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Putsch manqué : L’heure est au grand déballage

Les révélations du sergent-chef Roger Koussoubé dans le cadre du procès du putsch manqué de septembre 2015 se poursuivent. A l’audience du mercredi 11 juillet 2018, l’accusé a encore fait sortir d’autres faits de sa besace, notant qu’il s’agit là d’une infirme partie des faits. C’est dire qu’il en sait encore plus sur qui a fait quoi, qui a dit quoi, qui était qui et qui a fait faire quoi dans cette affaire de putsch. Ces révélations qui avaient tendance à porter atteinte à la sécurité militaire, selon le parquet militaire, pourraient conduire à un huis-clos dans la suite de l’audience si le président du tribunal estime que de ces révélations jaillira la vérité.

Le sergent-chef Roger Koussoubé, surnommé le Touareg depuis les évènemets du 16 septembre 2018, n’a pas fini de faire ses révélations. Il en a même plus que ce que pensaient certaines personnes. On peut dire que sa besace est pleine et a besoin d’être vidée. Et comme on le dit, le jour de l’accouchement il n’y a pas de honte. Quand la coupe est pleine, il faut la vider. Roger Koussoubé, dans sa posture d’agent de renseignement dit avoir constaté plusieurs faits au Burkina Faso. L’accusé compte faire un grand déballage s’il a la garantie que toute sa famille sera en sécurité. Le parquet lui donne cette assurance. Le grand déballage peut alors commencer. « J’étais agent de renseignement mais ce n’est que hier (mardi 10 juillet ndlr) que beaucoup de personnes ont su que j’étais agent de renseignement », introduit-il avant d’expliquer que dans l’agence de renseignement, il y a ceux qui sont nommés officiellement par une note de service et ceux qui travaillent discrètement. Pour ces derniers, même leurs chefs hiérarchiques ne le savent pas très souvent. C’est dire que Roger Koussoubé faisait partie de cette catégorie d’agents de renseignement.

Un coup d’Etat déjoué

Le 25 juillet 2015, le caporal Da Sami aurait déjoué un coup d’Etat qui serait en cours d’exécution par l’adjudant-chef major Eloi Badiel et l’adjudant Nion Jean Florent, tous deux membres du camp Djibril Bassolé qui existait au sein du RSP. Ces sous-officiers, répondant sous les ordres du major Badiel avaient pour intention d’arrêter les autorités  militaires qui se trouvaient dans le gouvernement de la transition et/ou de mettre fin à la Transition elle-même. Ayant reçu l’information, il s’est déporté à la présidence et a même constaté que le coup était presqu’en exécution. « Si 5 minutes passaient, il serait trop tard », a indiqué l’accusé, révélant avoir essayé de dissuader le major Badiel en l’invitant à « ne pas se laisser manipuler par Nion ». C’est dans leur discussion que le caporal Da Sami, « je ne sais pas par quel acrobatie », a vite fait d’informer la garde rapprochée de l’ancien Premier Ministre Isaac Zida, ajoute-il. « Si vous remarquez, ce jour-là, l’ancien premier Ministre Zida et le colonel Auguste Dénise Barry ont précipitamment quitté la salle des conseils de ministre », indique le Touareg.

Des mercenaires au Burkina pendant les évènements ?

Des révélations ? Roger Koussoubé en a à faire et à refaire. « Je peux encore vous dire quelques points », lance l’accusé après avoir reçu la garantie que sa sécurité sera préservée ainsi que celle de sa famille. « Nous, au parquet militaire, prenons avec  réserve vos révélations », a dit un membre du parquet militaire. Cela n’inquiète pas l’accusé qui est déterminé à « dire toute la vérité ». « Nous étions sur une piste de mercenaires qui se formaient à Bobo Dioulasso. Il y a des gens qui les logeaient ici (Ouaga). Je sais même comment ils faisaient rentrer les armes », a poursuivi l’accusé, notant qu’il ne pourrait pas mettre sur la place publique la stratégie utilisée par ces mercenaires pour faire rentrer les armes ni l’identité des personnes qui les logeaient. Un membre du parquet militaire demande à savoir plus mais Alioune Zanré, procureur militaire lui fait signe de ne pas continuer. Il prend la parole et explique que certaines informations qui ont tendance à porter atteinte à la sécurité militaire ne devraient pas être versées sur la place publique. « Quand les révélations ont tendance à toucher la sécurité militaire, l’audience peut se poursuivre en huis-clos. Il appartient au président de décider si cela nécessite le huis-clos. Parmi nous ici, il y a des capteurs et il y a la presse. Nous ne sommes pas tous des Burkinabè dans cette salle et les gens prennent note », explique-t-il.

Lire aussi : Procès putsch : « Il y avait des mercenaires dans un quartier de Bobo », le Touareg

Après son intervention, les avocats de la partie civile ont émis le vœu que le président du tribunal Seydou Ouédraogo poursuive l’audience en huis-clos si les débats peuvent conduire à la vérité. Mais au stade actuel des débats, Me Olivier Kam de la partie civile a estimé que l’accusé se cache derrière des « prétendus secrets militaires » pour voiler certains faits.

Les jours à venir nous édifieront encore plus sur cette question car l’accusé en a encore d’autres révélations à faire. Il appartiendra au président et au parquet militaire de définir le bon moment pour aller à cet huis-clos si cela s’avère nécessaire pour la manifestation de la vérité. Le sergent-chef Roger Koussoubé sera encore à la barre vendredi 13 juillet 2018 pour la suite de son interrogatoire. Wait and see !

Armand Kinda

Infowakat.net

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1 commentaire

KARANGA Gabriel 12 juillet 2018 at 21 h 20 min

Que DIEU, les mânes des ancêtres continuent de protéger notre cher pays le Burkina Faso.

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