Le samedi 19 octobre 2019, l’équipe de rédaction d’Infowakat.net a effectué une visite de terrain sur le site de la centrale électrique photo voltaïque de Zagtouli. L’équipe a été reçue par Lamoussa Ouédraogo, responsable du service de production des énergies renouvelables de la Sonabel, et la visite avait pour but de mieux comprendre le fonctionnement de la centrale et de mieux appréhender la thématique de l’énergie solaire au Burkina.

Qu’est-ce que l’énergie solaire ? La question semble banale mais son sens est très souvent détourné. Il y a deux types d’énergies solaires. L’électricité photo voltaïque qui est une usine de production d’électricité à partir de la lumière du soleil. Et l’électricité thermique solaire, produite à partir de la chaleur que dégagent les rayons du soleil.

La centrale de Zagtouli est photo voltaïque. Construite sur 60 hectares, elle compte 129 600 panneaux solaires d’une puissance de 260 Watt Crête (puissance maximum) chacun. Sa capacité de production est de 33,7 Méga Watt Crête et une production annuelle de 56 Giga watt heure. Par comparaison en termes de poids, c’est comme si elle produisait 56 mille tonnes d’électricité dans l’année.

Mais cette production ne représente que 3% de la production nationale, explique Lamoussa Ouédraogo. Ce qui est très loin de répondre à la demande en électricité constamment croissante à hauteur de « 13% chaque année ».

De plus cette énergie ne peut pas être stockée dans des batteries parce que nous n’avons pas encore cette technologie. Elle ne fonctionne que le jour, et là encore les périodes de productivité ne sont pas les mêmes.

Soleil ne veut pas dire électricité

Les plaques solaires photo voltaïques captent la lumière du soleil et non la chaleur. Avoir beaucoup de soleil ne signifie donc pas que les plaques seront efficaces, car la chaleur engendre des pertes d’énergie. Les meilleures périodes pendan lesquelles elles son efficaces sont « janvier et février, parce qu’il y a du soleil et qu’il fait frais » tandis que les « mauvaises périodes son mars et avril à cause de la chaleur » nous explique Lamoussa Ouédraogo.

Toutefois, selon lui, une parade a été trouvée pour avoir une production optimale quel qu’en soit la saison. Cette parade, c’est l’inclinaison des plaques à « 15° » pour capter au maximum les rayons sur la meilleure durée car le Burkina est situé au-dessus de l’Hémisphère Nord.

Le tout n’est pas d’avoir des plaques chez soi, mais aussi de savoir les monter et surtout les calibrer en fonction des besoins.

Production, transport, distribution, vente

Le site de Zagtouli est aussi le point de ralliement de l’interconnexion avec Ghana et la Côte d’ivoire. La production d’électricité solaire (3%) sur place est mise « dans le panier commun et transportée vers d’autres sites ». Puis l’énergie est distribuée à travers « les poteaux qui sont devant nos porte » et enfin vendue aux consommateurs.

L’énergie solaire est à bien d’égard avantageuse aussi bien pour les ménages que pour la Sonabel. Mais l’on ne peut pas construire des champs solaires partout parce que « pour avoir de grandes capacités il faut beaucoup d’espace » ajoute M. Ouédraogo.

L’idéal serait que les ménages s’en équipent afin d’être autonomes en matière d’électricité. Bien sûr, les coûts sont encore assez élevés, mais Lamoussa Ouédraogo a bon espoir.

Levi Jordan MEDA.

Infowakat.net