Conformément à l’article 109 de la constitution, le Premier Ministre (PM) expose directement aux députés la situation de la nation lors de l’ouverture de la première session de l’Assemblée nationale. C’est chose faite ce vendredi 14 avril 2017 à l’hémicycle car les députés de la 7e législature ont accueilli le PM Paul Kaba THIEBA pour son discours sur la situation de la nation (DSN). Les questions sécuritaires, sanitaires, éducatives, sociales, économiques et politiques faisaient la quintessence dudit discours.
Un discours de 62 pages, qui selon le Groupe parlementaire Burkindlim, « reflète le vécu quotidien des Burkinabè », a été livré aux députés et à l’assistance pendant plus de 2 heures de temps. Dans son discours, le PM n’a pas caché sa joie face à ce nouveau Burkina qui est en « marche, n’en déplaise !». « Le message central de mon propos devant vous ce matin (…) c’est que le Burkina Faso est en marche », a-t-il soutenu. Pour lui, comparativement à la situation nationale que vivaient les Burkinabè entre 2014 et 2015, il y a quoi se réjouir aujourd’hui pour l’année écoulée (2016) car « le Burkina Faso se porte de mieux en mieux ». Et malgré les crises socio politiques des années écoulées et celles vécues particulièrement en 2016, au moment où le régime du MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès) prenait le pilotage de l’appareil d’Etat, « notre pays redémarre car nous avons préservé et approfondi nos valeurs fondamentales, la liberté et la démocratie », explique l’hôte des députés.
« Le Burkina Faso va mieux »
Le PM l’a encore rappelé, « le Burkina Faso va mieux ». « Ce sont des faits ! », dit-il. De 4% en 2014 et 2015, la croissance économique du pays est passée à 6,2% en 2016. « Ce qui laisse augurer une croissance encore plus forte en 2017 », a indiqué Paul Kaba THIEBA. « Le Burkina Faso va mieux, poursuit-il, parce que nous avons mis en œuvre une politique de rupture en luttant contre les inégalités sociales et la corruption et approfondi l’Etat de droit et les droits humains ». A l’entendre, le pays redémarre avec la conception et le début de la mise en œuvre du PNDES (Plan national de développement économique et social), le référentiel qui s’avère être « la boussole et l’espérance » du parti au pouvoir, pour mettre fin à la pauvreté et aux inégalités que vivent les populations burkinabè. « Mon Gouvernement a œuvré à la relance de l’activité économique qui était en berne depuis 2014. L’écojnomie du Burkina Faso se porte de mieux en mieux depuis 2016 », a réalisé Paul Kaba THIEBA qui pense qu’à cette étape des actions déjà entreprises par le parti au pouvoir dans le but de satisfaire les besoins des populations sur les questions de santé, d’éducation, de sécurité, etc. le pays est en marche vers cette dynamique.
Quand le discours du PM crée des réactions diverses chez les députés de la 7e législature !
En effet, après le discours de Paul Kaba THIEBA, la séance a été levée aux environs de 13h pour ne reprendre que 30 minutes après. Chaque groupe parlementaire était appelé, à la reprise, à formuler des questions qu’il adressera au premier ministre. Mais, comme il est de coutume au pays des hommes intègres, les députés de l’opposition n’apprécient pas du même goût la saveur du contenu du discours du premier ministre comme l’ont fait ceux de la majorité présidentielle. Ces derniers on adressé leurs vives félicitations au PM pour son brillant discours, « reflet des réalités vécues par les Burkinabè en 2016 ». Mais, pour le groupe parlementaire paix justice et réconciliation, premier à prendre la parole, le premier ministre ne semble pas parler du même Burkina Faso dans son discours en faisant savoir que le « Burkina est en marche ». « Je me suis demandé de quel pays vous parlez vraiment. Je me suis pincé avant de reconnaitre que je ne rêvais pas. Ne vous basé pas sur les chiffres pour dire que le pays avance. Il faut aller vers les populations pour comprendre en réalité ce qu’elles vivent au quotidien. », a martelé la présidente dudit groupe parlementaire. « Si certains de mes collègues demande s’il s’agit du même Burkina Faso dont vous faites cas dans votre discours, c’est tout à fait naturel. En fait ils ne s’attendaient pas à un tel résultat de nous, c’est ce qui explique cette réaction de leur part », a renchéri le président du Groupe parlementaire Burkindlim, deuxième à prendre la parole. Ce Groupe parlementaire a cependant d’indiqué que le discours reflète en réalité ce que les Burkinabè ont vécu en 2016.
Armand Kinda
Infowakat.net
