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Rapport d’enquête parlémentaire sur le foncier urbain : La lecture des Ouagalais

La commission d’enquête parlémentaire sur le foncier urbain a rendu son rapport le jeudi 13 octobre 2016. Elle a revellé plus de 105.000 parcelles irrégulièrement attribué dans 19 communes du Burkina. Ce vendredi 14 octobre 2016, nous avons promené notre micro dans la ville de Ouagadougou, pour recueillir les avis de quelques citoyens.

abdoulaye-maigaAbdoulaye Maiga « Il ne faut pas arriver à une situation de transmission »

« Dans la forme, l’idée est bonne. Seulement, je m’interroge quant à la suite. Nous sommes habitués aux textes qui sont adoptés à l’Assemblée nationale. Puis, plus rien. Il est là le problème. Ils peuvent dire qu’ils vont retirer les parcelles irrégulières attribuées et ne rien faire. Il ne faut pas non plus arrivé à une situation de transmission.  Les parcelles retirées appartenaient à des personnalités de l’ancienne majorité. Il pourrait s’agir d’une réattribution à des personnes appartenant à la nouvelle majorité. Il faut qu’il y ait suffisamment de clarté sur cette affaire. Je me demande s’il y a une réelle volonté d’avoir des installations foncières qui respectent la loi.  Il ne suffit pas de retirer des parcelles. L’important, c’est de savoir qu’il y a de nombreuses personnes qui n’ont pas d’espaces pour habiter. »

Seydou Zongo « il faudrait trouver des moyens pour élargir le travail à toutes les communes »

« J’apprécie le travail qui a été fait par la Commission d’enquête parlementaire sur le foncier urbain. Ce que nous voulons maintenant, c’est que le travail aille jusqu’au bout. Le rapport a mis à nu des problèmes qui sont constatés dans 15 communes. Je pense que l’échantillon est insignifiant, par rapport au nombre de communes que compte le Burkina. Il faudrait trouver des moyens pour élargir le travail à toutes les communes, afin que la lumière soit faite sur leur gestion.  Aussi, il faut créer les conditions pour que la réattribution des parcelles se fasse dans les meilleures conditions. Cela va aussi éviter l’accaparement hasardeux de parcelles, auxquels certains se livrent. Egalement, les personnes qui se sont rendus coupable des opérations irrégulières devraient être sévèrement punies.  Dans tous les cas, nous encourageons ces genres d’initiatives. C’est ce qui fera du Burkina la « terre des hommes intègre ».

Joseph Negalo « Il faut qu’on nous prenne au sérieux »

« Le rapport fait état d’un grand nombre de parcelles attribuées de manière frauduleuse. Mais ce qui me gêne dans le document, c’est le fait que des maires comme Simon Compaoré qui a géré la commune de Ouagadougou ne soit écarté alors que des maires d’arrondissement ont été cité. Est-ce à dire que les attributions de parcelles ont été faites sans son assentiment ? Il faut qu’on nous prenne au sérieux. Si des gens sont fautifs, petits ou grands soient-ils, ils doivent reconnaitre leur tort et assumer leur responsabilité. Il ne faut pas faire des audits pour écarter des gens, en raison de leur appartenance à un parti politique qui est au pouvoir, ou qui y est affilié. La justice devrait se saisir de cette affaire. »

alain-koalgaAlain Koalga « Le parlement a joué son rôle de contrôle »

« Le parlement a bien joué son rôle de contrôle, en épinglant de nombreuses personnes qui s’adonnaient à des pratiques frauduleuses. La question, est de savoir si le contrôle a été exhaustif ? La question doit être posée. La commission a limité ses travaux à la période allant de 1995 à 2015. Dans cet intervalle, plusieurs personnalités de l’actuel pouvoir étaient aux affaires. Ces gens-là ont-ils été épinglés ? Il ne faut pas que l’enquête soit partielle. Si l’enquête avait été exhaustive, la commission aurait excédé les 105000 parcelles citées. Néanmoins, le parlement doit être félicité. Cependant, des poursuites judiciaires doivent être engagées contre les fautifs. »

Emmanuel Nombré « Nul n’est au-dessus de la loi. »

« Les pratiques révélées sont illégales. Il y a un principe constitutionnel qui proclame l’égalité de tous les burkinabè. C’est dire que le Burkina appartient à tous les burkinabè. Partant de là, il est inconcevable que des personnes possèdent près de 60 parcelles dans ce pays pendant que d’autres n’en possède pas une seule. C’est vraiment déplorable.

Les personnes qui ont acquis des parcelles irrégulièrement doivent répondre de leurs actes.  Egalement, la correction de l’irrégularité doit être la restitution des parcelles spoliées. J’attends que le gouvernement prenne des mesures, afin que la restitution se fasse comme il se doit, même si des dirigeants sont impliqués. Nul n’est au-dessus de la loi. »

Propos recueillis par  Nouroudine Lenoble LOUGUE

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