L’ entrepreneuriat agricole est de plus en plus encouragé en Afrique car il semble prometteur. Mais cela doit aller au-delà au de la production. Nous ne pouvons pas produire et consommer burkinabè si nous ne développons pas des techniques pour transformer et conserver ce que nous produisons.
Cette année, c’est avec une grande tristesse que de nombreux maraîchers burkinabè ont vu leurs productions se décomposer faute d’écoulement. Une perte si douloureuse qu’un de ces producteurs en larmes disait qu’il ne souhaitera jamais que son fils soit un maraîcher.
Le vrai problème de entrepreneuriat agricole en Afrique, c’est qu’il est vu sous un angle unique : la production. Or le processus ne s’arrête pas à là. Il faut conserver, transformer et commercialiser. Combien sont-ils ces producteurs qui produisent sans pouvoir écouler ni conserver jusqu’à une certaine période ? Pourtant il n’y a pas de surproduction ni de mévente comme l’admettent certains.
Nous producteurs sont obligés de vendre à des vils prix
A la période des récoltes, les producteurs ne pouvant pas conserver ni transformer leur production sont obligés de vendre à des « prix sociaux » pour amoindrir leurs pertes. L’exportation ne résout toujours pas le problème. Conséquence, les producteurs écoulent à vil prix pour éviter que le fruit de leur labeur ne soit un gâchis. Et quelques mois après, nos marchés sont inondés par ces mêmes produits venant d’ailleurs que nous achetons beaucoup à des prix onéreux parce que les nôtres n’ont pas pu être conservés ni transformés. Finalement nous dépouillons nos producteurs locaux tout en enrichissant ceux d’ailleurs. La pomme de terre en est un exemple.
La nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles doit franchir le cap de la production. Chaque idée d’entreprise doit être une solution pour résoudre un problème. Il est temps que les jeunes entrepreneurs agricoles portent des projets sur les techniques de conservation, de transformation et de commercialisation des productions agricoles.
Yekiremi Abdias FARMA
Infowakat.net