Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) tient sa 58e session extraordinaire du Bureau politique national (BPN) à Ouagadougou ce Samedi 28 août 2016. Cette session a pour but de réorganiser le parti pour lui permettre d’affronter convenablement les échéances politiques nationales futures. Achille Tapsoba, Vice-président du parti n’a pas manqué à cette occasion d’interpeler les autorités compétentes à la libération des camarades du parti, incarcérés pour une raison ou une autre dans les différentes maisons d’arrêt et de correction du pays.
Cette 58e session se tient à un moment où le parti vient de boucler les consultations électorales municipales et régionales. Comme résultats global de ce scrutin, le parti a eu 2121 conseillers municipaux, 18 maires de commune et une présidente d’un conseiller régionale. « C’est donc dire que la bataille a été rude », a lancé Achille Tapsoba avant de révéler que son parti est à mesure de poursuivre ce travail pour relever les défis qui se présenteront à lui, aussi bien sur le plan électoral que sur le plan de la participation à l’amélioration de la vie politique nationale.
La lecture du parti sur la situation nationale
Les militants du parti de l’épi et de la daba estiment que la situation nationale se présente de manière « préoccupante » dans la mesure où l’on constate que le pouvoir actuel, malgré ses efforts déployés par-ci par-là, reste un « pouvoir à beaucoup d’amateurisme, de tâtonnement et d’hésitation ». Même s’il est évident que les problèmes qui se présentent à ce gouvernement sont multiples et variés, Achille Tapsoba pense que « des sillons forts restent encore à venir ». C’est ainsi que les membres du CDP estiment que, sur le plan politique il reste encore des attentes en matière de dialogue politique pour une réconciliation nationale et en matière de dialogue sociale pour renforcer le tissu social qui est « dangereusement » mis à l’épreuve par certaines actions nées du parti au pouvoir. Aussi, sur le plan judiciaire, malgré les mises en libertés provisoires de certains de leurs camarades, les militants du CDP pensent-ils qu’il reste encore la question de fond au niveau de la justice Burkinabè. Pour Achille Tapsoba, la justice devrait cesser de fonctionner sous des ordres et afin d’être vraiment indépendante.
Sur le plan économique, également, le CDP trouve que la situation est extrêmement tendue et que les actions économiques sont pour la plus part bloquées. « Le système commercial est en difficulté », a déploré Achille Tapsoba. Cependant, pense-t-il que si rien n’est fait de façon énergique et fondamentale, « les jours à venir risquent de nous plonger davantage dans un marasme économique jamais vecu ». De façon globale, selon le CDP, « la situation nationale est vraiment préoccupante et tous les patriotes sont interpelés ». Et c’est la raison pour laquelle, à en croire Achille Tapsoba, que le CDP sera toujours organisé pour apporter sa part contributive au relèvement de cette situation. « Le congrès extraordinaire va se dérouler dans la critique constructive et faire des propositions pour sortir notre pays de cette situation de marasme général », a-t-confié.
« Quel était l’objectif de certains membres du parti en se rendant précédemment en Côte d’Ivoire ? »
Blaise Compaoré étant le fondateur du CDP, Achille Tapsoba, estime qu’il était très important pour les membres de ce parti de donner les informations nécessaires sur la vie du parti pour lui permettre de suivre convenablement l’évolution de son parti. « Nous gardons ce lien ombilical entre le parti et son fondateur et nous nous faisons le devoir de l’associer autant que faire se peut du point de vue des évolutions significatives du parti », a-t-il fait savoir. A cette session, Achille Tapsoba a aussi confié aux journalistes que le CDP n’est pas dirigé d’Abidjan comme le pensent certaines personnes. « Nous continuons de nous assumer tout en gardant ce lien ombilical avec le président Blaise Compaoré », a-t-il martelé.
Les membres du CDP exigent la libération de leurs camarades incarcérés pour une raison ou une autre dans les maisons d’arrêt du pays. Pour Achille Tapsoba, l’on doit mettre fin à ces incarcérations arbitraires et à la stigmatisation de sorte à cultiver la réconciliation au sein de la population.
Armand Kinda
Infowakat.net