On l’attendait tous, on y est. Les plaidoiries ont débuté dans le cadre du procès du putsch de 2015. Après la partie civile et le parquet militaire, c’est maintenant aux avocats de la défense de sortir leurs artilleries pour convaincre le juge, ou au moins influencer son verdict. Certains avocats en appellent à la clémence du président du tribunal, d’autre par contre demandent un abandon de charges « pour infractions non constituées ».
« Il n’y a point de procès équitable sans présomption d’innocence » clame Me Zaliatou Aouba dès l’entame de sa plaidoirie. Selon elle le tribunal devrait donc avoir des doutes sur la culpabilité des accusés car les faits matériels n’ont pas été loyalement établis. La « décision du juge doit se faire sur le vrai semblable plutôt que sur l’absolu » disait la partie civile lors de son passage. Chose que réfute Me Aouba puisque « tout doute est profitable à l’accusé ».
Me Dieudonné Ouili, qui défend le commandant Aziz Korogo et le lieutenant Boureima Zagré, emboite un peu le pas de son prédécesseur. Poursuivis entre autres pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, coups et blessures, et incitation à commettre des actes contraires à la discipline, ces derniers plaident non coupables.
Leur avocat, Me Ouili, demande dans un premier temps au président du tribunal de s’élever au-dessus des esprits partisans, de la volonté populaire et des opinions politiques.
L’avocat des accusés sus-mentionnés clame que ses clients, contrairement à ce que pense le parquet militaire, n’étaient pas « au courant de ce qui se passait ». Le commandant Korogo a même « demandé au général Diendéré d’abandonner le projet, chose qui a été confirmée par la hiérarchie à la barre » rappelle Me Ouili.
Celui-ci se base sur le principe selon lequel pour qu’il y ait complicité, il faudrait qu’il y ait eu au préalable une entente entre les parties avant la commission de l’acte. Pour s’être retrouvés dans cette situation après l’arrestation des « commanditaires », le commandant Korogo et le lieutenant Zagré ne sauraient donc être complices. Et de ce fait, ne pourraient être poursuivis pour les conséquences de l’infraction termine Me Ouili.
Ange L. Jordan MEDA
Infowakat.net