Une interdiction d’importation de poisson tilapia prise par les autorités burkinabè qui se transforme en psychose généralisée. Au Burkina Faso, c’est que la sécurité alimentaire est loin d’être garantie du fait des mauvaises pratiques des acteurs du domaine. Mais aussi et surtout du fait de l’absence de rigueur des pouvoirs publics.
La qualité des aliments régulièrement servis au consommateur au Burkina Faso est à géométrie variable. Mais dans l’ensemble il se pose un problème de certification par rapport à leur qualité réelle. Et la crise actuelle du poisson tilapia n’en est qu’un élément parmi tant d’autres.
Dans la jungle de la consommation publique c’est une intoxication low cost qui vous guette à chaque coin de rue. Tant il est vrai que les moyens de contrôle sont faibles voire quasi inexistants dans la majeur partie des cas. Ce qui donne lieu à des pratiques mercantilistes d’une rare violence et qui consistent à faire passer la santé du client après le profit.
Du reste depuis l’annonce faite par les autorités pour tenter de rassurer les populations sur le fait que le virus dont il est question ne se transmettrait pas du poisson à l’homme et que la mesure d’interdiction serait à visée économique, rien n’y fait. Les poissons carpes ne trouvent quasiment plus d’adeptes sur le marché des restaurants.
Les populations, nullement rassurées par la communication du gouvernement, préfèrent trouver des aliments de substitution. En attendant sans doute de voir plus clair dans le dossier. Les nombreux scandales et les crises alimentaires à répétition vécus dans le pays depuis de nombreuses années ne sont pas étrangers à cette situation.
Des ‘’cannettes Obouf’’ au ‘’lait ‘’PICOT’’ infecté de Lactalis en passant par les poulets impropres à la consommation… Ce sont des millions d’aliments qui sont quotidiennement déversés dans le brouhaha des politiques publiques.
Critiqués pour leur inertie supposée dans ces affaires, pouvoir judiciaire et politique se renvoient mutuellement la balle. Le premier cité affirme pour sa défense être lié par les textes écrits par les seconds. Ce dernier met à son tour en cause l’absence de volonté de la Justice.
Jules Simon
infowakat.net