs) ont pris acte ».

A la question du parquet de savoir comment était l’ambiance de cette réunion du 17 septembre, le colonel major répond : « morose avec des militaires armés de gauche à droite ».

Ce dernier déclare aussi avoir demandé au général Diendéré si l’arrestation des autorités de la transition avait un lien avec le rapport de la Commission de réconciliation nationale et des réformes (CRNR) dont un volet était relatif à la dissolution du Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP) et que celui-ci lui avait répondu par la négative : « il n’y a pas de soucis à se faire » plus précisément.

Je ne ‘ai pas été consulté

Mais pourquoi vous ne vous êtes pas opposés ? Rebondit le parquet. Le témoin répond que « ceux qui ont participé à la réunion du 16 avaient la substance de la réunion. En tant que conseiller du CMGA, je ne pouvais pas à la réunion du 17, dire que je n’étais pas d’accord, comme quoi hey toi Diendéré, ton histoire là ça ne marche pas. D’autant plus qu’après avoir constaté que je n’avais pas été consulté au pare avant, j’en ai parlé au général Zagré qui m’a répondu qu’il convoquait qui il voulait ».

Appelé à la barre dans l’après-midi comme témoin, le colonel major Théodore Palé quant à lui reconnait avoir pris part à la réunion dans la nuit du 16 septembre. Répondant au parquet militaire qui voulait savoir si la hiérarchie s’était opposée, il répond que « oui » et « que c’est parce que la hiérarchie n’était pas d’accord avec ce qui se passait qu’ils sont resté dans les tractations jusqu’à 4heures du matin avant de revenir dans la matinée du 17 pour une autre réunion ».

Argument que le général Diendéré réfute car selon lui, cette hiérarchie lui aurait accordé son soutien. En témoigne non seulement le fait que lors de la réunion du 17, il y siégeait en tant que président du conseil national de la démocratie (CND), que « les officiers se sont levés » pour l’accueillir en tant que tel, et qu’ils lui ont « même apporté un appui aérien pour une mission de transport de matériel de maintien d’ordre ».

Une nouvelle liste de témoins a été communiquée par le président du tribunal. Parmi eux se trouve l’ex président Jean-Baptiste Ouédraogo.

Ange L. Jordan MEDA

Infowakat.net