L’ex président du conseil national de la transition (CNT), Chériff Moumina Sy est à la barre ce 13 mars entant que témoin. Celui livre sa version de faits sur sa participation aux évènements.
Bref, précis et concis, c’est un Chériff Sy qui va droit au but auquel nous avons eu droit. Et déjà celui-ci déclare avoir appris ce qui s’est passé le 16 septembre 2015, et a cherché confirmation auprès du chef d’Etat-major général des armées, de l’ex président Jean Baptiste Ouédraogo, et de monseigneur Paul Ouédraaogo. Mais n’étant pas membre de la CRADE, il n’a pas participé à la réunion qui s’est tenue de 17h à 3h du matin.
« Quand j’ai appris ce qui s’est passé, j’ai tout de suite compris qu’il s’agissait d’un coup d’Etat », explique le témoin. Et après avoir eu confirmation de la nouvelle de l’arrestation des autorités, « nous avons commencé à rédiger un communiqué. Mais la conférence de presse a été avortée parce que j’ai appris que des véhicules du RSP se dirigeaient vers nous. Nous avons donc juste distribué le communiqué à la presse » explique M. Sy. « J’ai aussi appelé des médias étrangers tels que BBC et RFI pour maitriser l’information ». Et le 17 septembre, « la proclamation du CND a confirmé ce que je pensais déjà ».
Concernant la radio de la résistance, Chériff Sy déclare qu’en réalité celle-ci émettait à partir de l’émetteur de la radio Savane Fm mais à son insu. « Ce sont des amis activistes qui ont piraté l’émetteur de la radio Savane FM. Et quand cette dernière a été saccagée, nous avons juste déplacé la radio de la résistance dans un autre endroit ».
« Des Octobre, précisément en Novembre, nous avons pris des dispositions car je savais, et je l’ai dit, que tant que le RSP sera toujours là, la transition n’ira pas à son terme. J’ai donc pris des dispositions au cas où ça arrive ». « Mais quelles dispositions ? » demande maitre Dabo Latif de la défense. « Ecoutez, nous avons connu la torture et l’exil dans ce pays, il faut être fou pour ne pas prendre, au regard de l’histoire, des mesures, ne serait-ce que pour sa propre sécurité », répond Chériff Sy.
Maitre Dabo avant de clore ses propos a fait des remarques sur les agissements du parquet qui à son avis ne participent pas à la manifestation de la vérité. En effet le « parquet s’empresse de poser des questions au témoin et de lire ses réponses écrites dans son PV d’audition. Toute chose qui ne permet pas de déceler les variations dans les déclarations, et empêchent ainsi la confrontation des propos ».
Ange L. Jordan MEDA
Infowakat.net
