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Sommet de Pau [France] : des enjeux clairs, le Sahel retient son souffle

Le sommet de Pau en France, dit « sommet de la clarification » s’est ouvert ce lundi 13 janvier 2020, après un report de cinq semaines. Initié par le président français Emmanuel Macron le 04 décembre 2019, ce sommet a pour principal objectif de redéfinir le partenariat militaire entre la France et les pays du G5 Sahel alors que dans ces pays en question, des contestations populaires et même au sein de certains gouvernements, retentissent.

« J’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale. Souhaitent-ils notre présence ? Ont-ils besoin de nous (Barkhane) ? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions. » C’est ce qu’avait avancé le président Macron pour justifier ce sommet.

« Une clarification » aux allures de convocation qui a créé la polémique, mais qui a aussi été vue par certains esprits en opportunité pour se défaire définitivement de l’ex métropole française.

Ce dernier avis jusqu’à il y a peu était ambiguë. Mais les présidents conviés à cette rencontre depuis quelques semaines tentent de calmer leurs populations, en brandissant la nécessité pour l’heure, de collaborer avec la force militaire Barkhane.

Certaines franges des populations des pays du G5 Sahel réclament en effet le départ des troupes militaires françaises, et par ricochet, de la diplomatie dudit pays, estimant que ces derniers sont présents au Sahel pour des intérêts coloniaux, inavoués et non pour la sécurisation du Sahel.

Ce que les populations ne comprennent pas, c’est qu’avec tous les moyens humains, militaires et logistiques dont dispose Barkhane, que celle-ci n’arrive jusqu’à présent pas à venir à bout des groupes armées terroristes.

Chériff Sy, ministre Burkinabè de la défense, le 7 juin 2019 déclarait lors d’une interview à Johannesburg : « Les Français ont près de 4 000 hommes dans la région ils disposent de toutes les ressources militaires et technologiques, aussi suis-je étonné qu’ils n’aient pas été en mesure d’éradiquer cette bande de terroristes (…) Nous nous posons beaucoup de questions : s’ils le voulaient vraiment, ils auraient pu les battre, alors, ont-ils d’autres priorités ? »

L’autre question que beaucoup se posent par ailleurs, est de comprendre pourquoi est ce à l’approche du sommet de Pau, que l’armée française au Sahel ait commencé à communiquer sur ses victoires lors des opérations

Pour le président Nigérien, les instigateurs de ces idées anti France ne sont autres que les terroristes qui opèrent dans la région du Sahel.

 « On a besoin de plus de Barkhane, de plus d’alliés. Ceux qui critiquent la présence française ou des alliés dans le Sahel oublient que sans l’intervention Serval, le Mali serait sous le contrôle des terroristes. Peut-être le Niger aussi » avait déclaré le président nigérien lors d’un entretien le 20 décembre 2019 sur France 24.

Même son de cloche chez le président malien Ibrahim Boubacar Kéita qui avait appelé ses citoyens le 07 janvier dernier, avant la dernière manifestation à Bamako anti France et anti CFA, à garder raison.

« Nous ne gagnerons pas cette guerre en nous trompant d’ennemi et en faisant le jeu des hordes terroristes » avait déclaré. Pour lui, l’appuie de Barkhane en terme de renseignement de logistique et de formation est très important dans la lutte.

Même si pour le président français toutes les cartes seront sur la table, y compris celle du retrait de ses troupes du Sahel, cette hypothèse n’est pas envisageable pour les autres. Enfin pour le moment.

A défaut d’être la cessation des contrats militaires entre la France et les pays du G5, ce sommet sera l’occasion pour les parties prenantes de mettre à plat les closes de ces contrats.

Et selon Kalla Ankourao, le ministre nigérien des Affaires étrangères, « les choses ne seront plus comme avant ».

Barkhane devrait désormais concentrer ses efforts aux frontières qu’ont en commun le Mali, le Burkina FAso et le Niger, qui sont les cibles récurrente des attaques terroristes.

Les résultats obtenus seront évalués dans six mois afin de statuer sur la question du maintien de Barkhane.

L’autre défis de ce sommet sera d’acquérir à la cause du G5 Sahel, l’assentiment de la communauté internationale. Antonio Gutteres, le Secrétaire général des Nations unies, ainsi que plusieurs personnalités de l’Union européenne et de l’Union africaine prendront part à une partie de la rencontre.

Ange L. Jordan MEDA

Infowakat.net

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