Le procès du dossier de l’insurrection est lancé avec l’appel à la barre des ministres du gouvernement THIAO (Le dernier gouvernement du régime Compaoré) dans la matinée de ce jeudi 27 avril 2017 au Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou (TGIO). Suite à la rentrée solennelle du Barreau du Burkina prévue du 27 au 29 avril 2017, le tribunal a jugé bon de reporter le procès pour le 4 mai prochain afin de permettre aux avocats qui sont concernés pour la défense, de bien se préparer pour mieux défendre leurs clients.

Sur les 32 personnes inculpées dans ce dossier pour complicité d’homicide volontaire et complicité de coups et blessures volontaires, 5 inculpés ne se sont pas présentés. Il s’agit de Blaise Compaoré en tant que Ministre de la défense à l’époque, Tinga Jérémie Ouédraogo, ancien ministre des ressources animales et halieutiques, Lucien Marie Noel Bembaba, ancien ministre des finances, Boly Koumba, qui était du MENA (Ministère de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation), et de Lamoussa Kaboré, ministre des mines et de l’énergie à l’époque.
Les témoins qui interviendront dans ce dossier
Des témoins qui ont été cités dans ce dossier, il convient de signaler la présence du Général Gilbert Diendéré, incarcéré à la MACA (Maison d’Arrêt et de Correction des Armées) suite aux évènements du 15 septembre 2015. Aussi, comme témoins, il y a Hervé Ouattara du CAR (Citoyen Africain pour la Renaissance), le général Honoré Nabéré, Chef d’Etat-major Général des armées à l’époque, et bien d’autres personnes comme Kéré Boureima, Bouda Amidou, Da Sansan, Coulibaly Kanou, parko Bachirou, Yaro Tarma, Compaoré Relwendé, Dembélé Salif.
Du renvoi du procès
Il faut dire que les conseils des différents accusés voulaient du fond du cœur le renvoie de ce procès. Pour cause, ils l’on même manifesté en demandant au président du tribunal Mathieu Ouédraogo, de bien vouloir reporter le procès au 11 mai prochain afin de leur permettre de mieux préparer la défense de leurs clients. Mais cette requête a été rejetée par le Ministère public qui estime que les avocats ont eu assez de temps pour faire connaissance du dossier. La date du 4 mai a été finalement retenue par le tribunal pour la reprise de procès, tant attendu par le peuple burkinabè.
La réaction de Safiatou Lopez après le renvoi du procès
Tout ce que nous pouvons dire est que nous les regardons faire. Nous ne pouvons pas prendre des décisions, nous ne sommes pas juge, nous ne sommes pas procureur, nous ne sommes que des citoyens. Nous pouvons seulement dénoncer mais nous ne pouvons pas prendre de décision. La suite appartient au tribunal.
Tout ce qui s’est passé et tout ce qui se passe est une insulte au peuple Burkinabè. Le renvoi est normal mais nous ne connaissons pas la suite. Nous savons très bien qu’il y a des choses qui se passent au vue et au su de tous et ça ne donne pas de crédibilité. Je n’espère rien du tout de ce procès parce que j’ai vu tout ce qui se passe. J’ai vu tout le cinéma qu’on nous sert aujourd’hui et je n’espère rien de ce procès. J’ai vu que des chambres de cliniques sont transformées en chambres d’hôtels aujourd’hui, donc je n’espère rien, je n’ai pas d’espoir.
L’ouverture de ce procès vous donne-t-il espoir dans la manifestation de la vérité?
En temps normal, l’ouverture de ce procès devrait être un espoir. Je devrais être animé d’espoir de voir la justice rayonner. Mais non, je n’ai pas espoir parce qu’on nous a servi des choses ces derniers jours qui ne me donnent pas espoir. Nous avons vu des chambres de cliniques transformées en chambre d’hôtel pour des gens juste pour qu’ils n’aillent pas en justice ou en prison. C’est ce qui me fait dire que je n’ai pas d’espoir.
Croyez-vous à la manifestation de la vérité dans ce procès?
Je ne crois pas du tout en cela parce que les gens ont travaillé ensemble et nous ont embarqués dans des histoires qu’eux-mêmes ne croyaient pas. Donc je ne crois en rien du tout.
Armand Kinda
Infowakat.net