Annoncé il y a bien des mois, le projet de loi portant modification de la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal a été voté par les députés de l’assemblée nationale ce 21 juin 2019.
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce projet de loi a divisé les opinions lors des débats généraux à l’hémicycle. Selon René Bagoro, ministre de la justice, cette loi ne « vient pas bâillonner la presse nationale ».
Au contraire, elle s’applique à ceux qui ne sont pas des « professionnels de l’information et de la communication », qui du reste, « font de la concurrence déloyale aux journalistes ». A titre d’exemple quiconque diffusera des informations sensibles émanant d’une « scène de crime » à même de nuire à une enquête judiciaire en cours sans autorisation « du procureur du Faso » s’expose à des sanctions.
Interpellé sur la question de forme, Sayouba Ouédraogo, président de la commission des afffaires générales, institutionnelles et des droits humains (Cagigh), précise qu’en « 15 jours, pour une session extraordinaire, l’on ne peut pas écouter tout le monde ». Selon ce dernier, au lieu de demander la suppression de ce projet de modification de loi, il aurait fallu proposer des amendements concrets.
Opportunité que Urbain Yaméogo, directeur du Centre d’Information et de Formation en matière de Droits Humains en Afrique (CIFDHA) entend saisir en interpellant encore et encore les pouvoir publics sur les « dangers de cette loi ».
L’association des journalistes Burkinabè pour sa part se dit déçue de ce que le projet de modification ait été voté (AJB). L’association s’étonne d’ailleurs qu’au moment même où le gouvernement demande aux hommes de médias de collaborer, et que des séminaires sont organisés à cet effet, qu’une telle loi vienne contredire la volonté du gouvernement.
Quoi que, « même si nous avons perdu une bataille, nous n’avons pas perdu la guerre » déclare Guézouma Sanogo, président de l’AJB. Prenant ainsi acte de la décision de l’assemblée, les hommes de médias prévoient dans un premier temps une « sensibilisation des citoyens, car cette loi concerne tout le monde et pas seulement les journalistes ». Et par la suite, continuer à se battre pour que la liberté d’expression soie respectée.
Ange L. Jordan MEDA
Infowakat.net