I.B, Burkinabè, âgé de 34 ans a comparu au tribunal de Grande Instance de Ouagadougou ce jeudi 15 mars 2018. Il est accusé de viol et de tentative de viol sur la personne de B.K, une fillette de 5 ans et également sur une mineur à la personne de C.R. Les faits n’étant pas clairement constitués, l’accusé a été relaxé au bénéfice du doute.
I.B a été interpellé par les services de la Police le 25 juin 2015. Après avoir été gardé pendant 3 ans à la Maison d’arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO), il a pu comparaitre ce jour 15 mars. Il est accusé de viol sur B. K (5 ans) et de tentative de viol sur la personne de C.R. En réalité, I.B a été accusé d’avoir introduit son doigt dans le sexe de la fillette de 5 ans et en ce qui concerne l’autre mineure, d’avoir tenté de la violer en la soudoyant avec la somme de « 500F et des chiwengums ».
L’accusé a nié tous les faits à lui reprochés. Selon son récit, c’est à la descente de son boulot (il faut préciser qu’il est ouvrier) quand il ressortait d’une boutique où il dit avoir acheté une cigarette, qu’une femme l’a interpellé, l’accusant d’avoir violé sa fille. Au même moment, relate I.B , une autre femme invitait les populations à l’appréhender et à lui régler ses comptes. C’est là que les populations lui ont déchiré ses vêtements et l’on tabassé au point qu’il n’arrivait plus à supporter la douleur. Amené à la Police, il dit avoir avoué introduire son doigt dans le sexe de a fillette juste « pour avoir la paix », parce que les policiers lui auraient dit que s’il n’avouait pas ils allaient le ligoter et le faire coucher sur une table. « J’ai dit ça pour avoir la paix parce que j’avais très mal », dit-il à la barre.
Dans sa défense, l’accusé dit n’avoir jamais vu la fillette (celle de 5 ans). Pour ce qui est du cas de l’autre mineure, I.B dit être surpris qu’on l’accuse aujourd’hui de deux cas de viol parce qu’ « à la police on a fait cas d’une seule fillette ». « Je n’ai pas couché ni introduit mon doigt dans le sexe de la fillette », renchérit-il après que le procureur l’accusait d’être le vrai auteur de viol. « Si dans tout Ouaga c’est vous on a arrêté, ça veut dire qu’il y a des éléments contre vous. On ne peut pas vous accuser de façon fortuite. La fillette a dit que vous avez introduit votre doigt das son sexe et c’est ce que vous avez avoué à la police », explique le procureur, regrettant le fait que la partie civile n’ait pas pu se faire représenter à cette audience. Il faut le rappeler, I.B comparaissait seul à la barre sans la partie civile (représentants des victimes). Il n’y avait pas de certificat médical qui atteste que la victime a été vraiment agressée sexuellement.
Néanmoins, le procureur a fait savoir que cette accusation intervient dans le cadre de la loi des violences faites aux femmes. Il a alors demandé la requalification des faits de viol à attentat à la pudeur. Il a ainsi requis 24 mois ferme contre le prévenu pour les faits de viol, le relaxe pour les faits de tentative de viol, et ce au bénéfice du doute.
Dans sa délibération, le juge a relaxé I.B au bénéfice du doute parce qu’ « il n’y a pas assez d’éléments » contre lui. « Mais c’est sûr que si c’est votre travail vous allez revenir ici », conclut le juge.
Le procureur soutient mordicus sa thèse selon laquelle I.B est l’auteur du viol. « Vous êtes venus et on vous a laissé partir, ça ne veut pas dire que ce n’est pas vous. On sait que c’est vous mais on n’a pas assez d’éléments. Si vous vous amusez avec les enfants des gens on va vous tuer quelque part », conclut-il.
Armand Kinda
Infowakat.net
