Les missions diligentées par l’inspection technique des services du ministère de la sécurité sur les Services payés de la Police nationale ont présenté leur rapport, le mercredi 17 mai 2017, à Ouagadougou. De ce rapport ressort une gestion parfois opaque des fonds générés par les services payés.
Les rapports des investigations sur les services payés au sein de la Police nationale sont enfin disponibles. Il y avait manifestement des irrégularités, d’après les vérifications faites auprès des différents services de police. Selon l’inspecteur général des services du ministère de la sécurité, Saïdou Zetiyenga, qui a supervisé les différentes missions, les investigateurs sont allés dans tous les postes de police qui assurent des missions de service payé. Ainsi, les inspecteurs ont relevés de nombreux cas de gestion irrationnelle du personnel affecté aux missions de services payés et d’inexistence de contrat écrit entre certains services de police et des responsables de sociétés. Ils ont noté également le secret entourant certains contrats et une gestion opaque des ressources générées par les services payés à travers et la multiplicité des clés de répartition.
A en croire l’inspecteur général, ses collaborateurs ont décelé des cas de versements de sommes d’argent sans base légale, d’inexistence d’états d’émargement dans l’utilisation des fonds, de chèques de paiement libellés aux noms d’individus plutôt que du service et mêmes d’achat de bière pour le directeur régional.
Egalement, les rapports ont entre autres révélé, que dans la region du Centre, environ 62% des dépenses effectuées avec l’argent de ces services sont injustifiés. Cette irrégularité est de l’ordre de 13% dans les Hauts-Bassins, 46% dans le Centre-Est, 79% dans le Centre-Ouest, 98% dans le Sahel, pour ne citer que ceux-là.
Pour ce faire, les inspecteurs ont fait 17 recommandations, allant de la transparence des contrats, à la mise en place et au bon fonctionnement de comités de gestion inclusive du service payé.
Devant les résultats de ces investigations, plusieurs directeurs régionaux et provinciaux de la Police nationale ont tenté de se justifier. Et face à autant de justifications, le ministre de la sécurité, Simon Compaoré a suggéré à ses « éléments » de rester « cool ». Avant de soutenir que ces missions de vérifications ont permis de démontrer que « les gens avaient raison de rouspéter à propos du service payé ».
Pour aller à bout du problème, le ministre de la sécurité a annoncé la mise en place d’une grande commission objective composée de juristes et de financiers qui sera commise à l’élaboration d’un projet décret devant remplacer le précédent.
Nadège Compaoré
Infowakat.net