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Putsch manqué : « J’avais peur pour ma vie », Lieutenant Koné

Le lieutenant Koné Daouda Beyon 2 était à la barre ce vendredi 17 août 2018 pour s’expliquer sur son implication présumée dans le coup de force de septembre 2015 qui a fait 13 morts et plusieurs blessés. A la barre, l’accusé a plaidé non coupable des faits d’attentat à a sûreté de l’Etat, de meurtres, de coups et de blessures volontaires à lui reprochés. Dans son déballage, il a fait savoir qu’à un certain moment des événements, il avait peur pour sa vie.

Ce jeune lieutenant de 31 ans, père de deux enfants, a intégré l’armée le 16 octobre 2010. Major de sa promotion, il a été intégré au Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) le 24 décembre 2012. Au moment des faits en septembre 2015, le lieutenant Koné Daouda Beyon 2 était chargé d’assurer le jalonnement sur l’axe BF1 à l’aéroport international de Ouagadougou.  Officier d’ordinaire, il assurait certaines missions à lui confiées dans le cadre de la restauration des éléments.

Le 16 septembre 2015, il a été informé par le lieutenant Gorgo, qu’ « il y avait un mouvement au conseil des Ministres ». Mais jusqu’à ce qu’il soit à la barre, l’accusé dit n’avoir jamais conçu dans son esprit qu’il y avait coup d’Etat en ce moment. Pour lui, la situation était bien normale et l’armée était unie. Il en veut pour preuve les encouragements et l’assurance du Chef d’Etat-major général des Armées à l’époque, Pengrenoma Zagré, à toute la troupe. Il précise qu’il y avait beaucoup de choses qui se sont passées et qui, à l’entendre, ne laissaient aucunement entrevoir une situation anormale au sein de l’armée. « Pour moi c’était une énième crise comme celles que le corps a connu de par le passé. Je n’ai jamais entendu parler de coup d’Etat. Moi j’avais foi que c’était une crise qui allait finalement passer », soutient l’accusé, ajoutant qu’à la rencontre entre les officiers du RSP et le Chef d’Etat-major général des Armées, le Chef d’Etat-major de l’Armée de Terre, et le commandant de la 3e région militaire, le général Zagré avait rassuré la troupe qu’il avait les « choses en main et que tout allait se résoudre ».

« Je suis l’unique fils de mon père »

Le lieutenant Koné est l’unique fils de son père. Le 17 septembre 2015 alors qu’il rentrait au camp après sa mission de jalonnement, il a reçu un appel de son père lui signifiant qu’il était en danger parce qu’il y avait des « jeunes du quartier (Pissy) qui voulaient le lyncher ». « Je connais comment vit mon père, j’ai rendu compte et je suis allé le chercher. Quand je suis arrivé, j’ai trouvé une troupe qui voulait incendier la maison. Certains attendaient pour lyncher mon père. Mais avant que j’arrive, mon père avait déjà pu se cacher chez le voisin. Nous sommes passés par l’autre porte, et je l’ai pris par la main. On a embarqué pour aller au camp », raconte l’accusé. Une narration qui ne convainc pas Me Prospère Farama de la partie civile qui estime que l’accusé qui se serait rendu au domicile de son père avec des éléments de sa compagnie ne pouvait pas extirper son père des mains de ces jeunes sans altercation. Mais pour l’accusé, il n’y a eu aucun contact entre eux et les jeunes. « Quand je suis arrivé au domicile de mon père, je n’ai pas eu de contact avec les manifestants. Il n’y a eu aucune exaction. Je n’ai jamais tiré, mes éléments n’ont pas tiré. J’ai juste pris mon père par la main et on a embarqué pour le camp », se défend le lieutenant Koné.

Un SMS qui fait polémique

Le lieutenant Koné aurait envoyé un message à son ami lui demandant de faire une publication sur le réseau social Facebook dans laquelle il devrait indiquer qu’il y a 4 véhicules 4X4 en direction de Bobo-Dioulasso. « C’était pour dissuader les militaires d’autres garnisons qui voulaient faire l’assaut sur le camp (Naba Koom II) », s’est-il justifié avant d’ajouter qu’il avait peur pour sa vie en ce moment. « Mon intention n’était pas de livrer une quelconque guerre avec quelqu’un. J’avais peur pour ma vie. Je ne voulais pas croiser les militaires d’autres garnisons sur l’axe que je devrais emprunter pour aller alimenter des éléments à Yimdi », soutient-il. Mais ce service qu’il a demandé n’a pas été exécuté par son ami qui lui aussi, avait peur pour sa vie.

Le lieutenant Koné a été interpellé le 28 septembre 2015 par 13 personnes dont un lieutenant, 4 gendarmes, 6 militaires et de personnes de l’Etat-major général des Armées. « Au fond de moi je ne savais pas qu’il y avait un sérieux problème comme ça. C’est après que j’ai compris », confie-t-il, citant une situation anormale dans son arrestation car, à l’en croire, c’est un maréchal de logis en chef (gendarme) qui a pointé l’arme sur sa tempe. Pour lui, c’est parce que la situation était anormale si non un MDL chef ne devrait pas arrêter un officier. L’audience se poursuit demain samedi 18 aout 2018 à partir de 9h.

Armand Kinda

Infowakat.net

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1 commentaire

KOLA 18 août 2018 at 19 h 33 min

MERCI POUR VOS INFORMATIONS. a PARTIR DE CE PROCES LES MILITAIRES DE RANG LES SOUS-OFFICIERS ET LES OFFICIERS DOIVENT SAVOIR QUE SEULE LA LOI EST LE JUSTE CHEMIN A SUIVRE. LA PERSONNALITÉ D’UN OFFICIER NE DOIT PAS INFLUENCER UN SUBALTERNE.

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