Le problème de la gestion des eaux fécales se pose dans les quartiers dits non lotis de la ville de Ouagadougou. La production d’eaux usées issues des concessions ne bénéficie pas de traitement adéquat. Le constat est que l’eau des toilettes stagnent à l’air libre dans ces quartiers. Une équipe de Infowakat.net a fait le constat dans un quartier non loti de Saba à Ouagadougou.
Selon le Service d’information du gouvernement (SIG), au Burkina Faso le taux d’accès à l’assainissement adéquat en 2018 est de seulement 22 ,6% dont 38,2% en milieu urbain et 16,4% en milieu rural. Plus de 2/3 des Burkinabè ne disposent toujours pas de systèmes adéquats de gestions des excrétas et près de 85% des eaux usées sont rejetés dans la nature sans précaution pour la santé et l’environnement.
Les quartiers non-lotis de la ville de Ouagadougou sont les plus touchés par ce problème de toilettes. Les eaux usées stagnent en plein air et accueillent les déchets de l’extérieur. Tous cela dégagent des odeurs, sont le nid des moustiques, bref de vrai pépinières de bactéries nocives à la santé humaine.
Les habitants de ces dits quartiers semblent ne pas avoir le choix que de cohabiter avec ces toilettes inadaptées. « Nous ne voulons pas faire nos besoins à l’air libre raisons pour lesquelles nous avons des toilettes de fortune. On sait que ce n’est pas adapté mais, on a pas d’autres choix que de faire avec les moyens de bords », nous explique Adama Ilboudo, un habitant du non loti de Saaba.
Celui-ci explique que lorsque les toilettes ne sont plus utilisables, la technique consiste à boucher le trou de la fausse sceptique et d’en creuser un autre pour avoir de nouvelles toilettes.
La gestion de ce type de toilettes se révèle être un casse-tête pour les habitants des quartiers non-lotis. Sonia Sigbéogo affirme que lorsque les toilettes sont bondés « nous sommes obligés d’évacuer aller jeter dans les fosses qui ne sont pas loin d’ici ».
Selon toujours le SIG, qui cite une étude documentaire réalisée en 2012 par le Programme Eau et assainissement de la Banque mondiale, le Burkina Faso perd environ chaque année 86 milliards de FCFA du fait du manque d’assainissement.
Pour Marguerite Nadinga, « nous avions une toilette de fortune et sa gestion était difficile. Il fallait vider à chaque fois, pour cela, nous avons décidé de faire appel à des maçons spécialisés dans ce domaine pour qu’on ait des toilettes salubres. »
Selon l’ONU-UNICEF en 2017, 60% de la population mondiale soit 4,5 milliards de personnes vivent en effet sans toilettes à la maison, ou disposent de toilettes qui ne permettent pas une gestion hygiénique des excréments. L’ organisation affirme que 1.8 milliard d’individus au monde consommeraient de l’eau contaminée par les matières fécales.
En moyenne 2 082 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de maladies diarrhéiques à cause du manque de toilettes ou des toilettes inadaptées (OMS, 2013). Selon l’OMS en 2012, 6,6 millions d’enfants sont morts avant leur cinquième anniversaire, décès dû principalement aux maladies diarrhéiques et le paludisme.
Nafisiatou Vebama
Infowakat.net
