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Tabaski/Vendeur de Moutons : « J’ai perdu plus 40 millions de francs à cause de l’insécurité », dixit Ibrahim Bikienga

Chaque année, la Tabaski donne lieu à une grande effervescence sur le marché du bétail au Burkina Faso particulièrement à Ouagadougou. Cette année, à cause de l’insécurité on assiste à une baisse de chiffres d’affaires chez certains vendeurs de moutons.

La Tabaski ou l’Aïd El-Kabîr constitue la « grande » fête du calendrier musulman. Par dévotion et obéissance à Dieu, le prophète Ibrahim ou Abraham, s’apprêtait à immoler son fils unique Ismaël, quand Dieu lui fit descendre un bélier qu’il a immolé en remplacement de son fils. Cette tradition fut donc perpétuée, pour rendre hommage à Dieu qui a soumis à l’homme, les animaux.
Les croyants musulmans seront invités à l’occasion de la fête de Tabaski à verser le sang sur le sol, non pas pour le souiller, mais pour le purifier. « Le Sacrifice, en Islam, est une offrande pour l’amour de Dieu dans l’espoir de se purifier, de se rapprocher du Seigneur. C’est un acte de dévotion qui date des premières époques de la vie terrestre de l’espèce humaine ».

Avec l’Aïd El-Kabîr, les familles musulmanes ayant les moyens veulent faire le sacrifice d’un bélier à cette occasion.

Ainsi, la Tabaski constitue chaque année un but stratégique pour les éleveurs, les marchands et l’ensemble des acteurs économiques qui se déploie dans l’élevage, le commerce des animaux et dans une multitude d’activités connexes. C’est une véritable économie que se met en place à l’approche de la Tabaski.

Mais cette année, avec l’avènement de l’insécurité au Burkina Faso, l’activité a tourné au vinaigre pour plus d’un. Parmi-eux, figurent Ladji Kouanda et Ibrahim Bikienga.
Cette année, Ladji Kouanda, vendeur de moutons n’a pas pu se rendre au Nord pour se ravitailler. A cause de l’insécurité, son activité a pris un coup dur.

Ladji Kouanda fait de l’élevage urbain

Avec des circuits d’approvisionnement diversifiés et structurés, habituellement, il se rendait au Nord et au Sahel pour apporter de bétails en vue de les mettre sur le marché, à Ouagadougou, à l’approche de la fête de Tabaski. Avec l’insécurité, se rendre dans ces localités est devenu un cauchemar pour lui. « Avant le terrorisme, je pouvais faire venir 600 têtes. Maintenant comme le pays n’est pas stable ça joue sur le marché actuellement. On vendait également bien mais actuellement, tout le monde cri aussi qu’il n’y a pas d’argent » a-t-il affirmé avec amertume.

Face à cette situation, il a développé d’autres stratégies en pratiquant l’élevage urbain devant sa concession, à proximité de la grande Mosquée de Zogona, dans la capitale Burkinabè.

Ce bélier est vendu 200 000 FCFA

Il s’agit surtout d’un élevage de maison ou de rue, destiné à la vente, pour maintenir une petite partie de sa clientèle. Sur place, Ladji Kouanda ou le PDG propose à ses fidèles clients de moutons de Tabaski fortement différenciés. « Les moutons qui sont ici, ce sont les moutons que j’ai élevés de moi-même », a-t-il précisé.

Aussi, il affirme avoir fait venir quelques têtes de sa ferme pour renforcer son enclos. A peu près, il se retrouve avec une centaine de moutons y compris quelques bœufs. « Pour ces moutons, c’est uniquement mes amis et connaissant qui viennent les chercher ». Le prix appliqué sur chaque mouton varie entre 70.000 FCFA et 400.000 FCFA.

Cependant, il a déploré du fait que la mairie centrale ait prise la décision d’interdire la vente de moutons dans les rues de Ouagadougou. Cette année, il évalue sa perte à plus de 15 millions de francs à cause de l’insécurité.

Ibrahim Bikienga assis devant sa cour avec quelques têtes, quant à lui, affirme qu’il pouvait faire venir des milliers de moutons du Nord, de Dori, de Tin Akoff à bon prix. Mais, l’insécurité a tout basculé. « L’année passée, il n’y avait pas beaucoup de mort dans ces régions mais cette année il y en a eu donc les gens ont eu peur d’aller chercher les moutons ».

Les moutons de M. Bikienga étaient destinés en Côte d’ivoire sur le marché ivoirien. Malheureusement, cette année, les wagons de train ont arrêté de siffler pour lui. « Avant on pouvait envoyer 1500 à 2000 têtes. Maintenant comme c’est petit, on préfère les vendre ici devant la cour », a-t-il regretté.

Ibrahim Bikienga dit avoir perdu plus 40 millions de francs à cause de l’insécurité »

La situation sécuritaire du pays a fait qu’il a perdu le prestige des affaires. Il estime qu’avant, il pouvait gagner plusieurs millions de nos francs. « On pouvait avoir plus 50 millions mais maintenant on est à 10 millions avec une perte de plus 40 millions tout ça à cause de l’insécurité. Si l’insécurité prend fin, on peut essayer de relancer tout », a-t-il indiqué. Par contre, il reconnait que les prix de moutons sur le marché ont connu une hausse cette année comparativement à l’année dernière.

Comme eux, bon nombre de vendeurs de moutons ont vu leur activité ralentie à cause de l’insécurité. Et cela met à rude épreuve d’une part l’économie du pays.

Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net

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