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Société : Prise au piège d’un mariage amère

« On nous a toujours dit depuis tout petit, que se marier était signe de réussite. Mais je souffre dans ce foyer ». Ce sont les propos de Mouna (nom d’emprunt), une jeune femme dont le rêve d’un mariage paisible et heureux a été brisé. Brisé par la découverte de la face cachée de celui qui partage sa vie depuis plus de deux ans.

2018, Mouna rencontre Lass (nom d’emprunt) dans un quartier populaire de Gaoua. Tout de suite, la drague commence et une histoire se tisse. « Il sait vraiment bien parler » murmure Mouna le regard hagard.

« Il m’a montré un amour inconditionnel, toujours au petit soin de sa petite amie, un homme doux et tendre. Il était homme d’affaires (Ou du moins la face qu’il voulait me montrer). Et moi j’avais mon petit commerce et je gagnais suffisamment bien ma vie. J’étais tout heureuse ! » ajoute Mouna.

En quelques mois, le mariage est scellé en assez grande pompe. « J’étais devenu madame…hum, si je savais ».

Un an et neuf mois ont passé. Les flammes de l’enfer ont commencé à pointer. Lass devient de plus en plus bizarre. Puis un jour, il annonce à Mouna qu’il va au Bénin pour une affaire qui va lui rapporter des millions. Bagages pliés, le voilà parti.

Une fois au Bénin, Lass téléphone demande régulièrement de l’argent à son épouse, sous prétexte qu’il est à court de liquidité, et que, « quand le deal va marcher » le couple sera encore plus riche ». Lass va même demander à madame, de vendre tout ce qu’il y a dans la maison pour lui envoyer les recettes. Ce que, par bon sens, celle-ci a refusé. Cependant, Lass l’avait entre-temps convaincu de vendre sa moto à lui, pour le même objectif susmentionné.

Des semaines passent, puis, un dimanche matin, un homme débarque tout en colère au domicile conjugal dont Lass disait en être le propriétaire. « C’était deux mini villas jumelées et l’autre était en location, selon les dire de mon mari », dit Mouna. Pourtant l’homme irrité devant elle, n’était autre que  le vrai bailleur de la supposée maison de son époux. Ce dernier réclame ses cinq mois d’arriérés de loyer, exaspéré par les appels infructueux à l’endroit de son locataire des promesses non tenues. Quel choc !

Le bailleur, sans pitié met à la rue Mouna et son garçonnet de quelques mois. Elle puise dans ses économies et use de ses quelques relations pour s’obtenir un logis dans l’urgence.

Lass est mis au courant, mais ne réagit pas outre mesure. Il finira par rentrer du Bénin bredouille, plus pauvre qu’un rat d’égout, sans le moindre bagage à part son téléphone, un pantalon, deux chemises et ses documents d’identité.

Quelle est cette affaire prometteuse qui avait tant attiré Lass au pays du Vodou ? Vous ne le croirez pas. Il s’agit du « bédou magique ». Un charlatan l’avait contacté via Facebook et l’avait démarché. Il était tout simplement tombé dans le panneau. Comme par malédiction, il s’était fait voler toutes ses affaires dans l’auberge qui lui servait de pied-à-terre sur place au Bénin.

Comment expliquer l’autre mensonge sur la maison et sur son prétendu travail ? Lass avait un travail de démarcheur. Il avait aussi hérité, à la mort de son père, des quelques biens que celui-ci avait laissé quelques mois avant sa rencontre avec Mouna. Fils unique, il les a tout simplement vendus pour l’investir dans la quête de « portefeuille magique ».

La situation économique du foyer est de plus en plus stressante. Lass, au lieu de chercher du travail, demande, avec la complicité de sa mère, à son épouse de se prostituer auprès d’anciens copains ou d’autres  hommes, pour entretenir le foyer, car disent-ils « Le foyer est sacré et la femme doit tout faire pour sauvegarder la dignité de son mari ». Le refus de Mouna est catégorique et sans détour.

A la question de savoir, est ce que son mari se préoccupe au moins du bien-être de son enfant, elle répond :« Lass ne sait même pas qu’il a un enfant à nourrir, à soigner, et habiller ». Tout ce qu’il fait c’est de trainer dans les maquis avec des groupes d’amis chaque fois différents. « Quand il gagne l’argent un peu seulement, c’est les sorties. Même la maison, qu’on occupe actuellement, c’est pas Lass qui paie. Heureusement que j’ai mon commerce, si non j’allais rentrer où ? », déclara Mouna, au bout de sa confidence.

Entretien réalisé par Jordan Ange Meda

Infowakat.net

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