Suspendre ses mouvements de grève et de sit-in et s’excuser auprès de la population burkinabè victime desdits mouvements. C’est le message que le Syndicat national des agents des Finances (SYNAFI) a voulu faire passer au cours d’une conférence de presse qu’il a organisé dans l’après-midi de ce mardi 14 mars 2017 dans les locaux du ministère de l’économie et des finances.
Le SYNAFI s’était lancé dans une lutte sans merci pour réclamer la satisfaction de sa plateforme revendicative depuis le 6 février dernier. Ce mouvement d’humeur a été suspendu depuis hier Lundi 13 mars 2017. De ce fait, le Syndicat invite l’ensemble de ses militants à reprendre le travail à compter de ce jour 14 mars 2017. « Cependant, conscient des conséquences engendrées par cette lutte, le SYNAFI tient à présenter ses excuses officielles aux victimes collatérales en particulier et en général au peuple burkinabè dans son ensemble pour les désagréments causés », a regretté Mohamed Savadogo, Secrétaire Général (SG) du SYNAFI.
Cette lutte qui avait pour objectif de rechercher des conditions acceptables de travail pour, selon Mohamed Savadogo, « mieux servir toute la nation dans sa globalité », a été suspendue parce que le SYNAFI estime qu’il y a eu quelques avancées dans le traitement d’un certain nombre de sa plateforme revendicative.
La confession du SYNAFI
Une grève, quelque que soit sa nature, a toujours un impact sur la vie et les affaires des populations. Ainsi, le 6 février dernier, le SYNAFI lançait sa lutte pour demander de meilleures conditions de vie et de travail. Une lutte de longue haleine qui n’a pas été sans conséquence sur la vie des populations burkinabè. Cependant, « conscient » des conséquences engendrées par cette lutte, le SYNAFI tient donc à présenter ses excuses officielles aux victimes collatérales en particulier et en général au peuple burkinabè dans son ensemble pour les désagréments causés.
Aussi, à la question de savoir si cette lutte a eu des répercussions sur la vie des populations, Mohamed Savadogo a estimé qu’« une lutte c’est toujours comme ça. Il y a toujours des idées perverses de la lutte, raison pour laquelle nous tenons à nous excuser auprès de vous ». Aussi, ajoute-il : « On s’excuse parce que, nous aussi en allant dans ce mouvement on voulait avoir des conditions propices pour pouvoir mieux vous servir ». En revenant sur les faits, le SYNAFI a rappelé que depuis sa première conférence de presse, il avait été constaté un mépris de part et d’autres. Les conférenciers ont cependant indexé le mépris que le ministre de l’économie et des finances avait à leur égard. « Il faut le dire aussi de manière responsable que lorsqu’on est un peu surchauffé, nous en tant que syndicat, il y avait des mots pas tellement truc qu’on proférait », a cependant reconnu Mohamed Savadogo avant de révéler aux hommes de médias qu’à présent le dialogue entre le SYNAFI et leur ministre de tutelle est « très constructif ».
A l’entendre, le dialogue était totalement rompu autrefois entre le syndicat et les autorités. Mais actuellement, se réjouit-il du fait qu’il y a une avancée car, à l’en croire, le syndicat arrive maintenant à « médiatiser » avec les autorités. « Il y a certains points où il y a eu des avancées notamment sur la question de la construction de bâtiment », a noté Mohamed Savadogo.
Dans la perspective de rattrapage, le SYNAFI propose une opération casier vide et réitère une initiative aux camarades à fournir davantage plus d’effort et d’abnégation.
Le syndicat prend l’opinion publique à témoin de l’engagement de l’autorité à trouver des solutions idoines à ses préoccupations. Mais le SYNAFI se réserve le droit d’entreprendre toutes autres actions si cette « énième promesse » venait à être « violée » comme les précédentes par l’autorité.
Armand Kinda
Infowakat.net