Burkina Evenements

4 septembre 1947, une date inspirante de l’histoire du Burkina Faso

« 4 septembre 1947 : reconstitution de la Haute-Volta, quelles leçons à tirer pour les générations présentes pour contribuer à la construction du futur du Burkina post insurrection ?» c’est autour de cette problématique que Burkina International a organisé ‘’un échange’’ dans l’après-midi de ce samedi 3 septembre 2016 à son siège.

Au présidium, Jean Marc Palm (à gauche) principal orateur, et Boureima Ouédraogo modérateur des échanges
Au présidium, Jean Marc Palm (à gauche) principal orateur, et Boureima Ouédraogo modérateur des échanges

Pour présenter l’exposé initial, le modérateur Boureima Ouédraogo avait à ses côtés, Jean Marc Palm Domba, directeur de recherche à l’Institut national des sciences sociales. Pendant près d’une heure, ce dernier a fait un grand focus sur la période pré-dislocation.

Selon lui, la période d’avant dislocation est marquée par des antagonismes du fait des particularismes identitaires. Les nombreux groupes ethniques et culturels qui occupaient ce territoire se livraient une concurrence. Surfant sur les velléités de replis identitaires, le colon réussira alors à disloquer la colonie de Haute-Volta.

L’économie budgétaire, la non-viabilité de ce territoire sans ressources ont servi d’arguments pour sa dislocation. Pour le conférencier, ces arguments sont fallacieux dans la mesure où la vraie raison est plutôt économique. En effet, Jean Marc Palm estime que la vraie raison c’est la crise de 1929, et la volonté d’accroître la main-d’œuvre dans l’agroforesterie en Côte d’Ivoire. « En réalité, la colonie a été sacrifiée sur l’autel de la relance économique de la France frappée par la crise économique de 1929, sous la pression des hommes d’affaires, des exploitants agricoles et forestiers européens constitués en lobby », a-t-il déclaré.

Par un décret du 5 septembre 1932, entré en vigueur le 1er janvier 1933 le colon procéda à la dislocation du territoire et sa répartition entre le Mali, le Niger et la Côte d’Ivoire. Cette dernière colonie s’en tira avec le plus gros lot, 56% du territoire, comprenant : Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Kaya, Tenkodogo, Koudougou, Gaoua et Batié. «

Motivé surtout par le fait que le bloc Mossi s’est retrouvé réparti entre les 3 bénéficiaires de la dislocation, le Moogho Naaba Koom  puis son fils Naaba Saaga engage une lutte pour la reconstitution. Le Mogho est rejoint par d’autres forces notamment des intellectuels. Aussi, le contexte post seconde Guerre mondiale et le contexte politique favorisèrent la reconstitution. Après 15 ans, la lutte fini par payer, avec la reconstitution  de la Haute Volta dans ses frontières d’avant scission le  4 septembre 1947.

Au regard de ce constat, le conférencier en est arrivé à la conclusion suivante :

La renaissance de la Haute-Volta, en 1947, traduit ce qu’on pourrait appeler le patriotisme voltaïque, malgré la manipulation des ethnies par le colonisateur.

L’émergence de cette conscience « nationale »n’a pas éliminé les problèmes ethniques et régionalistes qui demeurent et empoisonnent la vie politique du pays, en dépit des tentatives de solutions esquissées par les pouvoirs successifs.

Ces sentiments sont généralement instrumentalisés par certains intellectuels à des fins électoralistes personnelles. Ils ne sont pas conscients des dangers qu’ils font courir  au pays, surtout en ces temps de grande instabilité.

En Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso, l’Etat y a devancé la nation. Celle-ci est, à n’en pas douter, véritablement en construction. Mais, elle n’est jamais définitivement acquise. Aussi paradoxalement, la pérennité de l’identité nationale devrait prendre en compte les identités locales. C’est une œuvre collective dans laquelle chacun devra s’impliquer.

Satisfaction des participants

Arouna Kaboré de Burkina International a justifié la tenue de cette activité par le devoir de mémoire
Arouna Kaboré de Burkina International a justifié la tenue de cette activité par le devoir de mémoire

A l’issue des échanges, les participants se  sont pour la plupart, réjouis de la pertinence d’un tel cadre d’échange. En une soirée, un flash-back dans l’histoire du Burkina a été hautement bénéfique. En effet cette partie de l’histoire du pays n’est pas très connue du grand public. Le retour aux sources a été selon eux, bénéfique car il aura permis d’avoir des repères pour mieux aborder le Burkina post insurrection. Essentiellement, il s’ agit de savoir s’élever au-delà de son appartenance ethnique et régionale pour penser Burkinabè.

Synthèse de I.Y

infowakat.net

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