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Société : Elles sont exploitantes de la carrière de granite au péril de leur vie

Assise à même le sol depuis 07h du matin, pioche à la main, sans gants de protection, ni cahe-nez, Yaaba Aminata Nikiema, fait le métier qu’elle maitrise le plus ‘‘concasser les pierres’’. Tout comme elle, il y a environ 1400 personnes qui gagnent leur pitance quotidienne en extrayant les granits. Ces travailleuses sur le site font penser qu’aucun risque n’est plus grand si c’est pour survenir à ses besoins.

Avant de venir sur le site, yaaba Aminata Nikiema raconte qu’elle a d’abord travaillé en tant que ramasseuse de sable, après cette activité, elle est venue sur le site pour accroitre son revenu. « Je suis dans ce site, il y a à peu près une trentaine d’années.  J’ai commencé le travail en faisant sortir les granites dans le trou mais, maintenant je suis veille et je ne peux que payer pour qu’on m’envoie afin je concasse.  On peut vendre 8 à 9 plats à raison de 1000 francs par plats », explique-t-elle.

Yaaba Aminata

Habibou Ouédraogo depuis 22ans dans le métier, fait partie de celles qui sortent avec les grosses pierres au fonds du trou pour les revendre à des concasseuses. Avec ce métier, elle arrive à subvenir aux besoins de ses trois enfants.

Sur le site, les tâches sont bien déterminées. Les hommes sont chargés d’extraire les blocs de granite qu’ils revendent aux femmes, et aux jeunes. Ces derniers acteurs sont chargés de transporter ces roches hors du trou ou de les concasser en petit morceaux.

     Sur le site on remarque la présence un marché qui est là pour satisfaire les exploitants. On y retrouve tous les marchandises. « Quand on finit le travail, on passe faire le marché et on rentre chez nous pour la cuisine », laisse entendre un client.

Le marché présent sur le site

« Nos enfants ne doivent pas trainer comme nous »

« Nous travaillons sept jour sur sept. Il n’y a plus d’enfants sur le site. Nous sommes conscients que c’est un travail très dur et nous l’exerçons de façon traditionnelle. Nous ne voulons pas voir nos enfants souffrir comme nous et s’ils sont à l’école et qu’ils voudront travailler un jour sur ce site, ça sera avec des moyens plus modernes », indique Habibou Ouédraogo.

Pour éviter que les enfants soient en contact avec le granit qui peut causer des blessures et des maladies, les travailleurs du site se sont réunis en association avec l’aide de plusieurs partenaires pour construire une maternelle qui s’occupe des nourrissons et des enfants jusqu’à l’âge de 5 ans, où ils peuvent aller à l’école.

Exposés à toutes sortes de maladies, rien ne les décourage !

Quand nous sommes arrivés sur les lieux, à peine pouvait-on respirer ! Mais, après quelques heures, nous ne sentions presque plus cette odeur. Le cerveau avait déjà accepté cette odeur et l’adapté.

Pour extraire un bloc de granit de la roche, ils utilisent des pneus qu’ils enfouissent avec de la terre crue, et y mettent du feu. La chaleur dégagée pendant plusieurs jours  par ces pneus vont permettre d’extraire facilement le bloc de granit.

Elles bravent le risque des accidents sur le site, de la poussière, et des odeurs toxiques pour sur subvenir à leur besoin. Les exploitantes sont exposées à plusieurs risques de maladie. Elles sont en contact permanent avec les toxines que dégagent les pneus brulés.

Docteur Marcel Kuiré, médecin pneumologue à l’hôpital du district de Boulmiougou

Pour docteur Marcel Kuiré, médecin pneumologue à l’hôpital du district de Boulmiougou, la combustion du pneu s’accompagne d’émissions de particules fines toxiques avec des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des métaux et du gaz comme du dioxyde de soufre. Ces toxines peuvent entrainer des nuisances sanitaires pour les personnes exposées « celles sont qui se situent juste à côté du brûlage où sous les vents qui portent la fumée, mais tout dépend de la durée de l’exposition et de la concentration de particules », a-t-il dit.

Cette combustion, en plus d’être dangereuse pour les exploitants du site, peut être aussi nocive au voisinage. Ainsi, le médecin en pneumologie explique que le voisinage exposé pendant une longue période, peut développer les mêmes maladies que ceux dans le site. Il peut être sujet aux maladies allergiques et bien d’autres.

Une situation face à laquelle, les exploitantes sont conscientes mais restent impuissantes.

Nafisiatou VEBAMA

Infowakat.net

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