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Société: Les pratiquants du reboutage se font de plus en plus rares.

Toutes sortes de personnes défilent chez le vieux Madi Zangré, le rebouteur. Des blessés par toute sorte d’accidents. Il a une bonne réputation quand il s’agit de rebouter n’importe quel membre du corps. Le corps humain n’a plus de secret pour ce rebouteux. Avec ses techniques qu’il a acquises auprès de ses pères, il sait traiter tous types de luxations, fractures.

Dès l’aube de chaque matinée, dans le quartier Karpala, non loin du lycée communal Rimvougré, l’espace occupé par le vieux Madi Zangré grouille de patients. Ils sont regroupés par genre et en fonction de la gravité de leurs blessures.

Le vieux Madi Zangré ne fait pas attendre ses patients, à 06h, il a déjà revêtu sa tenue de soin qui est composée de gans et de bavette. Dans son sac à pharmacie, on retrouve du beurre de karité, une poudre obtenue à base des plantes incinérées, des morceaux de bois, du coton, de la bétadine des compresses médicales et biens d’autres produits.

Par un faux mouvement, Rouki, nom d’emprunt, a eu une petite entorse à la main. A l’aide de ses mains, le vieux Zango détecte la partie qui a reçu le choc, il passe donc au traitement par un massage a base de beurre de karité et applique la compresse.

Nous avons rencontré un chef souffi,  Alidou Ouédraogo qui s’est exprimé sur les soins qu’il vient recevoir avec le vieux Zango , « je suis venu pour faire masser ma jambe, j’ai eu un accident, j’ai traité mais, ça n’a pas été comme je veux pour terminer les soins. Je suis à ma neuvième séance. Ça va beaucoup mieux », indique.

Après avoir administré les soins, le vieux Zangré donne un autre jour au patient pour continuer le traitement. Le vieux Madi Zangré n’impose pas de prix pour les soins. Le patient donne ce qui lui tient à cœur.

Le vieux Madi Zangré a, à ses côtés trois personnes qui l’aide dans ses soins. « Cela fait plus de 40 ans que je suis dans le métier. Si quelqu’un vient avec sa blessure grave, il y’a des techniques pour les traiter. Si on constate que les os sont brisés, nous mettons des petits bâtons pour resserrer les os afin qu’ils reprennent leurs formes. Nous voyons que beaucoup de patients retrouvent la guérison ».


« Cette médecine traditionnelle complète celle moderne. Généralement, ceux qui sont là sont passés par la médecine moderne avant de venir ici. Et souvent nous recommandons certains patients de se rendre à l’hôpital», a-t-il dit.

Le vieux Madi Zangré essaie de détendre ses clients même dans leur douleur en racontant des histoires.
Il se désole du fait que le métier de reboutage n’intéresse plus cette génération. Bien vrai qu’il y a des jeunes qui sont dans le métier mais, ils sont comptés des bouts du doigt. Son souhait, c’est de ne pas voir cette pratique disparaître dans les prochaines décennies.

Nafisiatou VEBAMA
Infowakat.net

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