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Attaques terroristes : L’heure n’est plus aux paroles !

Le Burkina à l’instar de nombreux pays est frappé par des attaques terroristes. A l’issue des attaques, la suite est toujours la même : Une pluie de belles paroles de la part des autorités d’ici et d’ailleurs. L’heure n’est plus à la parole, d’autant qu’agir est en lui-même un langage. Pourquoi parler si rien n’est fait pour appuyer les propos ?

Les paroles dont il est question ici sont de deux ordres. D’abord, il y a nos autorités qui se prononcent à la suite de la catastrophe. Catastrophe qui peut être naturelle ou provoquée, ça dépend. Mais restons dans l’actualité pour parler de catastrophes provoquées, en l’occurrence les attaques terroristes. Les autorités politiques, religieux, etc., regrettent et condamnent vivement l’acte, parfois même avec leur « dernière énergie » ou leur « dernière vigueur » et j’en oublie. Ensuite, ils présentent leurs condoléances aux proches des victimes. Les belles paroles ne manquent pas, surtout chez les politiques.

En effet, l’on entendra des paroles honorifiques du genre « leur sacrifice ne sera jamais oublié » ou « ils sont partis en héros » … Ce sont des héros, nous en convenons. Mais qu’est-ce qui est fait concrètement pour les honorer ? Est-ce qu’il y a un soutien pour les familles que ces héros ont laissées dans la sauvegarde des couleurs nationales ? Un sacrifice qui ne sera pas oublié par le peuple ? Certains de ce même peuple se pintaient le soir du vendredi dans des endroits publiques. Idem deux jours après au Festival Garba. Il a fallu qu’une bouteille de gaz décide de disperser les fêtards avant qu’ils n’entrent chez eux.

Qu’est-ce qui est fait pour que la mémoire de ces héros ne disparaisse pas ? Des actions comme l’érection du monument des Martyres et la distinction de leurs tombes sont à saluer, même si cela pose un autre débat. En outre, d’autres propos sont prisés par nos autorités. « Rien n’ébranlera la détermination du gouvernement et de notre peuple » par exemple. C’est vrai que le Burkinabè est doté d’un courage légendaire mais quand-même ! Il faut qu’il sente qu’il est en sécurité pour continuer à vaquer à ses occupations. Pour le moment c’est supportable mais si ça continue ainsi, la psychose risque de s’installer de manière quotidienne, voire définitive. Toute chose qui est dangereuse pour les affaires et l’économie du pays. Quant à la détermination du gouvernement inébranlable, il y va de ses intérêts. C’est 2020 qui est en jeu… Je dis ça, je ne dis rien. En plus ce ne sont pas les membres du gouvernement qui sont exposés aux risques et dangers des attaques. Bref, les populations ne demandent pas à avoir une escorte, mais juste à voir des efforts effectifs et porteurs dans la lutte contre le terrorisme.

D’un autre côté, il y a les déclarations des institutions ou pays pour « témoigner » de leur « compassion » ou « amitié » ou encore « sympathie » au « pays frère ». Là aussi, les termes fraternels ne manquent point. D’autres sont parfois « profondément touchés » par ce qu’ils appellent « actes lâches et barbares » et qu’ils condamnent également. C’est bien beau la fraternité ; très beau même. Mais à mon humble avis, la fraternité, l’amour, se témoignent par la présence. Le réconfort verbal est inclus dans la présence certes, mais le plus important dans la présence, c’est l’acte. J’ai rarement entendu une institution ou un pays déclarer : « Parce que la lutte contre le terrorisme est un combat de longue haleine, j’offre des équipements de défense neufs à l’armée sœur ». C’est vrai que quelques-uns font don parfois d’engins motorisés. Un acte à saluer au passage. Si tous les pays frères ou institutions joignaient l’acte à la parole, l’on trouverait un réconfort vrai. On ne parle pas forcément d’engins. Chacun en fonction de sa spécificité ou de ses moyens peut faire le geste qui lui convient. Bref, à quoi cela sert-il de prononcer de beaux discours pour ensuite regarder de nouvelles attaques se perpétrer ? Aujourd’hui, le peuple a assisté à l’inhumation des victimes des attaques du 2 mars. En plus de ces discours et hommages, il faut déjà que les enquêtes aboutissent et que si d’autres personnes toujours en vie sont incriminées, payent. Il faut aussi des actes de renforcement véritable de la sécurité pour qu’en cas d’éventuelles attaques, nos frères subissent le moins de dégâts possible, voire aucun dégât. C’est cela le véritable hommage qui peut être rendu à nos héros.

Il est temps de revoir véritablement la profondeur des termes « ami » ou « frère ». Et surtout d’arrêter les mots au profit des actes ou de joindre les deuxièmes aux premiers.

Leroi Arthur

infowakat.net

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