Les exploitants miniers artisanaux du Burkina ont tenu un meeting ce 23 mai 2022 pour dénoncer la décision qui a été prise en Conseil des ministres de suspendre les activités d’orpaillages. Pour eux, ils n’ont pas été consultés et l’exploitation minière reste une source de revenu principale pour certains déplacés internes.
La décision adoptée par le gouvernement en conseil de ministres le 27 avril 2022 n’est pas du goût des exploitants miniers artisanaux du Burkina Faso.
Le syndicat national des exploitations minières artisanales du Burkina (SYNEMAB) ont déploré l’incident qui s’est passé à la mine de Houndé. « Nous devons être désormais en état de veille afin d’éviter de participer à des actes d’incivisme de telle envergure, nous en tant que structures organisées, nous privilégions le dialogue, la concertation et la négociation », affirme El Hadj Rabo, président du SYNEMAB.
Le syndicat rejette la suspension des activités minières car disent-ils, plus de 5 millions de personnes vivent de cette activité, « les déplacés internes bénéficient également des activités de l’exploitation minière ».
Les exploitants miniers artisanaux du Burkina Faso affirment qu’ils n’ont pas été consultés avec la prise de cette décision. « Nous n’avons pas été consultés et nous ne sommes pas d’accord pour la fermeture des mines. S’ils le font, les déplacés vont se nourrir de quoi ? », fulmine un exploitant minier.
Le SYNEMAB indique avoir modernisé l’exploitation minière avec des machines de broyage, concassage car l’utilisation des pioches et pelles ne sont plus adaptées à l’heure actuelle. « Si cette activité va s’arrêter aujourd’hui, nombreux d’entre eux iront en prison ou verrons leurs maisons confisquées par les institutions financières », El hadj Mahamoudou RABO, président du syndicat.
Jonas HIEN directeur des programmes à l’Organisation pour le Renforcement des Capacités de Développement ORCADE, a souligné le sens de responsabilité des exploitants miniers et artisanaux. Il a rappelé leur engagement pour un encadrement de l’orpaillage suite au drame survenu au Sud-ouest.
« Toute guerre finis par une table de négociation. Alors si on se concerte avant aussi on peut éviter la guerre. C’est dire que vous ne vous opposez pas à l’encadrement et à l’organisation, mais il faut qu’on se comprenne sur comment cela doit se faire. Nous, nous sommes aussi de ceux qui pensent qu’il faut travailler à donner la même considération à l’orpaillage qu’aux mines industrielles. Si l’orpaillage est bien organisé, là au moins l’argent reste à la maison », a-t-il dit.
Le syndicat national des exploitations minières artisanales du Burkina (SYNEMAB) dit avoir entamé des échanges avec les autorités.
Nafisiatou VEBAMA
Infowakat.net
