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CDAIP : « Salifou Diallo est mal placé pour dire que le FMI et la BM ne peuvent pas nous apporter des solutions »

Le Comité de Défense des Acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou et environnants, a organisé une conférence de presse dans la matinée de ce mardi 06 septembre 2016 à Ouagadougou. Cette conférence, a pour but selon les conférenciers, d’informer l’opinion nationale et internationale sur le projet de commémoration de la résistance au putsch manqué de septembre 2015 et de l’insurrection d’octobre 2014 afin d’interpeler le gouvernement sur la nécessité de rendre justice aux victimes du putsch et de l’insurrection, et aussi à tous les insurgés du pays.

CDAIA une dizaine de jours du 1er anniversaire de la résistance au putsch manqué de septembre dernier, la coordination du CDAIP a jugé bon d’interpeler les populations sur «  les acquis de l’insurrection et du putsch qui sont en train d’être liquidés par le pouvoir en place ». Né sur « les barricades dans un élan de fraternité et de solidarité entre tous les insurgés », foi de Yacouba KIENTEGA, porte-parole du comité, le CDAIP s’est fixé comme rôle « d’assurer la veille citoyenne, de garder vive la flamme de l’insurrection en défendant ses acquis et en poursuivant la lutte pour l’accomplissement de l’esprit révolutionnaire de l’insurrection », a-t-il aussi fait savoir.

Quelle lecture fait le CDAIP de la gestion du pouvoir par le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) ?

A cette question la réponse du CDAIP est catégorique. « Depuis l’arrivée du MPP  et de ses alliés au pouvoir, notre peuple insurgé constate, avec grande déception, que les principales attentes qu’il a fondées en l’insurrection et en la résistance populaires s’évanouissent », a laissé entendre Yacouba KIENTEGA.

Yacouba KIENTEGA pense que le MPP n’a rien apporté de nouveau au Burkina
Yacouba KIENTEGA pense que le MPP n’a rien apporté de nouveau au Burkina

Ainsi, sur le plan social et économique, la situation est particulièrement « difficile ». Pour cause, expliquent les conférenciers, « la cherté de la vie s’aggrave ». Même si le pouvoir en place fait flèche de tout bois pour résoudre cette situation à sa manière, le CDAIP estime qu’au lieu de faire la manche auprès « de dictateurs et de protecteurs de dictateurs » pour avoir des financements afin de relancer l’économie, le MPP et alliés doivent plutôt procéder au jugement des nombreux dossiers de crime économiques et récupérer l’argent volé au peuple par les dignitaires du pouvoir déchu et leurs amis. A les entendre, un peuple insurgé ne peut et ne doit devenir en moins de deux ans après, « un peuple mendiant ». L’argent, selon eux, se trouve chez cette minorité de dirigeants qui ont la gestion du pays depuis 30 ans. « Il faut donc le récupérer », a renchéri Yacouba KIENTEGA. A ce niveau également, les conférenciers soutiennent que « les propos de Salifou Diallo sont purement populistes ». Selon les explications du porte-parole, Salifou Diallo était là depuis 1983 quand le Burkina Faso rentrait dans les PAS (Programmes d’Ajustements Structurels). Et il était l’un des acteurs clés pour que l’on rentre dans ces passes. Il est très mal placé aujourd’hui, selon lui, pour dire que le FMI et la Banque mondiale n’ont pas pu aider notre pays à sortir de la misère. « Toutes ces actions sont faites pour divertir le peuple », a-t-il ajouté.

Sur le plan politique également, tout porte à croire, selon eux, que les grands discours et promesses électoralistes se révèlent de plus en plus « mensonger » car, pensent-ils que « les signaux de changement qui ont été promis au peuple dès les premiers mois de leur accession au pouvoir se font toujours attendre ».

Sur le plan des attentes pressantes en matière de justice, notamment la lutte contre l’impunité des crimes économiques et de sang, « la situation est révoltante et inquiétante pour le peuple insurgé et résistant », a martelé le porte-parole du CDAIP. Les conférenciers réclament donc justice pour toutes les victimes du putsch et de l’insurrection ainsi que pour les dossiers de crimes impunis étouffés dans les tiroirs de juges il y a belle lurette. Dans cette lancé, Yacouba KIENTEGA estime qu’il y a un manque de volonté politique dans le but de rendre justice aux justiciables. Pour cela, dit-il, « là où la volonté politique n’y est pas pour résoudre la question de justice, il faut mettre la pression populaire ».

De la lecture du CDAIP sur le projet de passage à la 5e République, Yacouba KIENTEGA soutient que, « même si l’on ne change pas de constitution, il faut la modifier pour inscrire le droit du peuple à l’insurrection populaire ».

Armand Kinda

Infowakat.net

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1 commentaire

Anonyme 6 septembre 2016 at 15 h 35 min

PAS = Programme d’Ajustement Structurel. Et non PASSES. Merci de corriger

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