C’est en principe ce soir à partir de 16 heures que les députés du Conseil National de la Transition (CNT) vont examiner en plénière le projet de loi portant révision du Code électoral. Et déjà les esprits s’échauffent.
Depuis le début de la semaine dernière, les opposants à la modification du code électoral sont montés aux créneaux pour dénoncer ce qu’ils appellent « une tentative d’exclusion ». Depuis lors, tous les états-majors des partis de l’ex-majorité et des partis dirigés par des hommes de rang en disponibilité sont en alerte générale. Ils succèdent réunions et conférences de presse pour disent-ils « attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur ce qui se prépare au CNT ». Certaines de ces réunions et déclarations commençaient à inquiéter les populations, ainsi que la quiétude de l’autorité de la transition. Tout le monde prédisait des affrontements et des actes portant atteinte à la sureté de l’Etat.
Le ministre de la sécurité dans un message, va lancer une mise en garde ferme contre toute tentative de déstabilisation de la transition. Les arrestations dans les rangs de l’ex-majorité viendront faire la preuve de cette fermeté du ministre Auguste BARRY. Il s’en est suivi des réunions entre les partis politiques de l’ex-opposition et le ministre de la sécurité d’une part, et d’autre part entre les Organisations de la Société Civile et le Ministre de la Sécurité. C’est différentes réunions ont sans doute permis de concilier les positions de ces différentes parties signataires de la Charte Constitutionnelle de la Transition. Les signataires de cette transition se sont donc retrouvés le 06 avril 2016 à 16h au Conseil Economique et Social (CES) et ont confirmé leur soutien indéfectible à la transition à travers une déclaration.
Au jour du voteLes députés du CNT et le gouvernement travaillaient encore ce matin sur le projet de loi qui fait des gorges chaudes. Aux dernières nouvelles, les dispositions de la loi qui portent sur les hommes de tenu, ont été enlevés au motif que cette question trouvera une solution dans le statut général de la grande muette qui sera à l’ordre du jour bientôt au CNT. Par contre les dispositions qui frappent d’inégibilité les membres du régime déchu ayant soutenue ouvertement la modification de l’Article 37 et les anciens ministres ayant pris part au dernier conseil des ministres avec Blaise COMPAORE sont toujours d’actualité et pourraient même être renforcées. La disposition incriminée est stipulée comme suit : « Toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique, notamment au principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels ayant conduit à une insurrection ou à tout autre forme de soulèvement, sont inéligibles ».
La matinée du 07 avril 2015, jour de vote de la loi portant modification a aussi connu quelques échauffourées mineures. Des jeunes ont tenté de forcer l’accès au CNT et ils ont été très vite rappelés à l’ordre par les forces de sécurité qui ont mis en place un important dispositif de sécurité allant des patrouilles, aux postes de contrôle fixe. Depuis 07 heures du matin aucun accès au CNT n’était encore possible.
La publicité des sessions en plénières de la représentation étant une obligation légale, nous nous sommes intéressés à savoir pourquoi l’accès au CNT est refusé. Selon les informations qui nous reviennent, la salle des plénières seraient déjà pleine, ce qui justifie le refus de l’accès aux locaux du CNT. Les forces de sécurités redoutent des manifestations qui pourraient mettre en péril, l’intégrité des bâtiments du CNT et voire physique des personnes qui y sont.
Quelques pneus brulés çà et là, quelques barricades par-ci et par-là, du gaz lacrymogène pour disperser les attroupements, des attroupements de quelques curieux, ce sont là les scènes que l’on peut voir aux alentours du siège du FESPACO, de la Station Total après le pont Kadiogo et du CBC. « D’ici 14h, nous reviendrons avec force » ce sont des propos de quelques jeunes opposants à l’adoption des textes modificatifs. Ces jeunes ont comme signe distinctifs des banderoles et des brassards blancs. Il faut noter que les forces de l’ordre ont su s’interposer entre les jeunes favorables à la révision et ceux opposés à la révision pour éviter un affrontement. Simon Compaoré, 2ème vice-président du MPP, lui, a été pris à partie et son véhicule saccagé.
La rédaction de infofaso.net