Des heurts épars ont opposé lundi matin de jeunes manifestants d’opposition à la police anti-émeute à Kinshasa avant une manifestation hostile au président congolais Joseph Kabila.
Vers 11h00 (10h00 GMT), les policiers dispersaient à coup de grenades lacrymogènes plusieurs centaines de personnes qui leur lançaient des pierres et tentaient d’avancer vers le Palais du Peuple (Parlement), selon des journalistes de l’AFP sur place. Un peu plus tôt, sur une grande artère du centre de la capitale de la République démocratique du Congo, des affrontements similaires avaient mis aux prises les forces de l’ordre et quelques dizaines de manifestants lançant en français ou en lingala des « Kabila akende ! » et « Kabila dégage ! ».
L’opposition accuse Joseph Kabila de retarder l’organisation de l’élection présidentielle, afin de rester au pouvoir au-delà de la durée de son second mandat. Ce lundi, la commission électorale nationale devait annoncer une date pour le scrutin présidentiel, qui devait se tenir en novembre prochain, selon le calendrier électoral. Selon les dirigeants de cette commission et les autorités gouvernementales, le scrutin présidentiel sera probablement retardé en raison des difficultés à l’organiser avant la fin de cette année.
A l’échangeur de Limete, point de départ de la manifestation censée commencer à 13h00 (12h00 GMT), des manifestants ont mis le feu à une affiche montrant un portrait géant du président appelant au « dialogue » pour surmonter la crise politique que traverse le pays depuis sa réélection contestée en novembre 2011. Sur le boulevard Lumumba, la grande artère de Limete, plusieurs pneus ont été incendiés sur la chaussée en divers endroits et des jeunes filtraient les rares voitures qui circulaient, ne laissant passer que les journalistes.
De source diplomatique, on signalait aussi des échauffourées plus au sud en « divers endroits » sur la route menant à l’aéroport.
Un « dialogue national » sur l’organisation des élections présidentielle et locales se tient depuis début septembre, à Kinshasa, mais il est boycotté par la plupart des leaders de l’opposition. Les opposants participant à ce forum ont trouvé avec la majorité présidentielle un accord autorisant la tenue du scrutin présidentiel et des élections locales à une même date, qui reste à préciser.
Fariska Barsan
infowakat.net