Enturbannés, ou masque au nez, les motocyclistes ouagalais déambulent dans les artères de la ville avec cet arsenal anti poussière tout en occultant le port du casque. Se protéger les habits contre la poussière semble être plus important que protéger sa vie.
Ce n’est pas un phénomène nouveau que de voir des usagers à moto sans casque dans la ville de Ouagadougou. Vu l’augmentation des populations urbaines, de l’incivisme routier et des risques d’accidents, le port du casque devrait être une priorité pour les motocyclistes.
Ce n’est pourtant pas le cas et les raisons ne tarissent pas pour expliquer ce comportement.
Si pour certains usagers comme Flore Sandwidi, c’est avoir « du mal à respirer » là-dedans le problème, pour d’autres, c’est plutôt le coût. « Il parait que le prix va de 25 000 en allant et cette somme est considérable pour moi » déclare Amsèta Forgo.
Et même si « le casque protège contre les accidents, je préfère mon cache nez et mon foulard » renchérie notre première intervenante.
D’autres accusent la forme du casque qui en elle-même ne serait pas pratique. Le casque serait en effet décoiffant, difficile à enfiler et à retirer.
Pourtant, il existe plusieurs de types de casques adaptés à la taille de la tête de chacun. De plus il y a des casques sans mentonnière qui permet à ces dames de les enfiler malgré la longueur et la hauteur de leurs cheveux.
Négligence, ignorance ou manque de volonté?
Ce n’est pas seulement le prix supposé exorbitant des casques ou les questions d’aise qui empêchent de faire usage du casque.
Mme Emilie Ouédraogo dit pour l’exemple, ne pas avoir ce geste dans ses habitudes car « Quand je payais ma Yamaha dame, il n’y avait pas de casque en ce moment ».
Pour cet autre usagé Malick Sinaré qui portait un cache nez, le casque l’empêche d’entendre le klaxon des engins. Ce qui selon lui peut aussi causer des accidents.
A entendre certains usagers, on pourrait croire qu’il s’agit d’une négligence de leurs part. « Moi je n’en porte pas parce ce que j’en avais un, ça s’est abîmé et je n’ai pas encore acquis un autre », nous explique Samuel Béogo.
Tout en reconnaissant leur part de responsabilité, d’autres utilisateurs de motocyclette promettent adopter le casque parce qu’ils reconnaissent son utilité. Mais vont -ils vraiment le faire?
Nafisiatou Vébama (stagiaire)
Infowakat.net