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Carrière de Borodougou : site touristique ou désastre écologique ?

Les carrières de sable et de pierres de Borodougou, situées à quelques 7 km de la ville de Bobo Dioulasso, s’agrandissent de jour en jour. Les uns y voient un site touristique, d’autres en ont fait un business, mais ce qui frappe le plus à l’œil, c’est la forêt qui est de plus en plus réduite par l’expansion du site.

Des pistes de plus en plus sinueuses, des camions qui vont et viennent, des bas-fonds de plus en plus profonds, cette carrière qui s’étend à perte de vue, ne présageaient pas d’un tel spectacle. A la base, des camionneurs ayant flairé un filon de sable. Sable qu’ils revendent principalement « aux bobolais qui ont des chantiers ». Selon les estimations de la Direction Générale des Carrières, ce type activités d’exploitation occupent plus de 100 000 Burkinabè.

1000 francs pour les grands et les petits

C’est tout un commerce qui s’y est installé. Il y a en effet des vendeuses de maïs braisé, d’arachides, et même de dolo pour les « pigaz » endurcis. Les pigaz ce sont les ouvriers qui creusent d’arrache mains ces gigantesques blocs de pierre pour en faire des cavernes. Après avoir creusé, le sable et les pierres sont entassés de coté en attendant que les camions dont les conducteurs sont d’office connus, arrivent pour chargement. Et pour combien ? 1000 francs CFA par camion chargé, et par personne. « Si tu n’es pas paresseux, tu peux avoir 5 camions par jour. Ce n’est pas beaucoup, mais comme il n’y a pas travail, c’est ça qu’on fait » explique Salia. Et le chargement d’une Ben de sable de type 10 tonnes, une fois remplie, est vendue à 60 mille francs aux clients à Bobo-Dioulasso. Mais « quand c’est les cailloux-là c’est 70 mille » pour le même tonnage nous explique un camionneur tombé en pane d’essence sur le chemin de retour vers Bobo.

Et ces 1000 francs de salaire sont valables pour les mineurs qui sont sur les lieux. Car oui, il y a des mineurs sur le site. Ce sont les vacances et apparemment chacun s’occupe comme il peut sommes nous tenter de dire. Mais le risques est tout aussi grand aussi bien pour les adultes que pour les ces petits visiblement en quête de quoi soutenir leurs parents pour leur scolarité. enfin, pour ceux qui vont encore à l’école.

Beau mais pas écologique

Ce qui force l’admiration des curieux venus en tourisme, c’est le fait que la structure de ces roches (assez belles il faut l’admettre) aient été entièrement façonnées à la pioche par ces hommes qui y travaillent malgré le danger, puisque risque d’éboulement il y a. En février 2018, deux personnes avaient perdu la vie dans un incident de ce genre. Pas de quoi décourager ces hommes qui éprouvent d’ailleurs un zeste de fierté face aux compliments laissés ça et là. « En tout cas les gens disent que c’est joli. Et puis c’est avec pigaz qu’on travail. Y a même pas machine » nous lance Harouna Sanou, travailleurs sur le site depuis des années, sans nous donner plus de détails.

Mais à coté de ce décor semblable à celui des films western du Texas, il y  a un écosystème en péril. Situé à quelques kilomètres seulement de la forêt de Kua, la carrière de sable ou de trous ne fait que s’enfoncer de plus en plus dans la forêt avec son lot de corollaires : différentes espèces d’arbres coupées.

Les camionneurs, et les pigaz n’ont pas de limite. Sauf peut être une : une ferme située en haut de la colline, qui l’espace d’un weekend se transforme en lieu de détente pour ceux de la ville. Là encore ce n’est qu’une infime partie épargnée comparé à celle qui a été entamée.

Pire ce site qui est en réalité une partie de la falaise où est perché le fameux village de Koro est entrain de disparaître. En réalité, ladite falaise s’élève à partir de Koro, longe la ville de Banfora dans l’ouest du Burkina, et va jusqu’à la frontière avec le Mali.

Une tentative d’organisation 

En mai 2018 le ministère des mines et des carrières rencontrait les acteurs des carrières de Borodougou et de celle de Diébougou pour partager avec eux le contenu du code minier . Celui ci prévoit une forme d’organisation prenant en compte l’exploitation mécanisée, semi mécanisée et artisanale des carrières. L’artisanat étant le style de gestion le mieux partager, le ministère exhortait les principaux concernés, conformément au décret n°2017-0036/PRES/PM/MEMC/MATSI/MINEFID/MEEVCC/MCI du 26 janvier 2017 à obtenir des permis d’exploitation en bonne et due forme.

Le code minier enjoint aussi les exploitants à reverser les taxes superficiaires dont 25% alimenter le fond minier pour le développement.

Le font-ils ? Si oui a-t’on un point des recettes que ces carrières apportent au fond minier ?

Ange L. Jordan MEDA

Infowakat.net

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